Droits de l'homme dans les territoires occupés au Sahara occidental : L'ONG RFK Center accable le Maroc

 
Dimanche 15 septembre 2013

Droits de l’homme dans les territoires occupés au Sahara occidental : L’ONG RFK Center accable le Maroc



Stratégiquement, le Sahara Occidental n’est pas aussi « lourd » que la Syrie. Il n’est donc pas besoin d’évoquer une quelconque atteinte aux droits de l’Homme, surtout que le roi Mohamed VI est un fidèle ami de l’occident. Il l’a prouvé récemment en soutenant des frappes contre la Syrie.
 
Le régime marocain a été encore une fois confondu par deux ONG sur la question des Droits de l’homme dans les territoires occupés. Amesty International a exigé une enquête impartiale sur les restes de huit corps de sahraouis, massacrés par l’armée marocaine en 1976 et découverts récemment.
 
Sur le même ton sentencieux, L’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme (RFKennedy Center) a dénoncé les pratiques du Makhzen en rapport avec les droits des Sahraouis. «Le gouvernement marocain continue de violer les droits respectivement à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression et de réunion ainsi qu’au droit à des procès équitables des Sahraouis», lit-on dans un nouveau rapport publié ce vendredi à Washington.
 
Le document conclut que «la situation exige non seulement une présence permanente de l’ONU mais aussi un mandat clair pour les droits de l’Homme, afin de ne plus permettre la poursuite de telles violations et d’envoyer un message clair au Maroc que la communauté internationale ne tolère pas ces violations», a indiqué le directeur des Partenaires des droits de l’Homme de RFK Center, Santiago Canton.
 
Mais jusqu’à l’heure, il ne semble pas encore entendu par la communauté internationale de faire un pas dans la bonne direction. Aussi, l’organisation américaine regrette-elle que le Conseil de sécurité de l’ONU ait tout simplement passé sous silence la requête RFK Center et d’autres nations d’intégrer un mandat de surveillance des droits de l’Homme dans les prérogatives de la mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO). Pourtant, cette initiative a été fortement soutenue par le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.
 
Le regret de RFK Center est d’autan plus vrai que le rapport de cette ONG ne fait état que depuis le renouvellement, en avril dernier, du mandat de la MINURSO, les actes de « violations systématiques » commis « sans relâche » par les forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie ont continué « sans une réaction efficace » de la communauté internationale.
 
Cette situation est particulièrement vécue par les prisonniers politiques sahraouis qui « endurent des conditions déplorables durant leur incarcération ». Un prisonnier politique sahraoui a entamé une grève de la faim en août dernier pour protester contre l’agression physique et verbale flagrante dont souffrent les prisonniers politiques sahraouis dans le système carcéral marocain. Mais le mal est aussi plus général. Le rapport note que depuis avril dernier, « quatre détenus sahraouis de droit commun sont morts à la prison d’Ait Melloul en raison des mauvaises conditions d’incarcération, des mauvais traitements et du manque de soins médicaux ».
 
Le rapport de l’ONG américaine qui, rappelons-le a fait plusieurs séjours au Sahara Occidentale, notamment dans la ville de Layoune occupée, met le royaume devant ses responsabilités pour la simple raison qu’il est signataire de plusieurs traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Ceux-ci « représentent des obligations juridiquement contraignantes pour le gouvernement marocain ». Or, constate RFK Center, les violations des droits de l’Homme par le Maroc «continuent sans une réaction efficace de la communauté internationale».
 
Parmi les recommandations du rapport, il a été souligné la nécessité de créer un mécanisme indépendant de surveillance des droits de l’Homme. Le but est de « protéger les droits des Sahraouis et soumettre le Maroc à ses obligations internationales ».
 
Ce nième rapport indépendant qui met à nu les pratiques inhumaines de l’administration marocaine au Sahara Occidental risque, néanmoins de ne pas faire de vagues au sein du Conseil de sécurité. Il faut dire que stratégiquement, le Sahara Occiental n’est pas aussi lourd que la Syrie. Il n’est donc pas besoin d’évoquer une quelconque atteinte aux droits de l’homme, surtout que le roi Mohamed VI est un fidèle ami de l’occident. Il l’a prouvé récemment en soutenant des frappes contre la Syrie.