Comment les clubs de football vont payer la taxe à 75 %

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Comment les clubs de football vont payer la taxe à 75%

Mis à jour le 31/10/2013 à 22:15 - Publié le 31/10/2013 à 18:09


La taxe devrait coûter environ 5 millions d'euros par an à Marseille, soit à peu près l'équivalent du salaire annuel d'André-Pierre Gignac.

Afin de s'acquitter de la taxe à 75% que leur impose le gouvernement, les clubs de football devront, pour la plupart, vendre leurs meilleurs joueurs. Les dirigeants sont inquiets pour leur avenir sportif.

Les déclarations de François Hollande, Jean-Marc Ayrault puis Bernard Cazeneuve le laissaient présager: les clubs de football professionnels devront s'acquitter d'une taxe. De 50.000 euros pour Guingamp et Ajaccio à 20 millions d'euros pour le PSG, cet impôt va coûter au total 44 millions d'euros à quatorze équipes, selon une estimation chiffrée par la Ligue de football professionnel. Soit 10 % des 440 millions d'euros que rapportera cet impôt au gouvernement sur deux ans.

Pour la payer, deux moyens s'offrent à eux: creuser leur déficit ou vendre leurs meilleurs joueurs. La première solution revient, pour les clubs, à emprunter de l'argent aux banques. «Comme nous sommes en équilibre de 500.000 euros par saison en moyenne, il nous reste donc à trouver un million d'euros, explique le président de Saint-Étienne, Bernard Caïazzo. Nous allons être obligés d'emprunter à des banques. Un comble pour payer une taxe pour les riches.»

Les clubs, qui le peuvent, ne pourront même pas compter sur un geste de leur actionnaire. Dans le cadre de son fair-play financier (mesure obligeant les clubs européens à équilibrer leurs comptes), l'association européenne de football (UEFA) interdit désormais aux actionnaires de combler les déficits de leurs clubs. De toute façon, à l'exception peut-être du Qatar pour le PSG, aucun n'avait l'intention de le faire. Nicolas de Tavernost, président de M6, actionnaire de Bordeaux, a même menacé de vendre son club si la taxe à 75 % était appliquée en l'état. On le voit mal dépenser le moindre euro pour aider le club à payer cette taxe. Propriétaire de l'OM, Margarita Louis-Dreyfus ne sortira pas non plus son chéquier pour compenser cette dépense supplémentaire.

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«On m'accuse déjà par avance de vendre des joueurs alors si je dois les vendre en raison de cette taxe…»

Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais
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Reste la vente des joueurs. Une solution qui paraît inéluctable et à laquelle les présidents de clubs semblent s'être déjà préparés. «On sera peut-être obligés de vendre un joueur pour la payer», a déclaré Vincent Labrune. La taxe devrait coûter environ 5 millions d'euros par an à Marseille, soit à peu près l'équivalent du salaire annuel d'André-Pierre Gignac. Idem du côté de l'Olympique Lyonnais qui devra se séparer de Yoann Gourcuff qui gagne six millions par an.

Une situation incompréhensible pour les présidents de clubs à l'heure où l'écart se creuse avec le PSG et Monaco, après s'être déjà accru avec leurs concurrents européens. «On m'accuse déjà par avance de vendre des joueurs alors si je dois les vendre en raison de cette taxe…», déplore Jean-Michel Aulas, président de l'OL dans une interview au Monde.

Surtout, les clubs craignent, avec le départ de leurs meilleurs joueurs, de ne plus pouvoir remplir leur stade, construit ou rénové en vue de l'Euro 2016, ou vendre plus de maillots. Et donc de creuser encore plus leur déficit. «Pour des clubs endettés, avoir choisi Havas pour leur communication n'est pas la meilleure idée», ironise-t-on au gouvernement, en référence aux tarifs pratiqués par la célèbre agence de publicité…