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Syrie : attentat-suicide près de Dams, risque de famine à Homs
Publié le 26.10.2013, 08h57 | Mise à jour : 10h19 Photo fournie le 25 octobre 2013 par l'agence syrienne Sana d'un homme blessé dans l'attentat à la voiture piégée le 25 octobre 2013 dans la région de Damas
Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 40 morts vendredi dans la région de Damas. Le véhicule a explosé près d'une mosquée à Souq Wadi Barada, une localité rebelle à 40 km au nord-ouest de la capitale, au moment de la grande prière du vendredi. On déplore également des dizaines de blessés, dont beaucoup sont dans un état grave. Le bilan risque de s'alourdir encore considérablement, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. L'agence Sana a, elle, annoncé que la voiture avait explosé alors que "les terroristes" étaient en train de la piéger, faisant état de plusieurs morts, des "terroristes" et des civils, parmi lesquels un enfant de 7 ans.
Combats entre kurdes et rebelles Un poste-frontière avec l'Irak a été conquis samedi par des combattants kurdes, après des combats avec des jihadistes. Les groupes armés kurdes «ont pris le contrôle à l'aube du poste frontière d'Alyaaroubié avec l'Irak (...) après des accrochages avec l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le Front al-Nosra et des combattants rebelles», a indiqué l'OSDH, précisant que les accrochages se poursuivaient. Les combats ont fait plusieurs morts des deux côtés, a ajouté l'ONG. Les combattants kurdes étaient entrés dès vendredi matin dans la ville d'Alyaaroubié, que se disputaient combattants kurdes et jihadistes depuis plusieurs jours.
Pour les Kurdes comme pour les jihadistes, il est essentiel de contrôler les localités proches de la frontière avec l'Irak, car ce sont des points de passage pour les hommes et les munitions. Les Kurdes syriens sont en contact avec la région autonome du Kurdistan irakien et les jihadistes avec leurs frères d'armes puissants dans ce pays. Depuis plusieurs mois des combats opposent les jihadistes et les Kurdes pour le contrôle du nord-est de la Syrie, riche en pétrole et grenier à blé du pays.
Embuscades meurtrièresDans la région de Damas, au moins 24 rebelles, dont des étrangers, -- 40 selon l'agence Sana -- ont été tués vendredi dans une embuscade des forces du régime près d'Otaibé, à 30 km à l'est de la capitale, a annoncé l'OSDH. Plus au sud, au moins 23 rebelles ont été tués dans des combats dans la province de Deraa, selon l'ONG. Le conflit en Syrie a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie.
Le chef du front al-Nosra est vivantAbou Mohammed al-Joulani, qui avait fait allégeance à Al-Qaïda en avril, annoncé comme mort par la télévision publique syrienne, est en bonne santé. «Ce qui a été annoncé par une chaîne de télévision seulement, l'assassinat de l'émir du Front al-Nosra, était un mensonge», a déclaré l'organisation jihadiste. La télévision publique syrienne avait annoncé sa mort vendredi soir, mais l'agence officielle Sana a rapidement retiré son alerte sur cette information.
Famine et catastrophe humanitaireAprès les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils bloqués à Mouadamiyat al-Cham, ville rebelle assiégée, des militants ont lancé vendredi un cri d'alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs, assiégés depuis plus de 500 jours. «Environ 3.000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers assiégés de Homs», les derniers tunnels d'approvisionnement ayant été détruits il y a plusieurs semaines, a expliqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «Il ne reste à manger que du boulgour. On mange la même chose tous les jours. Les gens sont faibles», a déclaré Yazan, un militant sur place interrogé par l'AFP via internet.
Plus au nord, Médecins sans frontières a évoqué un "exode massif" d'environ 130.000 personnes de la ville de Sfira, dans la province d'Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant fait, selon l'ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours. La patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, a demandé vendredi au Conseil de sécurité de faire pression sur toutes les parties pour que l'aide humanitaire puisse atteindre les personnes dans le besoin, soulignant que depuis plus d'un an, l'ONU n'avait pas pu accéder à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones de combats.
Selon une étude commandée par l'ONU et publiée vendredi, plus de la moitié de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté en raison de l'effondrement de l'économie depuis le début des violences.
Le médiateur en tournéeLe chef de l'Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d'autres combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur international Lakhdar Brahimi, actuellement en tournée dans la région pour tenter d'organiser une conférence de paix. M. Brahimi, qui tente d'organiser une conférence de paix fin novembre à Genève, devait de se rendre vendredi au Qatar. «Le général Sélim Idriss (NDLR. chef de l'ASL), a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu'il fallait s'attaquer à la racine du problème -- à savoir Bachar al-Assad», a déclaré Louaï Moqdad, porte-parole de l'ASL. Le régime a répété cette semaine qu'aucune partie étrangère ne pouvait décider de l'avenir de la Syrie.