Rafale : Paris espère conclure les négociations avec l'Inde "dans les 6 ou 9 prochains mois"
LEMONDE.FR avec AFP | 01.02.12 | 12h56 • Mis à jour le 01.02.12 | 16h36
Un Rafale et deux Mirage 2000-N dans les environs de Dreux, le 6 juillet 2011.AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Les négociations exclusives entre la France et l'Inde pour la vente de 126 avions de combat Rafale, annoncées mardi, pourraient durer au maximum 6 à 9 mois, a anoncé la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse.
L'Inde a annoncé, de source gouvernementale sous couvert de l'anonymat, que Dassault avait été préféré au consortium européen Eurofighter pour entrer en négociations exclusives avec les autorités, après cinq ans d'une féroce compétition. Cette commande de Rafale est estimée à 12 milliards de dollars (9,1 milliards d'euros) et représenterait la première vente de l'avion de combat français à l'étranger.
Le ministre de la défense, Gérard Longuet, s'est félicité d'une "formidable promesse pour toute l'industrie aéronautique et de grande technologie française". M. Longuet a précisé que les avions "seront souvent assemblés en Inde avec des équipements et des composants fabriqués par des ingénieurs, des techniciens français qui les exporteront là-bas".
>> Lire notre cadrage L'Inde donne sa chance au Rafale
"SUR LE BRÉSIL, IL Y A DES ESPÉRANCES, ET SUR L'INDE JE SUIS CONFIANT"
Comme on lui opposait le précédent du Brésil, pays avec lequel une négociation exclusive sur la vente de Rafale n'avait pas abouti, M. Longuet a répondu : "Au Brésil, c'était une annonce du président qui a été remise en cause au bénéfice de l'industrie française. Les Brésiliens ont préféré acheter d'abord et avant tout ce dont ils avaient le plus besoin c'est-à-dire quatre sous-marins en France. Les avions, ils n'en n'ont pas acheté ailleurs, ils attendent et nous tenons la corde (...) Sur le Brésil, il y a des espérances, et sur l'Inde je suis confiant".
Le candidat recalé, Eurofighter, a insisté, mercredi, sur le fait qu'il s'agissait "à ce stade d'une signature de contrat et que des négociations doivent encore avoir lieu". L'Eurofighter Typhoon, l'autre avion en course, est produit par un consortium formé par les filiales allemande et espagnole du groupe européen EADS, le britannique BAE Systems et l'italien Finmeccanica. Le premier ministre britannique, David Cameron, a jugé mercredi "décevante" la décision de l'Inde, mais a promis qu'il allait "tout faire" pour l'encourager à reconsidérer son choix.
A ses yeux, le Typhoon est un "avion superbe, avec des capacités supérieures au Rafale". Il a ajouté que la perte du contrat en Inde ne devrait pas se traduire par de nouvelles suppressions d'emplois chez BAE Systems, qui a annoncé l'an dernier près de 3 000 réductions de poste en Grande-Bretagne.
Il faut bien souligner que rien n'est encore gravé dans le marbre. Dans ce domaine, des coups de théâtre peuvent se produire. En 2007, l'Inde avait ainsi annulé un appel d'offres de 600 millions de dollars remporté par le fabricant européen d'hélicoptères Eurocopter, filiale d'EADS, pour équiper l'armée de 197 appareils militaires. New Delhi avait dénoncé des irrégularités dans le processus d'attribution à la suite d'allégations de "corruption" dans la presse. Eurocopter, vainqueur de la compétition face à l'américain Bell et qui n'avait plus qu'à signer formellement son contrat, avait démenti ces accusations.
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Bonsoir,
Tiens! Ce n'est déjà plus sûr sûr. L'enfumage continue. On se rassure comme on peut.
Donc ce n'est gagné encore d'autant plus que les Anglais ne nous feront aucun cadeau. Cette affaire aurait dû paraitre une fois la vente signée. Mais c'est plus fort qu'eux, il faut à tout prix annoncer une victoire virtuelle au risque de faire capoter les négociations. Tout de même, je m'interroge, comment se fait il que des politiques se vantent d'avance alors que Dassault est une entreprise privée. Au final, si la vente se fait, à qui en iront les bénéfices? Il est vrai que sans l'argent des contribuables, cet avion comme les autres n'auraient pas vu le jour. Donc l'argent public pour les projets, sans retour et l'argent privé pour le constructeur une fois la livraison effectuée. Et cela depuis de Gaulle........
Amicalement
Pierre