Syrie : les experts de l'ONU visés par des tirs

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Syrie : les experts de l'ONU visés par des tirs]

Mis à jour le 26/08/2013 à 14:58 - Publié le 26/08/2013 à 14:11


Départ du convoi de l'ONU lundi matin en direction du site de la banlieue est de Damas où des armes chimiques auraient été employées la semaine dernière par le régime.                                           

Le véhicule de la mission onusienne a été pris pour cible, alors qu'il se rendait sur le site où des armes chimiques auraient été employées la semaine dernière. Le pouvoir accuse les rebelles d'être derrière ces attaques.

Les experts chargés par les Nations unies d'enquêter sur l'éventuel usage d'armes chimiques en Syrie ont été lundi la cible de tireurs embusqués. «Le premier véhicule de l'équipe d'enquête a été délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipers non identifiés», alors qu'il se rendait sur le site de la banlieue est de Damas où des armes chimiques auraient été employées la semaine dernière par le régime, a déclaré un porte-parole de l'organisation, sans faire état de blessé. «La voiture n'étant plus utilisable, (les enquêteurs) sont retournés sains et saufs au point de contrôle tenu par le gouvernement» pour changer de véhicule, a-t-il précisé.

Les experts ont finalement pu rejoindre leur destination en début d'après-midi. Ils sont arrivés dans le secteur sunnite de Mouadamiya, assiégé par les forces gouvernementales, via un point de contrôle des services de renseignement de l'armée de l'air, ont indiqué des opposants syriens. Ils ont ensuite rencontré des blessés du bombardement chimique présumé et réalisé des prélèvements, a rapporté un médecin.

Cette attaque du convoi onusien va à l'encontre des promesses faites dimanche par le régime syrien. Après avoir accepté de laisser l'équipe de l'ONU se rendre sur le site de l'attaque chimique présumée, les autorités avaient promis d'observer un cessez-le-feu durant la visite des inspecteurs sur le site. Réagissant lundi à cette attaque, le régime a immédiatement accusé les rebelles d'avoir tiré sur les inspecteurs de l'ONU. «Les membres de l'équipe des Nations unies (…) ont essuyé des tirs des groupes terroristes armés alors qu'ils entraient dans la région de Mouadamiyat al-Cham», au sud-ouest de Damas, a rapporté la télévision d'État.

Les preuves d'un assaut chimique probablement détruites

En se rendant sur place, les enquêteurs onusiens ne pourront que déterminer si une attaque de ce type a été menée, sans en désigner l'auteur. Les éventuelles preuves recueillies, notamment sur les missiles utilisés, pourraient cependant témoigner de l'identité des responsables. Mais pour les États-Unis et leurs alliés, pour qui l'autorisation a été accordée trop tard, Damas a largement eu le temps de détruire par ses bombardements toute preuve d'un assaut chimique.

Selon un bilan donné en fin de semaine par l'ONG Médecins sans frontières, au moins 355 personnes sont mortes empoisonnées dans cet assaut. Les opposants au président syrien, Bachar el-Assad, font état de 500 à plus de 1000 tués.