Attaque de la Syrie : L’axe de la résistance peaufine sa riposte
Par Khidr Omar | 08/09/2013 | 16:05
Concernant la guerre qui se prépare contre la Syrie, une question cruciale se pose avec insistance : Quel va être son champ d’action et les protagonistes qui y feront part. Compte tenu des déclarations syriennes, iraniennes, russes et du mutisme du Hezbollah, cette guerre devrait déborder vers tous les pays voisins et embraser toute la région.
S’agissant de ses acteurs, rien ne laisse croire que la Syrie sera abandonnée à son sort. Outre la Russie qui a déclaré, par l’intermédiaire de son président, Vladimir Poutine, que son pays aidera la Syrie à se défendre, l’implication de tout l’axe de la résistance (Iran, Hezbollah et Syrie), est plus que jamais à l’ordre du jour. Il devrait dans cette guerre utiliser tous ses atouts de force.
Une riposte multidirectionnelle Dans le scénario le plus fréquemment envisagé, une frappe occidentale devrait provoquer des ripostes dans plusieurs directions : les bases américaines disséminées dans la région du Golfe, en Jordanie et en Turquie, les bâtiments de guerre déployés en Méditerranée, les puits de pétrole, le Liban et Israël.
Selon la presse française, le Liban sera le premier touché par les représailles. Le président syrien a même averti la France, dans une interview au Figaro, qu’en attaquant la Syrie, la France devient à son tour un ennemi et que ses intérêts seront visés.La presse de l’hexagone relève les intérêts français au Liban, comme les 1.100 soldats français de la FINUL, l’ambassade et ses annexes ( les États-Unis ont déjà évacué la plupart de leurs diplomates), les écoles et les missions culturelles françaises sont des cibles potentielles selon le journal Ouest France.
Pour étayer son propos, la presse française rappelle le terrible attentat à Beyrouth le 23 octobre 1983, durant la guerre du Liban, quand deux attentats-suicides quasi-simultanés frappent les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth.
Un attentat au camion piégé touche le contingent américain basé à l’aéroport international de Beyrouth et cause la mort de 241 personnes. Environ deux minutes plus tard, cinquante-huit parachutistes français, de la force multinationale trouvent la mort dans un attentat similaire.
“Nous allons aider la Syrie à se défendre” “Nous allons aider la Syrie à se défendre” a déclaré Poutine à l’issue du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg car Moscou voit une attaque occidentale sur la Syrie comme “le dépassement d’une ligne rouge qui ne pourrait être toléré”.
La Russie est donc entrain de déployer un véritable rideau de navires de guerre sur les côtes syriennes qui pourraient riposter en abattant les missiles américains avant leur arrivée sur le territoire syrien tout comme les S300 qui seraient sur le point d’être livrés à la Syrie et manœuvrés par des techniciens experts russes prêts à aider Damas à déployer ce système de défense par missiles sophistiqués dont Moscou a déjà livré une partie.
Les S300 sont des missiles à longue portée sol-air développés en Russie en 1979 dans le but de protéger les bases industrielles et militaires d’une attaque ennemie par voie aérienne ou par missiles de croisière. Le système est regardé comme étant un des systèmes de défense anti-aériens les plus puissants au monde ayant la capacité de détecter et de suivre plus de 100 cibles et d’en engager 12 simultanément.
la Russie a installé des systèmes de détection radar très avancés dans toutes les installations militaires et industrielles clef de la Syrie. Le système radar couvre également les zones au nord et au sud de la Syrie, où tout mouvement de troupes et d’engins aériens vers la frontière syrienne sera détecté. Les cibles radar incluent également la plupart du territoire d’Israël ainsi que la base militaire turque d’Incirlik qui est utilisée par l’OTAN.
Damas prêt à déployer 100.000 missiles Par ailleurs, des experts militaires ont confié au quotidien israélien Yediot Aharonot que la Syrie a construit dans son sous-sol, dans la plus grande clandestinité, une base de missiles fortifiée, abritant des usines de production d’armements, des laboratoires de développement et des centres de commandement et de contrôle.
Le journal israélien assure aussi que Damas possède près de 100.000 missiles de différents types lesquels constituent une véritable menace pour Israël et pour les bases américaines et atlantistes dans la région.
Le plus fameux de ces projectiles est le Scud D d’une portée de 700 Km. Il est capable de porter une tête explosive de 150 kg et de bombarder n’importe quelle région israélienne. La Syrie détient aussi des missiles Iskandar B, d’une portée moindre de 280 Km, mais qu’il est difficile d’intercepter.
S’agissant du Hezbollah, il pourrait très bien mettre à exécution les menaces qu’il avait proférées, en tirant à partir du Liban ou de la Syrie des salves de missiles vers les villes israéliennes. Et en maximalisant sa force de frappe si les Israéliens répliquent.
Les missiles Sijjil d’une portée de 2.000 km à 4.5 km/seconde Pourraient très bien entrer en action les missiles iraniens Chéhab 3 et 4 et 5. Sans oublier les missiles au carburant solide surnommés Sijjil d’une portée de 2.000km. Ils font partie des projectiles télécommandables dans l’atmosphère et pouvant atteindre les 3.400 à 4.800 mètres par seconde.
S’agissant de la guerre navale, las capacités maritimes entre les mains de l’axe de la résistance ne sont pas négligeables. Selon des informations des services de renseignements occidentaux, il possède des missiles sol-mer qui peuvent frapper tous les navires déployés dans la région.
Des vedettes non habitées, bourrées d’explosifs et télécommandées à distance Ce sont les gardiens de la révolution iraniens qui pourraient constituer le fer de lance pour faire face aux bâtiments américains et européens. Ils détiennent entre autre des missiles de fabrication chinoise de type C-14 , des vedettes rapides armés de missiles mer-mer, des missiles anti-chars, des lance-roquettes au recul amorti et des mitrailleuses moyennes.
Certaines de ses vedettes non habitées sont bourrées d’explosifs et télécommandées à distance. Fonctionnant à l’instar d’un raid maritime, ils explosent une fois ayant atteint leur cible.
Les gardiens de la révolution détiennent aussi des missiles chinois de type C-802.B qu’ils ont utilisés pour équiper toutes leurs bases maritimes dans le Golfe.
Les missiles Iakhont, deux fois la vitesses du son Mais les projectiles les plus menaçants pour les bâtiments de guerre amarrés en Méditerranée n’en demeurent pas moins les missiles Sol-Mer B-800 de type Iakhont. Ils se distinguent par leur haute précision qui en fait l’un des missiles les plus perfectionnés. Leur portée est de 300 km et il peut porter des têtes explosives de 200 Kg. De plus, leur détection par les radars et son interception sont difficile en raison de leur vitesse qui est le double de celle du son, c’est-à-dire l’équivalent de 750 mètres par seconde.
A signaler aussi les Cruz iraniens maritimes qui peuvent être tirés à partir des côtes de Lattaquié, dont les missiles surnommés Qader, d’une portée de 200 km et qui se distinguent aussi par leur capacité de précision très haute contre les cibles maritimes.
Les États-Unis négocient des frappes sans riposte sur des cibles évacuées Cette volonté très forte de l’axe de la résistance de riposter en embrasant toute la région fait réfléchir aux États-Unis qui se posent à leur tour la question de savoir s’ils sont disposés à en assumer les conséquences.
Des médiateurs américains ont tenté d’aider l’Amérique, en relayant des offres à la Russie et à l’Iran consistant à mener des frappes sans riposte contre des cibles qui devraient être évacuées par l’armée syrienne.
Un missile tiré déclenchera une guerre totale Cependant, la Russie aurait transmis à Washington la réponse de l’Iran qui exprimerait également son point de vue ainsi que celui de la Syrie et du Hezbollah: toute frappe, tout missile, toute balle tirée reviendrait à allumer la mèche d’une guerre globale qui entrainera toute la région dans le conflit et qui donnera lieu au ciblage des véritables lignes rouges des États-Unis, en d’autres termes Israël, le pétrole et les intérêts américains et français.
Dans ce contexte, depuis une semaine, des milliers de personnes relevant des unités stratégiques en Iran, en Syrie et au sein du Hezbollah, sont à pied d’oeuvre, mettant en place à la vitesse de l’éclair toutes les exigences d’une guerre ouverte.