Ouest-Tribune Le Premier Quotidien de l'Oranie
Mercredi 07 Août 2013 Farid Bedjaoui
Un mandat d’arrêt justifié par le fait que «123 des 197 millions d’euros versés comme pots de vin ont été localisés dans des comptes ouverts dans des banques en Asie», à en croire Corrier Della Sera, lequel révèle que «les procureurs chargés de l’enquête à Milan ont demandé le blocage de comptes bancaires au Singapour détenus par Farid Bedjaoui».De nouvelles révélations dans l’affaire Sonatrach 2. Le quotidien italien Corrier Della Sera a rapporté de sources proches du parquet milanais des propos tenus par l’un des responsables de l’ENI impliqué dans le dossier, selon lesquels des cadres dirigeants de Sonatrach ont effectivement bénéficié de largesses consenties par la compagnie pétrolière italienne. Ces commissions qui ont été payé en espèces et en avantages pour la famille d’un responsable se rapportent aux contrats obtenus par l’ENI entre 2007 et 2010.
Sur ces trois années, l’entreprise italienne a décroché plusieurs marchés d’une valeur globale de 8 milliards d’euros. Le bénéfice empoché s’est monté à 1 milliard d’euros. Jusque là, il n’y a rien de bien méchant.
Le cadre italien qui a tout avoué aux enquêteurs, protégé par un statut de «repenti», a révélé que 197 millions d’euros ont été versés au titre des services de courtage offerts par «Perle limitée Partners», une société basée à Hong Kong gérée par un certain Ourayed Samir de nationalité algérienne qui en réalité appartient à Farid Bedjaoui. Ce nom, déjà cité par la justice revient donc cette fois avec plus d’insistance.
La justice italienne croit à son implication directe dans le dossier puisqu’un mandat d’arrêt international a été décidé à son encontre. Un mandat d’arrêt justifié par le fait que « 123 des 197 millions d’euros versés comme pots de vin ont été localisés dans des comptes ouverts dans des banques en Asie », à en croire Corrier Della Sera.
Lequel révèle que « les procureurs chargés de l’enquête à Milan ont demandé le blocage de comptes bancaires au Singapour détenus par Farid Bedjaoui » qui se trouve également sous le coup d’une investigation concernant ses comptes au Liban.
Les cadres algériens cités par le « repenti », concerne « le fils de l’ancien PDG de la Sonatrach (qui) touchait un salaire de 10.000 euros en qualité de «conseiller personnel » du président, l’ancien dirigeant de Saipem en Algérie, Tullio Ours. Ce dernier a également financé deux voyages de la famille Meziane en Italie pour 100.000 euros », rapporte le quotidien italien.
Le même journal révèle également qu’un autre cadre a touché une commission de 1.750.000 dollars. Côté italien, le chef de l’exploitation Saipem, Pietro Varone a, quant à lui, touché 10 millions d’euros. Cela pour les faits que la justice italienne et algérienne ont sans doute pu vérifier et confirmé sur le terrain, à l’image d’une dépense de l’ordre de 5,2 millions d’euros consentis par Farid Bedjaoui pour acheter le silence d’un témoin embarrassant dans cette affaire, versé sous forme de 4.000 euros par mois pour prestation de conseils.
Pour ce qui concerne l’implication de responsables politiques dans cette affaire de corruption, le nom de Chakib Khelil a été cité par le «repenti» comme ayant déjà rencontré Farid Bejdaoui et le Directeur général Eni, Paolo Scaroni à maintes reprises à Paris, Vienne et Milan.
La même source judiciaire a évoqué quelques «indiscrétions» se rapportant à l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, mais sans apporter aucune preuve tangible. De fait, Chakib Khelil n’a pas figuré dans le dossier, ni en tant que témoins et encore moins en qualité d’accusé.