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Corse : la PJ fait tomber la bande du Petit Bar
Mis à jour le 04/10/2013 à 15:34 - Publié le 04/10/2013 à 11:14
La PJ vient d'arrêter l'un des chefs présumés du banditisme en Corse. Il n'a pas 40 ans, est tétraplégique et devrait être incarcéré à la prison de Fresnes. Une vingtaine d'arrestations ont eu lieu en quelques jours.
C'est l'un des jeunes parrains présumés du banditisme en Corse qui se retrouve derrière les barreaux. Jacques Santoni, âgé d'une trentaine d'années, a été mis en examen à Paris pour association de malfaiteurs en vue d'extorsion de fonds et de blanchiment. On le dit lié à la bande des ex du Petit Bar, un établissement ajaccien où se retrouvaient quelques poids lourds du banditisme insulaire. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a tenu à saluer jeudi soir ce «coup décisif».
Jacques Santoni (sans rapport avec la famille de François Santoni, l'ancien nationaliste corse abattu en 2001) a été arrêté dans le cadre d'une vaste opération qui s'est traduite par dix-huit interpellations au total depuis le début de la semaine, en Corse et sur le continent. Une information judiciaire ouverte fin 2012 par le magistrat de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), Christophe Perruaux.
Signe particulier: Jacques Santoni est tétraplégique depuis un accident de moto en 2002. Il entre donc en prison, écroué sous réserve que la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), censée l'accueillir, «respecte le protocole médical fixé par les médecins». Il devait déjà purger une peine de trois ans d'emprisonnement, après avoir été condamné début février à Ajaccio dans une autre affaire d'extorsion de fonds, mais sa peine avait été suspendue pour raisons médicales.
Les proches de feu Jean-Jé Colonna
Outre Jacques Santoni, trois autres malfaiteurs arrêtés sont considérés comme des «noyaux» de la bande dite du Petit Bar. Pascal Porri, 40 ans, lieutenant présumé de Santoni, doit être déféré vendredi à Marseille. Mis en examen en avril dans l'enquête sur l'assassinat du bâtonnier de Corse Antoine Sollacaro, il venait tout juste d'être remis en liberté quand il a été interpellé lors de ce coup de filet.
André Bacchiolelli et Mickaël Ettori, également mis en examen dans l'affaire Sollacaro, ont pour leur part été extraits de leur cellule pour être entendus sur leur implication présumée dans cette enquête pour association de malfaiteurs. Les autres personnes «ont été ou vont être remises en liberté, ce qui ne préjuge en rien des poursuites ultérieures».
La bande du Petit Bar réunit des proches de l'ancien parrain présumé du sud de l'île, Jean-Jé Colonna, mort dans un accident de voiture en 2006, et de son «héritier», Ange-Marie Michelosi, assassiné en 2008.
Pour Manuel Valls, «ce beau résultat s'inscrit dans le sillage de la résolution ces quinze derniers jours de trois autres dossiers majeurs intéressant la lutte contre la criminalité organisée en Corse». Le ministre de l'Intérieur évoque au total «une vingtaine d'écrous». Et il n'hésite pas à inscrire toutes ces affaires dans la même logique répressive de la part des services de l'État.
Trafic d'armes et de stupéfiants
Le premier flic de France rappelle que les enquêteurs ont ainsi mis au jour un «trafic d'armes et de stupéfiants à cheval entre Marseille et la Corse impliquant des marins de la SNCM», mais aussi «un trafic international de stupéfiants, démantelé le week-end dernier, organisé par des membres importants du banditisme de la région bastiaise».
Par ailleurs, rappelle-t-il, le 23 septembre, «un malfaiteur chevronné du Sartenais était interpellé, victime d'une tentative de règlement de comptes» en juin et «soupçonné d'être lui-même à l'origine d'un certain nombre de règlements de comptes».
Combien de règlements de comptes au juste? Les chiffres ne sont pas encore clairement établis. Car l'Intérieur vient de se rendre compte que sa comptabilité officielle est erronée: en raison de plusieurs cosaisines, les gendarmes et les policiers se sont mis à déclarer les mêmes affaires sans le savoir… Un recomptage est en train d'être réalisé.