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Processus de paix : Israël autorise la libération de 26 détenus palestiniens
Le 28.10.2013 à 00h35 • Mis à jour le 28.10.2013 à 07h51
Manifestante palestinienne lors d'une marche en hommage à Mohammed Assi, tué par les forces israéliennes en octobre, le 25 octobre dans un village de Cisjordanie.
Le gouvernement israélien a donné son feu vert, dimanche 27 octobre, à la libération de vingt-six Palestiniens, détenus de longue date. "A la suite de la décision du gouvernement (…) du 28 juillet 2013 de reprendre les négociations de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne et de nommer une commission ministérielle en vue de libérer des prisonniers pendant les négociations, la libération de vingt-six prisonniers a été validée ce soir", a précisé le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
"Tous les prisonniers libérés ont commis des délits avant les accords d'Oslo et ont purgé des peines de dix-neuf à vingt-huit ans de prison", ajoute le texte, précisant que vingt et un d'entre eux sont originaires de Cisjordanie et cinq de la bande de Gaza.
La liste des prisonniers concernés devait être publiée dans la nuit de dimanche à lundi sur le site Internet de l'administration des prisons israéliennes "après que les familles des défunts [israéliens tués dans des attentats], qui ont demandé à être prévenues en premier, auront été informées". Les autorités palestiniennes ont indiqué qu'elles ne connaissaient pas le nom des prisonniers libérés.
REPRISE DES NÉGOCIATIONS
Deux jours avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait annoncé qu'il avait accepté la libération de 104 prisonniers palestiniens, en plusieurs fois, après le début des négociations, et en fonction des progrès de ces dernières. Quelque 5 000 Palestiniens sont détenus en Israël. Une première vague de libération – concernant également vingt-six détenus – avait eu lieu le 13 août.
Selon les médias, la plupart des 104 Palestiniens et Arabes israéliens placés en détention avant les accords de paix d'Oslo en 1993 ont été impliqués dans des attaques ayant provoqué la mort d'Israéliens. Certaines familles d'Israéliens tués dans des attentats devraient faire appel des libérations imminentes. Le gouvernement a averti que les prisonniers qui se "livreront à des activités hostiles contre Israël" retourneront en prison pour purger la fin de leur peine.
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui a imposé un black-out médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties, a affirmé le 21 octobre à Paris que ces négociations s'intensifiaient, faisant état de treize rencontres, dont trois ces quatre derniers jours.
NOUVELLES CONSTRUCTIONS DANS LES COLONIES JUIVES
L'annonce de cette libération a toutefois été entourée d'une polémique ce week-end entre le gouvernement de M. Nétanyahou et la direction palestinienne. Les dirigeants palestiniens ont catégoriquement nié avoir accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en échange de la prochaine libération de prisonniers palestiniens, comme l'a assuré un haut responsable israélien.
"Créer un lien entre la libération d'un nouveau groupe de prisonniers et l'annonce de milliers de logements dans les colonies va à l'encontre de tous les engagements pris avant les négociations", a déclaré le négociateur Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). M. Abed Rabbo a précisé que les Etats-Unis avaient "promis de réduire les activités de colonisation israéliennes au plus bas niveau, et ceci n'est pas appliqué".
Un haut responsable du gouvernement israélien avait affirmé jeudi 24 octobre qu'Israël allait "continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à Jérusalem", assurant que "les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l'avance de cet arrangement". Selon les médias israéliens, le premier ministre Benyamin Nétanyahou accompagnera la libération du deuxième contingent de prisonniers palestiniens, qui devrait intervenir mardi ou mercredi, d'une autorisation de construction de centaines de logements dans les colonies pour amadouer les durs de sa majorité.
Les négociateurs palestiniens affirment que la poursuite de la colonisation, qui avait déjà causé l'interruption des précédents pourparlers en septembre 2010, "détruit le processus de paix". Selon l'ONG anticolonisation Paix maintenant, le nombre de logements construits par les Israéliens dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Jérusalem-Est a grimpé de 70 % durant le premier semestre de cette année par rapport à la même période de 2012.