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Florange : Hollande accueilli sous les sifflets
Publié le 26.09.2013, 06h53 | Mise à jour : 10h36
François Hollande a été sifflé jeudi matin à son arrivée à Florange par les salariés d'ArcelorMittal, qui considèrent comme une trahison du chef de l'Etat, la fermeture des hauts fourneaux de leur aciérie, il y a cinq mois.
La coïncidence semblait heureuse pour le président de la République. François Hollande est retourné ce jeudi à Florange, comme promis, alors que les chiffres du chômage reculent pour la première fois depuis 2011. Mais elle n'a pas suffi pour qu'il y soit accueilli à bras ouverts. Au contraire, il a été sifflé à son arrivée sur le site par les salariés d'ArcelorMittal. Ceux-çi ont toujours en travers de la gorge la fermeture en avril des hauts fourneaux de l'aciérie, qu'ils considèrent comme «une trahison» du chef de l'Etat.
A l'entrée du site, quelques dizaines de salariés CGT et CFDT, brandissant des drapeaux de leurs syndicats, ont hué et sifflé la voiture du chef de l'Etat. Des militants PCF étaient également présents avec une banderole proclamant «la Lorraine a un coeur d'acier. Ensemble pour le maintien de nos industries», ainsi qu'une poignée de membres du mouvement Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, qui ont à peine eu le temps de jouer au pipeau quelques notes de la Marseillaise.
«S'il vient uniquement nous redire ce qu'on sait déjà et serrer des mains, ça n'a aucun intérêt. Si c'est uniquement pour honorer sa promesse de revenir, ça ne suffit pas et ça risque de se retourner contre lui. On n'est pas dans un show médiatique», avait averti Edouard Martin, le leader local de la CFDT, alors que quelque 120 journalistes doivent suivre la visite présidentielle.
Une table-ronde à huis clos avec les syndicats
Walter Broccoli, représentant de FO, avait lui aussi prévenu que François Hollande ne serait certainement «pas reçu les bras ouverts comme il l'avait été en février 2012». A l'époque, dans la dernière ligne droite de la présidentielle, le candidat PS avait été accueilli triomphalement. Juché sur le toit d'une camionnette, il s'était bien gardé de promettre explicitement la sauvegarde des hauts fourneaux, mais s'était engagé à proposer une loi pour qu'une «grande firme qui ne veut plus d'une unité de production» soit obligée de trouver des repreneurs. Ce texte - une proposition de loi -, qui doit être voté à l'Assemblée nationale le 1er octobre, avant d'être examiné par le Sénat, se limite finalement à une simple obligation de recherche d'un repreneur.
A son arrivée, Hollande s'est engouffré dans le bâtiment administratif du site, pour rencontrer la direction d'ArcelorMittal mais surtout les organisations syndicales lors d'une table ronde, à huis clos, prévue pour durer une heure et demie.. Pour le chef de l'Etat, il s'agit d'avoir un «échange sans intermédiaires et sans tabous», a indiqué son entourage. «La réunion sera consacrée à l'avenir de l'entreprise et de ses salariés.»
Un pacte Etat-Région avec 300 M€ d'investissements
Après l'arrêt, en avril, des hauts fourneaux de Florange qui a touché 629 des quelque 2.500 salariés du site, FO avait déposé devant l'usine une stèle dénonçant la «trahison» de François Hollande. Depuis, un accord entre le groupe et le gouvernement est intervenu, selon lequel le groupe ArcelorMittal s'est engagé à investir 180 millions d'euros sur le site sur cinq ans.
Cette fois, le président arrive avec dans son escarcelle un pacte Etat-Région (2014-2016) prévoyant 300 millions d'euros d'investissements pour des projets lorrains innovants. Sur cette enveloppe, 33 millions, dont 15 de l'Etat, seront consacrés au site d'Arcelor pour le développement d'une technologie de production d'acier faiblement émettrice de CO2 baptisée Lis (Low impact steel).