Espionnage : Hollande et Merkel sur la même longueur d'onde

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Espionnage : Hollande et Merkel sur la même longueur d'onde

Publié le 25/10/2013 à 06:37


«Nous savons qu'il y aura d'autres révélations», a prévenu François Hollande.

France et Allemagne entendent «provoquer une discussion» avec les États-Unis. Ils demandent également à Barack Obama de leur fournir tous les éléments tirés des documents en possession d'Edward Snowden, à l'origine de l'affaire.

Francois Hollande ne sait pas si, comme Angela Merkel, il a été écouté par les États-Unis. Mais le président de la République et la chancelière allemande sont sur la même longueur d'onde. Jeudi, lors du conseil européen, à l'issue d'un entretien en tête à tête avec son homologue d'outre-Rhin et après le dîner des chefs d'état, François Hollande a annoncé «une initiative franco-allemande pour provoquer le débat» sur les écoutes téléphoniques organisées par les États-unis. «Il y a un coup d'arrêt à porter et il y a des clarifications à exiger, selon le président de la République. La France et l'Allemagne provoqueront une discussion avec les États-Unis pour établir un cadre commun de discussion et de clarification d'ici la fin de l'année». Pour l'heure, l'initiative est franco-allemande mais les pays européens qui le souhaitent pourront se joindre à leur démarche.

La France et l'Allemagne demandent notamment aux États-Unis de faire toute la lumière sur les pratiques passées et d'établir des règles pour l'avenir. Ils demandent également à Barack Obama de leur fournir tous les documents en possession d'Edward Snowden, à l'origine de toute l'affaire, afin de prendre la mesure des potentiels scandales à venir. «Nous savons qu'il y aura d'autres révélations, a prévenu François Hollande. Nous demandons à la partie américaine de nous fournir ce que la presse sait déjà». De fait, à peine la presse allemande avait-elle révélé que le portable d'Angela Merkel avait été placé sur écoute que The Guardian prenait la relève en assurant que 34 chefs d'état étaient aussi concernés. Dont François Hollande? «Je n'ai pas les noms, mais cela peut viser des dirigeants qui m'ont précédé», a indiqué le président de la République.

Réputé lui aussi pour l'utilisation intensive de son smartphone, le chef de l'Etat a assuré avoir pris, dès son élection, des mesures pour sécuriser ses communications. Et s'est efforcé de rassurer ses correspondants réguliers: proches, ministres ou journalistes. «Ce n'est pas parce qu'on peut me joindre que la conversation est écoutée». D'ailleurs, il ne compte pas changer de méthode. «J'utilise un téléphone heureusement! Je ne suis pas revenu à l'âge de pierre, je ne procède pas par le morse ou tout autre mécanisme», a-t-il plaisanté. Comme pour dire qu'il ne serait toutefois pas surpris d'avoir toutefois été écouté. A vrai dire, le contraire serait vexant.