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Nouveaux combats entre l'armée malienne et les rebelles touaregs à Kidal
Publié le 30 septembre 2013 à 16:13
Un soldat malien en patrouille sur la route entre Kidal et Gao, le 29 juillet 2013.
Les casques bleus de l'ONU ont obtenu un cessez-le-feu après deux jours d'affrontement dans cette ville du nord-est du Mali.
Pour la deuxième journée consécutive, des combats ont opposé lundi à Kidal, dans le nord-est du Mali, soldats maliens et rebelles touaregs, qui ont pris fin après l’intervention des casques bleus de l’ONU. Selon une source militaire malienne à Kidal, une position de l’armée a été attaquée lundi matin «par des troupes du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad)», provoquant la riposte des militaires. Selon des habitants, des échanges nourris de coups de feu ont été entendus à partir de 7 heures locales (9 heures heure française) dans les environs d’une banque située en plein centre-ville, poussant ses riverains à se calfeutrer chez eux.Les tirs ont baissé d’intensité à partir de 9 heures (11 heures heure française), pour cesser en début d’après-midi. Une source militaire africaine membre de la Minusma (mission de l’ONU au Mali) a indiqué que le cessez-le-feu avait été obtenu sur intervention de cette dernière.
«Les tirs ont cessé. La Minusma est arrivée à obtenir le calme pour le moment. Elle va prendre le contrôle de la banque et l’armée malienne a accepté de quitter les lieux», a expliqué cette source. De même source, les deux camps, qui avaient reçu des renforts, ont accepté de retourner dans leur base, également à la demande de la Minusma.
Ces échanges de tirs se produisent pour la deuxième journée de suite à Kidal, un fief du MNLA, qui y dispose de combattants armés. Dimanche, des échanges de tirs avaient opposé des militaires à des hommes armés non identifiés, selon des responsables du gouvernorat de la ville. Le MNLA a soutenu qu’il s’agissait de l’une de ses unités, faisant état de trois blessés dans ses rangs et dénonçant une
«provocation» de l’armée.
AQMI revendique un attentat-suicide à TombouctouLa banque proche des lieux des violences avait déjà été le théâtre d’une attaque à la grenade, le 27 septembre, contre des militaires maliens qui la sécurisaient. Mais l’attaque la plus sanglante de ces derniers jours s’est produite à Tombouctou, autre ville du nord, à près de 630 km au nord-ouest de Kidal, où des kamikazes ont lancé samedi leur véhicule piégé contre un camp de l’armée. Bilan officiel, selon les autorités : deux civils tués, en plus des quatre kamikazes à bord du véhicule, et six soldats maliens blessés. Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué lundi cet attentat suicide, en affirmant que 16 soldats maliens avaient été tués, selon un de ses porte-parole au Sahara cité par le site mauritanien privé Alakhbar.
Cette escalade de violences dans le Nord suscite des interrogations sur les capacités de l’armée face aux menaces jihadistes et aux velléités autonomistes touaregs, après la débâcle subie en 2012 par les militaires maliens face aux groupes armés, mieux équipés, qui ont occupé plusieurs mois durant ces vastes régions allant de Kidal, Tombouctou à Gao. «
Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître mais (...) nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit maîtrisée», a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, le général Sada Samaké, en visite dimanche à Tombouctou.
La brusque dégradation de la situation sécuritaire au Mali s’est produite en l’absence du pays du président Ibrahim Boubacar Keïta, en visite lundi à Paris après sa participation la semaine dernière à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.