Du DRS en général et de Bouteflika en particulier
Par Rafik Benasseur | 11/09/2013 | 22:26
Pour beaucoup d’algériens, le département du renseignement et de la sécurité (DRS) ancêtre de la redoutable sécurité militaire (SM), dirigé par le tout aussi redoutable et invisible général Mohamed Médiene dit Tewfik, incarne à lui seul l’État dans toute sa puissance. C’est le sigle le plus difficile à prononcer en public.
A croire qu’il est peuplé d’étrangers ! C’est dire que la fiction dépasse la réalité s’agissant de cette direction du ministère de la défense qui a tellement pris de l’ampleur dans la pyramide du pouvoir au point de faire ombrage à sa tutelle.
Les agents et officiers du DRS sont aussi craints que son patron lui même à qui on prête un pouvoir insondable au point de le placer au dessus du président de la république. L’expression populaire “Rab Edzayer”, résume assez bien l’image qu’on se fait du général Toufik et son DRS dans l’imaginaire collectif des algériens. Ce serait ainsi ce redoutable sigle qui fait et défait les choses en Algérie.
La réalité et la fictionLe DRS est peut être malgré lui mêlé à toutes les sauces surtout celles qui sentent mauvais… Il est accusé d’être le “faiseur de rois”, d’être derrière toutes les manipulations politiques et médiatiques et pleins d’autres griefs peu glorieux dignes d’une police politique à l’égyptienne. Quelle est donc la part du vrai dans cette description soviétique du DRS ?
L’histoire du DRS est sans doute à écrire.Beaucoup parlent et agissent en son nom pour faire peur ou pour se tirer d’affaire. On ne sait cependant pas la part du vrai et du faux dans cet immense pouvoir prêté à ces trois lettres si craintes. Certaines décisions non encore confirmées faisant état du transfert du service de la presse, de celui de la police judiciaire et de la direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) du DRS vers l’état major de l’ANP ont fait dire à certains observateurs que cette structure a perdu du terrain.
Le DRS hors jeu, vraiment ?Que le DRS n’est plus ce qu’il était et son poids politique érodé. La composition du nouveau gouvernement qui porte l’empreinte évidente du président de la république dont le choix des ministres régaliens a renfoncé cette conviction chez certains analystes à savoir que le DRS de Tewfik a perdu la main dans son bras fer réel ou supposé avec la présidence.
Mais peut être que les rapports entre ces deux centres du pouvoir ne sont pas aussi exécrables qu’on les décrits. Jusqu’à preuve du contraire le président Bouteflika a fait tout ce qu’il a voulu faire. Il ne s’est jamais plaint de pressions ou de travail de sape durant ces trois mandats.
Mis a part quelques mots crus lancés durant ses premiers mois de pouvoir contre certains généraux qu’il avait qualifié de “chats”, rien ne dit que le DRS ait pu déranger le président durant ses trois mandats. Cela étant dit, il n’est pas faux de dire que Bouteflika nourrissait le doux rêve de pouvoir dicter sa loi aux militaires.
Une façon de faire primer le politique sur le militaire sans toutefois que cela déborde vers plus de démocratie, d’ouverture et de libertés pour les citoyens. Faut-il rappeler, soit dit en passant, que le président lui même est un ancien officier de l’armée. Le DRS, c’est donc un peu son histoire personnelle… En quoi le dérangerait-il alors ? Bonne question, mais très secrète !…