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Une commission du Sénat américain opposée à l'espionnage de dirigeants amis
Publié le 28.10.2013, 22h32 | Mise à jour : 29.10.2013, 00h39
ARCHIVES. La présidente démocrate du Sénat Dianne Feinstein, a annoncé qu'une commission allait lancer «un réexamen majeur» des opérations d'espionnage.
Alors qu'un nombre croissant de pays demandent à Washington des explications sur la surveillance dont ils font ou ont fait l'objet par l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), la commission du renseignement du Sénat américain veut lancer «un réexamen majeur» des opérations d'espionnage.
«Il m'apparaît clairement que certaines activités de surveillance ont été menées pendant plus de dix ans sans que la commission sénatoriale sur le renseignement n'en soit informée de manière satisfaisante», a déclaré la présidente démocrate de cette commission, Dianne Feinstein, ajoutant que «le Congrès a besoin de savoir exactement ce que notre communauté du renseignement fait».
La Maison-Blanche ne commente pas
«En ce qui concerne la collecte de renseignement sur les dirigeants des alliés des Etats-Unis --dont la France, l'Espagne, le Mexique et l'Allemagne- je le dis sans équivoque : j'y suis farouchement opposée. A moins que les Etats-Unis ne soient engagés dans un conflit avec un pays ou qu'il y ait un besoin urgent pour ce type de surveillance, je ne pense pas que les Etats-Unis devraient recueillir des données sur les appels téléphoniques ou les e-mails de présidents ou de Premiers ministres amis», a poursuivi l'influente sénatrice démocrate.
«D'après les éléments dont je dispose, le président Obama n'était pas informé du fait que les communications de la chancelière Angela Merkel étaient recueillies depuis 2002. C'est un gros problème», a-t-elle ajouté.
La Maison Blanche, réagissant aux déclarations de Mme Feinstein, a souligné qu'elle était en contact «régulier» avec elle. Mais la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden, a dit refuser «de rentrer dans les détails de discussions privées ou de commenter des affirmations dans le communiqué de la sénatrice sur des activités américaines de renseignement à l'étranger».
Nouvelles révélations sur l'espionnage en Espagne
La tempête provoquée par une cascade de révélations sur les écoutes de la NSA en Europe n'a pas faibli lundi. En Espagne, le quotidien espagnol «El Mundo» a révélé que plus de 60 millions d'appels téléphoniques avaient été espionnés en un mois. En Allemagne, les révélations sur l'espionnage présumé d'un téléphone portable de la chancelière ont créé un choc.
Ce lundi, des députés européens se sont rendus au Congrès américain. «La confiance doit être reconstruite. Il nous faut comprendre pourquoi des opérations de surveillance aussi massives ont lieu», a déclaré Claude Moraes, élu du parti travailliste britannique au Parlement européen. Les informations rapportées sur les opérations de la NSA en Europe y «ont causé une inquiétude durable», a-t-il assuré.