Jamel Administrateur
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| Sujet: Le paiement en ligne en Algérie : Une opération en phase de décollage Ven 27 Jan - 9:13 | |
| Le paiement en ligne en Algérie
Une opération en phase de décollage
Ecrit par Web
Le paiement en ligne est le mode le plus généralisé au monde. L’Algérie reste encore figée dans les traditionnels outils de paiement alors que les technologies sont en nette progression. Le projet e-algérie 2013 censé impulser un basculement du processus actuel vers le commerce électronique, à travers le réseau web, est en phase de décollage. Les lois et règlements y afférents sont en voie de finalisation. Seuls quelques sites marchands tentent de se frayer un chemin en ce sens à travers diverses transactions, toutefois fort réduites pour le moment. Il convient de noter qu’une étude avait confirmé que le e-paiement permettrait d’intensifier les échanges qui pourraient alors générer un pactole de près de 8 milliards de dollars par an.
Le paiement électronique n’arrive pas encore à se frayer un chemin de halage. Ce mode de paiement qui devait initialement se développer, au regard des bouleversements technologiques de ces dernières années, n’en est encore qu’à son décollage. Les transactions électroniques qui sont monnaie courante ailleurs sont presque inexistantes en Algérie. Le registre électronique en cours d’élaboration, selon des responsables, ne devrait être achevé que si des services des TIC sont mis au point. Côté banques, une accélération de la mise en place de 1 200 DAB (distributeurs automatiques de billets) avec 1 million de cartes bancaires est, en soi, un petit progrès, malgré le retard dans la généralisation de l’opération. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l’ABEF, rassure néanmoins sur «les aspects techniques, organisationnels et de sécurisation du réseau qui ont été traités». «Actuellement, nous comptons plus de 7,5 millions de porteurs de cartes, dont les cartes interbancaires (CIB)», précise le délégué général de l’ABEF. Mais jusque-là, la limite des retraits d’argent se compense par l’utilisation des chèques pour les grosses opérations de virement. Dans un bilan fourni par les banques, il y a lieu de relever que 50 % des cartes de paiement n’ont pas été retirées. L’objectif d’atteindre un million de CIB n’a pas encore été atteint. Même constat pour les achats en ligne, les utilisateurs n’ayant pas assez de marge du fait que rares sont les magasins et sites de commerces qui disposent d’un terminal de paiement électronique. Les résultats restent très modestes puisque le nombre de commerçants et autres prestataires de services disposant de TPE ne dépasse pas le millier. Les raisons seraient liées au «retard accumulé par la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim). Or, la DG de la Satim promet d’«ouvrir le service aux porteurs de cartes dès la fin de l’année (2011 Ndlr). Le bilan de la société de la monétique fait état de 800 000 détenteurs de cartes interbancaires (CIB) et de 3 000 TPE. Or, à ce stade, les contraintes réglementaires et techniques pèsent sur la fiabilité des projets de la monétique. Il est utile de rappeler que quelques initiatives de paiement en ligne d’Air Algérie et de Naftal restent les seules expériences qui ont été conduites avec plus au moins de réussite. Toutefois, aucun achat de billet ou de bon de carburant ne peut s’effectuer avec la CIB. La responsable de la Satim trouve scandaleux «le fait de ne pas pouvoir acheter en dinars un billet d’avion par Internet en utilisant la carte CIB alors qu’on peut normalement le faire avec la carte VISA, dont le paiement se fait en devises. Le e-commerce freiné dans son élan Les actions du e-commerce se développent assez timidement dans le domaine du transport aérien, ferroviaire et avec récemment Naftal. L’une des raisons qui freine l’essor du paiement en ligne réside dans l’absence de sites marchands réservés à cet effet. Pour se lancer dans le paiement en ligne, Djaweb, filiale d’Algérie Télécom, avait annoncé qu’un site pilote serait créé pour tester les premiers pas du e-commerce. Mme Atif, DG de cette filiale, a précisé que «dans un premier temps, l’on mettra en avant les deux secteurs du tourisme, celui de l’artisanat et des PME-PMI, comme case départ du e-commerce en Algérie ». Mais depuis, ce site tarde à voir le jour et reste quasiment inconnu du grand public. Selon des experts, la certification et la garantie de la transaction légale pour ce genre d’activités sont loin d’être balisées. En effet, l’Algérie qui avait adopté le projet e-Algérie 2013 pour tout ce qui touche aux activités transactionnelles électroniques tablait sur un apport pouvant générer jusqu’à 8 milliards de dollars par an de chiffre d’affaires, selon certains experts. Un sondage réalisé par Biz-Algérie montre en effet que 70 % des personnes questionnées sont prêtes à acheter en ligne, contre 20 % qui se disent indécises et seulement 10 % qui sont contre cette solution. Des responsables d’institutions ont convenu que le projet e-Algérie est de grande importance et qu’il peut se traduire par un impact positif sur la croissance économique, pouvant contribuer à améliorer le PIB jusqu’à 8 %. Cherben Benmahrez, directeur du projet e-Algérie 2013 auprès du ministère du PTIC, a déclaré, dernièrement, que ce projet reste porteur puisque les TIC représentent actuellement 4 % du PIB avec un chiffre d’affaires global de 4,7 milliards de dollars. «Toute la dynamique est là», souligne-t-il. Cependant de l’avis de Younès Grar, expert en TIC et actuel chef d’une «entreprise des solutions informatiques», considère que tout cela reste insuffisant. «Il faut développer la généralisation des TIC à travers l’augmentation des entreprises dans ce secteur», insiste-il. Sur cet axe, il reste beaucoup à faire dans le domaine de la formation et du commerce en ligne. M. Zerrouk, DG de HB Technology, dit «regretter que les TIC soient toujours sous les contraintes liées à l’importation des équipements et au financement bancaire dans ce domaine qui reste frileux». Sur le plan règlementaire, on a appris de source proche du CNRC que le registre du commerce électronique est toujours en cours de finalisation. Pour rappel, Mme Abdellaoui, directrice de l’informatique au sein du CNRC, avait indiqué que «le projet du registre du commerce électronique est élaboré en collaboration avec le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication pour développer davantage les services électroniques du CNRC». Toutes les composantes techniques et juridiques seront étudiées au moindre détail avec «la conception d’un portail internet du centre, avec une étude technique et financière pour le développement des sites » ajoute la même responsable.
Les services du e-paiement sont rares Le epay.dz et dzreduc sont actuellement les deux sites d’achats et de ventes en ligne. Pour le premier site marchand, son directeur, M. Mohamed Hamza, informaticien, a eu l’idée dès 2001 de créer ce site payant. Il explique que «pour bénéficier de ces services, une personne doit transmettre diverses coordonnées à ePay.dz telles que son e-mail et son numéro de téléphone mobile. Par la suite, les transactions sont effectuées sans avoir à communiquer de coordonnées financières, une adresse de courrier électronique et un mot de passe étant suffisants». Le versement s’effectue dans l’une des deux banques partenaire d’ePay. De plus, l’installation d’ePay.dz est gratuite et s’effectue sur le réseau Web. Le même responsable affirme que ePay.dz se rémunère exclusivement en prélevant une commission sur chaque transaction, qui peut aller de 3 à 5 %. Quant à dzreduc, il faut savoir qu’il a devancé ePay.dz de quelques années. A la différence des autres sites, celui-ci permet aux consommateurs d’effectuer des achats à prix réduit dans les magasins les plus proches de chez eux. Pour sa part, une autre société spécialisée dans le e-commerce dénommée Supranetcom envisage de développer sont réseau via la téléphonie mobile. Fruit d’un partenariat algéro-français, cette entreprise ambitionne, selon son directeur, M. Laouadj, de «privilégier l’outil de la téléphonie mobile dans la gestion des comptes bancaires et des comptes postaux». Sauf que cela ne se passe pas sans contraintes. Les sites sont obligés de conclure des conventionnements avec des magasins, au nombre très limité. Selon les professionnels de ces sites «les virements par CCP posent des contraintes en matière de transactions». Ces sites spécialisés ne permettent pas «d’envoyer et de recevoir de l’argent». De plus, rares sont les magasins, superettes ou autres supermarchés qui acceptent le deal. «Ils se méfient de ce genre de transactions», déplorent les concepteurs des sites de l’e-commerce. Les craintes se justifient sur «les taxes supplémentaires à payer». Tout cela retarde la promotion de ces services qui sont ailleurs «très offensifs sur les segments de vente». On estime, d’ailleurs, que le marché du e-commerce devra engranger quelque 13 000 milliards de dollars dans le monde d’ici à 2012. Le marché mondial du commerce électronique destiné au grand public (B2C) se chiffre actuellement à 1 200 milliards de dollars. Avec cette progression étonnante du commerce électronique, les prévisions tablent sur environ 1 milliard de personnes qui feront leurs courses sur Internet. Pour le cas Algérie, l’un des facteurs-clés de la réussite du commerce électronique est la confiance lors des opérations entre partenaires. En deuxième lieu, il y a le positionnement concurrentiel des entreprises dans le réseau Internet. En plus, il est impératif de diversifier les offres des produits. Ces trois aspects forment un tout qui constitue la charte de l’e-commerce. Le marché algérien recèle des points forts qui ne doivent être négligés dans l’avènement du commerce électronique. On cite un potentiel de consommateurs, un réseau bancaire qui tend à s’étoffer et une plate-forme technologique pour les liaisons télécommunicationnelles. Le reste est une affaire d’adaptation aux nouveaux besoins du marché. De même que l’Algérie s’inscrit dans une dynamique d’échanges commerciaux internationaux qui commandent aux opérateurs de tout bord d’adopter le e-paiment comme mode opératoire. Dossier de Faycal Abdelghani | |
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