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 Syrie : Assad de nouveau soupçonné d'un massacre à l'arme chimique

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Jamel
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Jamel


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Syrie : Assad de nouveau soupçonné d'un massacre à l'arme chimique Empty
MessageSujet: Syrie : Assad de nouveau soupçonné d'un massacre à l'arme chimique   Syrie : Assad de nouveau soupçonné d'un massacre à l'arme chimique Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 6:11

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Syrie : Assad de nouveau soupçonné d'un massacre à l'arme chimique

Mis à jour le 22/08/2013 à 07:44 . Publié le 21/08/2013 à 20:06

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Un homme pleure un membre de son entourage décédé dans le bombardement meurtrier de la ville de Douma par les forces d'el-Assad.                                           

INFOGRAPHIE - Environ 1300 personnes auraient péri dans les attaques perpétrées mercredi autour de Damas. Au terme de la réunion extraordinaire qui s'est tenue mercredi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas appelé explicitement à une enquête, se limitant à réclamer plus de «clarté» sur la présumée attaque au gaz.


Les photos et vidéos qui circulent depuis mercredi sur Internet sont aussi violentes qu'éloquentes. Des enfants suffocants, de la salive blanche s'écoulant de la bouche ; des bébés aux pupilles dilatées pris de convulsions ; des adolescents souffrant de difficultés respiratoires ; des corps inanimés allongés par terre, ne portant aucune trace de blessure par armes conventionnelles. Les symptômes classiques d'une attaque au gaz neurologique.

L'opposition syrienne accuse l'armée d'avoir utilisé des armes chimiques mercredi matin dans les banlieues de Damas. L'attaque, qui aurait touché les localités d'Ain Tarma, de Zamalka, de Mouadamiya, de Jobar et d'Irbine, aurait fait 1300 morts, si l'on en croit George Sabra, l'un des dirigeants de la Coalition nationale de l'opposition. Un véritable massacre, même s'il est encore impossible d'en vérifier l'ampleur et la nature.

Mais il soulève d'ores et déjà une question: quel intérêt aurait le régime syrien à utiliser des armes non conventionnelles au moment où les inspecteurs de l'ONU viennent d'arriver dans le pays pour enquêter, justement, sur de précédentes attaques chimiques? Pourquoi l'armée se permettrait-elle une telle bravade alors que depuis quelque temps elle gagne du terrain sur les rebelles?

Les autorités militaires syriennes ont démenti. Elles dénoncent une manipulation de la part des groupes rebelles, une «tentative désespérée» qui reflète leur état «d'hystérie et d'effondrement». Alors, «provocation planifiée à l'avance» par l'opposition, comme le clame Moscou ? Ou monstrueux pied de nez du régime de Bachar el-Assad aux Nations unies?

Un tournant dans la guerre?

L'événement est en tout cas pris très au sérieux par la communauté internationale. Une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue mercredi soir à la demande de plusieurs pays, dont la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne. L'Union européenne exigeait une enquête «approfondie» et un accès immédiat au site. Comme la Ligue arabe et plusieurs pays occidentaux, François Hollande  avait demandé dans la journée de mercredi que les experts de l'ONU se rendent sur place pour enquêter «immédiatement». Mais au sortir de la réunion vers minuit, le Conseil de sécurité n'appellait pas explicitement à une enquête, se limitant à réclamer plus de «clarté» sur la présumée attaque au gaz. La Russie et la Chine se seraient opposées à une formulation qui aurait exigé une enquête de l'ONU, selon des diplomates.

Dans tous les cas, Damas donnera-t-elle la possibilité à la communauté internationale d'enquêter? Rien n'est moins sûr. Après de laborieuses négociations avec les autorités syriennes, qui ont bloqué leur arrivée pendant des semaines, les enquêteurs de l'ONU ont finalement dû se résoudre à ne visiter que trois des sites inscrits sur leur liste. Leur mandat ne prévoit pas, en outre, de déterminer les responsabilités, s'ils réussissaient à prouver l'utilisation d'armes chimiques. La réaction tardive des États-Unis, qui se sont dits «extrêmement inquiets» en fin de journée, reflète l'embarras de la Maison-Blanche, qui est aussi celui de la communauté internationale.

L'inaction du président américain, qui avait affirmé en 2012 que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une «ligne rouge» susceptible d'entraîner une «réaction internationale immédiate» avait été critiquée au printemps, lorsque plusieurs attaques de ce type avaient été signalées, puis confirmées par les capitales occidentales.

Citation :
François Hollande demande que les experts de l'ONU se rendent sur place pour enquêter « immédiatement »
Washington, Londres et Paris, qui préféreraient ne pas avoir à aider une opposition en partie contrôlée par des islamistes radicaux, pourraient avoir du mal cette fois à fermer les yeux. Les treize attaques chimiques précédentes, signalées à l'ONU, avaient été d'une ampleur suffisamment faible pour que la communauté internationale réussisse à se dédouaner de ses responsabilités. À Paris et à Londres, on estimait parfois que les menaces, même si elles n'étaient pas suivies d'effet, avaient eu un rôle dissuasif vis-à-vis de Damas… Mais si plusieurs centaines, voire un millier de civils syriens sont bien morts, victimes d'agents chimiques, mercredi au sud-ouest de la capitale, l'inaction sera plus difficile à justifier. Le conflit, qui a déjà fait plus de 100.000 morts, changerait alors de nature. Il pourrait s'agir d'un tournant dans la guerre.

D'ores et déjà, l'opposition syrienne a accusé la communauté internationale d'être complice par son silence. «Celui qui nous tue et tue nos enfants, ce n'est pas seulement le régime. L'indécision américaine nous tue. Le silence de nos amis nous tue. L'abandon de la communauté internationale nous tue, l'indifférence des Arabes et des musulmans, l'hypocrisie du monde que nous croyions libre nous tue», a déclaré le leader de l'opposition George Sabra à Istanbul. Plusieurs fois reportée, la conférence internationale de Genève II, que la Russie et les États-Unis doivent préparer la semaine prochaine à La Haye, était déjà fragile. Le massacre chimique de Damas, s'il est confirmé, devrait l'enterrer.

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Chronologie d'une «ligne rouge»

23 juillet 2012

Le régime syrien reconnaît pour la première fois posséder des armes chimiques et menace de les utiliser en cas d'intervention occidentale.
20 août 2012
Barack Obama réagit en déclarant que cela reviendrait à franchir une «ligne rouge». Le 3 décembre, le président américain affirme qu'un recours à ces armes entraînerait «une réaction internationale immédiate». Même mise en garde de l'Otan.
30 janvier 2013
L'aviation israélienne bombarde un site de missiles sol-air et un complexe militaire adjacent près de Damas, soupçonnés d'abriter des produits chimiques. Selon le New York Times, le raid pourrait avoir endommagé le principal centre de recherche syrien sur les armes biologiques et chimiques.
19 mars 2013
Régime et rebelles s'accusent mutuellement d'avoir utilisé des armes chimiques.
25 avril 2013
Washington estime que Damas a probablement utilisé des armes chimiques, tout en soulignant que les renseignements ne permettent pas d'avoir la certitude que la «ligne rouge» a bien été franchie. Pour les Occidentaux, il ne saurait toutefois être question d'intervenir en Syrie.
13 juin 2013
Les États-Unis reconnaissent que la «ligne rouge» a bien été franchie et accusent Assad: l'utilisation de gaz sarin a été attestée par des échantillons, notamment ceux rapportés par des journalistes du Monde. Accusations rejetées par Moscou, qui affirme avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin.
23 juillet 2013
Les Nations unies sont informées de 13 attaques chimiques présumées.
18 août 2013
Des experts de l'ONU arrivent en Syrie après le feu vert donné fin juillet par Damas pour enquêter sur trois sites.
21 août 2013
L'armée syrienne aurait à nouveau fait usage d'armes chimiques, tuant 1300 personnes, selon l'opposition.
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