Voile : Les Américains remportent la Coupe de l'America

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Mercredi 25 septembre 2013 à 23h51

Après un incroyable come-back, le defender américain «Oracle Team USA» s'est adjugé la 34e Coupe de l'America à l'issue du 19e match, un record.


L'équipe d'Oracle Team USA célèbre sa victoire dans la dernière régate face à Emirates Team New Zealand, mercredi, dans la baie de San Francisco.

La palme d'or du meilleur scénario déjà acquise, le plus vieux trophée sportif au monde est dans les mains du defender américain Oracle Team USA, qui a dominé au bout du suspense le challenger néo-zélandais Emirates Team New Zealand (ETNZ) à l'issue de l'ultime régate 9-8. Un scénario hollywoodien pour un rêve américain que James Spithill, le barreur australien d'Oracle, s'est entêté à réaliser, même lorsqu'il était mené 8-1, il y a tout juste une semaine. Les Américains conservent la Coupe qu'ils avaient gagnée en février 2010 à Valence face aux Suisses d'Alinghi.

Revenus du fond du trou dans lequel ils se trouvaient après un début de Coupe complètement raté, les Américains ont «surfé sur une vague de soutien populaire» né d'un «travail de titan des équipes techniques et de design», qui ont remis sur pied - sur foils, pour être précis - le catamaran géant de 22 mètres à performance égale, voire supérieure, à celui des Kiwis. Spithill ne cache pas que l'arrivée de Ben Ainslie (quadruple médaillé d'or olympique) au poste de tacticien au milieu de la Coupe eut un effet incroyablement bénéfique sur le mental de ses équipiers.
 
Un vainqueur qui revient de loin

Avec le stratège britannique, le défi américain a remonté la pente, inversant complètement la tendance de cette finale pour enchaîner les victoires et pousser les Néo-Zélandais à la faute (sans manquer de réussite lorsqu'une manche fut annulée, les 40 minutes maximum de course étant dépassées, alors que les Kiwis se trouvaient en tête à quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée).
La complémentarité entre Ben Ainslie, «the Killer», comme le surnomme la presse anglo-saxonne, et Tom Slingsby, aux commandes de la cellule arrière, autrement dit le cerveau du bateau, semble avoir été le point clé du come-back inimaginable des Américains. Sans ce duo en or (Tom Slingsby est également médaillé d'or olympique à Londres), le defender affichait un score négatif de 4 défaites pour 1 victoire et se préparait à une défaite certaine.
 
Un duel entre le tendre et le teigneux

De l'aveu même du régleur d'aile d'Emirates Team New Zealand, Glenn Ashby, ces deux skippers qui vouent leur vie à la Coupe «s'entre-tueraient pour décrocher le trophée». Tout oppose le très policé Dean Barker, skipper néo-zélandais, et le teigneux aussie James Spithill. Le premier marche dans les pas de l'icône nationale Russell Coutts, à qui il a succédé au poste de barreur sans jamais réussir à décrocher le Graal depuis 2000. Le second, boxeur au sens propre comme au figuré et surnommé James «Pitbull» pour son agressivité sur les lignes de départ, est déjà entré dans l'histoire de ce sport comme étant le plus jeune barreur d'un défi à l'âge de 19 ans, puis le plus jeune vainqueur de la Coupe de l'America avec BMW Oracle à Valence en 2010.

La baie de San Francisco a été l'apothéose mercredi soir d'un match en 19 actes. Un record. Cette quête du Graal 2013 restera dans les livres comme la plus disputée, avec ses 19 oppositions et son épilogue au terme de l'ultime régate. À deux reprises seulement depuis 152 ans, le trophée s'est joué lors de l'ultime course. En 1920, le defender américain l'avait emporté sur les Irlandais, mais, en 1893, c'est le challenger australien qui avait pris le meilleur sur le défi américain. Mercredi soir, «il n'y a pas eu de second», comme le veut la tradition depuis le Tour de l'île de Wight initiatique remporté par la goélette America en 1851.