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La Grèce cherche à percer le mystère de «l'ange blond»
Mis à jour le 21/10/2013 à 15:11 - Publié le 21/10/2013 à 12:14
Ce sont les caractéristiques physiques de l'enfant qui ont attiré l'attention de la police, alors qu'elle jouait parmi quatre autres enfants au teint mat, dans le préfabriqué où loge la famille.
Une fillette blonde au teint clair a été découverte dans un camp de Roms. Des tests ADN ont montré que les adultes qui s'occupaient d'elle n'étaient pas ses parents. Interpol consulte les fichiers d'enfants disparus.
Avec son teint porcelaine, ses yeux bleus et ses cheveux en bataille, les médias l'ont surnommée «l'ange blond». Depuis vendredi, toute la Grèce se passionne pour le sort d'une petite fille, retrouvée mercredi dans un camp de Roms de Farsala, dans le centre du pays, jouant parmi ses «frères et sœurs» beaucoup plus bruns qu'elle. Les autorités soupçonnent un enlèvement d'enfant et ont lancé un appel à témoins pour identifier la fillette.
La police faisait mercredi une perquisition de routine dans le camp, à la recherche de drogue et d'armes, quand cette petite fille d'environ 4 ans, qui se trouvait parmi quatre autres enfants au visage mat dans le préfabriqué où loge la famille, a attiré l'attention des fonctionnaires. L'enfant ne ressemble absolument pas au couple qui prétend être ses parents, ni à ses frères et sœurs. Lorsque la police a interrogé ces adultes, ceux-ci se sont perdus dans des explications contradictoires. Après avoir soutenu qu'elle était née d'un père canadien, rencontré en Crète par la femme de 40 ans, ils ont affirmé l'avoir trouvée abandonnée à l'extérieur d'un supermarché, puis que sa mère biologique, une Bulgare, leur avait confié l'enfant.
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Envoyée mendier dans les ruesLa fillette répond au nom de Maria.
Des tests ADN ont confirmé que le couple n'était pas ses parents. Le couple a aussi trompé allègrement les services sociaux, qui leur versaient près de 2800 euros par mois. Les «parents» avaient enregistré à l'état civil 14 enfants, dont 6 nés la même année! La femme utilisait deux identités.
Le couple, qui comparaît lundi, réfute avoir kidnappé la fillette ou l'avoir achetée. «Il s'agit d'une étrangère qui ne pouvait pas élever cet enfant et qui, par l'intermédiaire d'une tierce personne, l'a confiée au couple en 2009 peu après sa naissance», ont déclaré leurs avocats.
Répondant au nom de Maria, l'enfant parle quelques mots de grec et communique dans un dialecte rom. Les enquêteurs pensent qu'elle pourrait être d'origine scandinave ou bulgare. Selon des témoignages, Maria était envoyée mendier dans les rues mais elle est en bonne santé.
Un responsable rom local s'est dit inquiet du discrédit que cette affaire pourrait jeter sur la communauté. «Nous ne faisons pas de trafic de mineurs», a-t-il assuré. «le père bulgare de Maria et sa mère font des petits boulots dans toute la Grèce et ont laissé Maria ici pour qu'elle y soit éduquée. Le couple qui prennait soin d'elle la chérissait encore plus que leurs enfants». Ce père biologique lui aurait rendu visite régulièrement. Il serait revenu au camp après la descente de police de mercredi mais n'aurait pas osé se manifester auprès des autorités et se serait à nouveau volatilisé.
La priorité de la police est de retrouver ses parents pour savoir dans quelles circonstances Maria est arrivée dans le camp rom. Un dossier a été envoyé à Interpol pour voir si le signalement de Maria correspond à un cas de disparition figurant dans leurs bases de données. L'organisation caritative «Le sourire de l'enfant», qui a recueilli Maria, a reçu plus de 8000 coups de téléphone et des milliers de courriels de par le monde. Beaucoup proviennent de familles à la recherche d'un enfant disparu. Souvent, elles ont joint des photos à leur récit. Dans 10 cas, ces clichés montrent une petite ressemblance entre Maria et leur disparu. Ces témoignages ont été transmis aux autorités.