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Marseille : une prise d'otages dans un hôpital passée sous silence
Mis à jour le 05/09/2013 à 08:23 - Publié le 05/09/2013 à 08:02
Vue générale prise le 2 mars 2003 à Marseille de l'hôpital Nord.
VIDÉO - Après avoir été blessé par balles dans une altercation, un patient armé a brièvement pris en otage à la mi-août des membres du personnel soignant de l'hôpital Nord de Marseille. Personne n'a porté plainte.
Une prise d'otages dont personne n'a parlé. Dans la nuit du 12 au 13 août, une patient armé de l'hôpital Nord de Marseille a brièvement séquestré plusieurs membres du personnel soignant, a révélé jeudi soir le quotidien régional
La Provence . L'homme était hospitalisé pour une blessure par balle à la jambe, survenue lors d'une altercation dans un bar du quartier Saint-Antoine, au nord de la ville. Il se trouvait dans le service de chirurgie thoracique de l'établissement.
Persuadé que ses agresseurs allaient venir le traquer à l'hôpital, il aurait pris en otage et menacé plusieurs infirmières vers deux heures du matin. «Il a fait irruption dans les couloirs du service, un revolver à la main. Il interdisait à quiconque d'entrer ou de sortir de l'unité, menaçant de buter le premier qui désobéirait ou qui donnerait l'alerte», raconte à
La Provence le professeur Pascal Thomas. «Il était convaincu que ses agresseurs le cherchaient partout dans l'hôpital pour l'exécuter. Alors il s'est fait amener une arme par un ami», poursuit ce spécialiste de la greffe pulmonaire. Contactées, les forces de l'ordre ont rapidement réussi à maîtriser l'individu, qui a pu, selon une source proche du dossier, regagner librement son domicile. En revanche, son arme n'a pas été retrouvée.
Pas de plainte déposéeDepuis, aucune plainte n'a été déposée. «Les soignants qui ont été victimes de l'agression n'ont pas porté plainte car ils ne voulaient pas donner leur identité par peur des représailles», a expliqué l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) au quotidien régional. «Dans ces conditions, il n'y a eu ni enquête, ni poursuites engagées», précise une source proche de l'enquête.
«D'après les services de l'État, il ne s'agirait pas d'une prise d'otages, mais de voyous qui ont tenté de faire entrer illégalement une arme au sein de l'hôpital et menacé certains personnels, ce qui est inacceptable», a rapporté pour sa part la ministre délégué aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. Qui précise que le directeur de l'AP-HM s'est ouvert de cet incident à Jean-Marc Ayrault, le 20 août, lors d'une réunion à laquelle participait le premier ministre dans la cité phocéenne, au lendemain d'un nouveau règlement de comptes mortel dans les quartiers nord de la ville.
La révélation de cet incident survient dans un climat de tensions entre le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui s'accusent mutuellement d'être responsable de l'augmentation de la violence à Marseille. Le premier a ainsi accueilli mercredi avec courroux l'annonce de renforts policiers à Lille, estimant que le gouvernement «méprisait» sa ville. Et l'élu de dénoncer une «décision partisane», alors que Marseille doit selon lui composer avec des renforts «au compte-gouttes». En attendant, un nouveau réglement de comptes s'est produit dans la nuit de mercredi à jeudi. Un Marseillais d'une vingtaine d'année a été abattu à La Ciotat par plusieurs hommes cagoulés.
VIDEOhttp://video.lefigaro.fr/figaro/video/sequestration-dans-un-hopital-de-marseille-que-s-est-il-reellement-passe/2649933224001/