WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique
Montebourg «soutient» Valls, Vidalies ménage Duflot
Mis à jour le 27/09/2013 à 10:28 - Publié le 27/09/2013 à 09:36
Arnaud Montebourg, le 25 août.
Le ministre du Redressement productif et son collègue en charge des Relations avec le Parlement ont assuré qu'il n'y avait qu'une position au gouvernement sur le dossier des Roms : celle de la «circulaire de 2012»
«C'est la vie». Arnaud Montebourg s'est montré philosophe au lendemain du choc entre Cécile Duflot et Manuel Valls. «C'est la vie. Dès qu'on est plus de deux, une famille, ce sont des choses qui arrivent», a expliqué le ministre du Redressement productif au micro de
RTL vendredi matin. Il semble bien placé pour le savoir puisque lui-même avait, en début de semaine, déploré les prises de position de son collègue de l'Intérieur vis-à-vis des populations roms qui séjournent en France.
Mais reprenant l'argumentaire du premier ministre Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg a souhaité minimiser la portée des propos de Cécile Duflot qui, jeudi devant les troupes d'Europe Écologie Le Verts, avait jugé que Manuel Valls était allé «au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain». «J'ai moi-même considéré que les propos de Manuel Valls étaient excessifs, concède Arnaud Montebourg. Il les a recadrés.» Il ne se place ainsi ni du côté de Duflot, ni de celui de Valls: «nous sommes ensemble», assure-t-il. «La politique du gouvernement a été fixée dans une circulaire signée par les différents protagonistes, dont le premier ministre», ajoute-t-il. Arnaud Montebourg renouvelle donc son «hommage» au travail de son collègue de l'Intérieur. «Manuel Valls n'a pas la tâche facile. Des élus lui demandent d'intervenir et il le fait.»
Comment expliquer alors la sortie de Duflot? Montebourg a son idée: «Non, assure-t-il, il n'y a pas deux lignes, il y a des nuances.» «On peut soutenir une action et condamner un propos». «Vous le défendez?», lui est-il demandé. «Et je le soutiens», répond Montebourg du tac au tac.
Des propos excessifsQuelques minutes plus tard, Alain Vidalies a assuré sur
Radio classique qu'à l'issue de ce psychodrame, Duflot avait toujours sa place au gouvernement. «Non, il ne faut pas qu'elle parte», a estimé le ministre en charge des Relations avec le Parlement. Le socialiste déplore que «chacun joue sa partition sur une question difficile». Alors même que «le président de la République et le premier ministre ont une même position dans cette affaire»: «ce n'est ni ce qui a été exprimé par Manuel Valls sur la partie répressive, ni ce que Cécile Duflot a dit hier sur la partie humanitaire. La position du gouvernement, c'est la circulaire de 2012». «Personne ne peut accepter que des humains vivent comme des parias. La circulaire de 2012 est équilibrée entre fermeté et humanité», ajoute-t-il. Alain Vidalies assure par ailleurs que François Hollande «répondra» à Cécile Duflot sur «ce qu'il y a d'excessif dans ses propos». «Il va rappeler la position du gouvernement, précise-t-il. Il n'y a pas deux positions, il n'y en a qu'une».
Selon Claude Bartolone, «Manuel Valls a été dans son rôle de ministre de l'Intérieur». Au micro d'
Europe 1, il explique l'émoi qu'a pu suscité à gauche ses déclaration par «son caractère et son côté impulsif». Mais il défend fermement le ministre: «Qui peut mettre en cause les valeurs républicaines de Manuel Valls? Qui peut le mettre en cause?», a lancé le président de l'Assemblée nationale. «Parce que c'est un ministre qui a été maire d'une commune de banlieue, il sait ce que cela peut représenter comme difficulté», estime l'élu de Seine-Saint-Denis et ancien ministre de la Ville. Et pour aplanir les difficultés entre Cécile Duflot et Manuel Valls, il conseille de «revenir à l'essentiel»: «Ils ont signé ensemble une circulaire et il faut qu'ils la relisent».
Le député de Paris Jean-Marie Le Guen est lui beaucoup moins indulgent avec la ministre écologiste. «C'est extravagant car elle dénigre un collègue du gouvernement. Si elle y croyait un instant, elle démissionnerait. Si elle ne démissionne pas, elle perdra de la crédibilité», a-t-il lancé sur RMC. Le Guen donne une explication à tout ce remue-ménage: «Cécile Duflot essaie de sauver son mouvement politique avec une instrumentalisation de la question rom. C'est de la petite politique», assène-t-il. Dans le même temps, il juge la ligne du ministre de l'Intérieur très claire. «Valls a voulu rappeler la position du gouvernement. Il n'a pas remis le sujet sur la table. Il l'a dit de façon carrée, on a besoin de gens carrés.»