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Au moins 44 civils tués en Egypte dans des heurts entre policiers et pro-Morsi
Le 06.10.2013 à 07h35 • Mis à jour le 06.10.2013 à 22h25
Affrontements au Caire entre pro -Morsi et forces de l'ordre le 6 octobre.
Au moins 44 personnes ont été tuées dimanche 6 octobre en Egypte et 246 blessées lors de heurts entre manifestants partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi d'une part et des anti-Morsi et les forces de l'ordre d'autre part, annonce le dernier bilan officiel. Selon le ministère de l'intérieur, 423 personnes ont été arrêtées au Caire.Un responsable du ministère de la santé, Khaled al-Khatib, précise que quarante personnes ont péri au Caire et quatre autres dans le reste du pays, dans des affrontements en marge des manifestations organisées pour le 40
e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973. Aucun policier ne figurait parmi les morts dimanche soir selon le ministère de l'intérieur.
Il s'agit du bilan le plus lourd depuis la semaine de répression sanglante qui avait débuté le 14 août par la dispersion par la force de deux rassemblements de pro-Morsi au Caire. Des centaines de manifestants islamistes avaient alors été tués.
DES BLINDÉS PLACE TAHRIRLes opposants au président déchu Mohamed Morsi, destitué et emprisonné par l'armée le 3 juillet, ont commencé à se rassembler dès samedi soir sur la place Tahrir, épicentre de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011, scandant des slogans favorables à l'armée.
Des blindés ont été déployés autour de la place et des détecteurs de métaux à deux entrées étaient installés. Les policiers anti-émeute ont dispersé les partisans de Morsi à coups de grenades lacrymogène, de chevrotine et, parfois, de rafales d'armes automatiques, dès que leurs rassemblements grossissaient.
Quelques milliers d'anti-Morsi se sont rassemblés place Tahrir au Caire le 6 octobre.
Le ministère de l'intérieur avait prévenu qu'il
"ferait face avec fermeté" à toute tentative de perturber les célébrations de la victoire de l'Egypte contre Israël lors de cette guerre – appelée guerre d'octobre dans les pays arabes et guerre du Kippour en Israël –, qui lui a permis à terme de récupérer la péninsule du Sinaï dans l'accord de paix de 1979.
Le président égyptien par intérim, Adli Mansour et le ministre de la défense, Abdel Fattah Al-Sissi, visitent la tombe du soldat inconnu et le mémorial du président Anouar Al-Sadate, lors des cérémonies du 40e anniversaire de la guerre de 1973.
APPELS DES PRO ET DES ANTI-MORSILes deux camps avaient enjoint leurs partisans à manifester dimanche. L'Alliance contre le coup d'Etat avait appelé ses militants à poursuivre leur mobilisation, alors que les manifestations contre le coup militaire et contre la répression visant les Frères musulmans restent régulières mais peu suivies.
Le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations monstres du 30 juin sur lesquelles s'est appuyée l'armée pour déposer et arrêter M. Morsi, a lui aussi lancé un appel à la mobilisation dimanche
"sur toutes les places d'Egypte" pour défendre la révolution de 2011.
Vendredi, la police a tiré des coups de semonce et des gaz lacrymogènes pour empêcher des centaines d'islamistes d'approcher de l'emblématique place du centre de la capitale. Dans plusieurs quartiers du Caire mais aussi dans le reste du pays, en particulier à Alexandrie et à Assiout, des manifestations islamistes ont été émaillées par des affrontements entre partisans et opposants du président destitué qui ont fait au total quatre morts au Caire et une quarantaine de blessés dans le pays.
Inquiets, l'ONU et les Etats-Unis ont appelé à maintenir le caractère pacifique des manifestations. Depuis le 14 août, date à laquelle l'état d'urgence a été décrété, militaires et policiers ont tué des centaines de manifestants pro-Morsi, arrêté plus de 2 000 Frères musulmans, dont la quasi-totalité de leurs leaders, interdit leurs activités et gelé les avoir de la confrérie qui avait remporté les législatives fin 2011.