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Les cigarettes électroniques potentiellement cancérogènes
Publié le 26/08/2013 L'e-cigarette aurait déjà plus d'un million d'adeptes en France.
Une étude menée par 60 millions de consommateurs révèle les molécules toxiques que peuvent émettre les e-cigarettes, dans des teneurs qui dépassent parfois même celles des cigarettes conventionnelles.
Les cigarettes électroniques sont-elles dangereuses? En tout cas, elles ne seraient «pas si inoffensives», selon le magazine
60 millions de consommateurs. «Ce n'est pas une raison pour les interdire. C'est une raison pour mieux les contrôler», écrit Thomas Laurenceau, rédacteur en chef du magazine de l'Institut national de la consommation (INC) dans le numéro de septembre de la revue.
La publication affirme avoir décelé, grâce à une méthode inédite, des «molécules cancérogènes en quantité significative» dans les vapeurs d'e-cigarettes qui, selon elle, n'avaient jamais été mises en évidence jusque là. «Ainsi dans 3 cas sur dix, pour des produits avec ou sans nicotine, les teneurs en formaldéhyde (couramment dénommé formol) relevées flirtent avec celles observées dans certaines cigarettes conventionnelles.»
Également décelée, l'acroléine, une molécule très toxique, émise en quantité très significatives par l'E-Roll, et «à des teneurs qui dépassent même parfois celles que l'on peut mesurer dans la fumée de certaines cigarettes». Ceci vraisemblablement en raison d'un dispositif qui chauffe trop vite.
Quant à l'acétaldéhyde, classé cancérogène possible, les teneurs parfois loin d'être négligeables relevées restent très inférieures à celles observées avec les cigarettes de tabac. Des traces de métaux «potentiellement toxiques» ont cependant été détectées dans les Cigartex, qui libèrent autant de nickel et de chrome qu'une vraie cigarette, et dans la Cigway jetable qui libère plus d'antimoine.
Des étiquetages mensongers
Laisser une e-cigarette à hauteur d'enfant peut aussi se révéler dangereux , révèle également l'étude. En cause, l'absence de bouchon de sécurité sur certaines recharges alors que la nicotine est particulièrement toxique pour les petits. Ingérées, les doses élevées de certains produits peuvent tuer un enfant, souligne Thomas Laurenceau. D'autant plus que le magazine relève aussi que la dose de nicotine des recharges liquides ne correspond pas toujours à ce qui est mentionné.
Autre défaut d'étiquetage: des produits annoncés «sans» propylène glycol qui en contiennent ou des fabricants qui «oublient» de mentionner sa présence. «Le code de la consommation pourrait encadrer la véracité de l'étiquetage et imposer un bouchon de sécurité», relève Thomas Laurenceau.
Mais pour le magazine, qui appelle les autorités de santé à réagir, «désormais, il faudra prendre en compte les risques» liés à l'utilisation de l'e-cigarette, qui aurait plus d'un million d'adeptes en France, soucieux de fumer moins, voire d'arrêter. Le tabac est responsable de 73.000 morts par an en France.[/b]