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| Sujet: Ils étaient environ 200 000 manifestants islamistes à Tunis : Démonstration de force d'Ennahdha Lun 5 Aoû - 16:46 | |
| International
Lundi, 05 Août 2013 09:50
Ils étaient environ 200 000 manifestants islamistes à Tunis : Démonstration de force d’Ennahdha
Par : Imed O
Manifestation à Tunis le 3 août 2013.
Une marée noire nahdhaouie a envahi, samedi soir, la grande place de la Kasbah. Les manifestants se sont rassemblés pour soutenir la légitimité de l’Assemblée nationale constituante. Ils étaient environ 200 000 personnes à avoir répondu à l’appel de leur mouvement, selon les estimations de Nejib Gharbi, responsable de la communication de ce parti. D’autres sources avancent le chiffre de 50 000 manifestants. Selon lui, ce chiffre provient des estimations des services de protection présents sur place. Sur les réseaux sociaux, les partisans d’Ennahdha louaient les qualités organisationnelles des coordinateurs de la manifestation et semblent eux aussi s’accorder sur la présence massive des soutiens à la légitimité, en ne manquant pas de souligner le caractère historique de l’évènement. Brandissant des drapeaux tunisiens, d’Ennahdha, d’Allah Akbar et des portraits du président égyptien destitué, Mohamed Morsi, les manifestants n’avaient qu’un seul mot d'ordre : “Unité nationale”. Une manifestation, en tout cas, imposante, prouvant le rapport de force des islamistes. Tout était bien organisé. La marée noire s’est rassemblée devant une grande scène éclairée de projecteurs et survolée par un drone équipé d'une caméra. Pour Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahdha, présent sur les lieux, il n’est pas question “d’une démonstration de force mais pour envoyer un message à ceux qui veulent importer le coup d'État égyptien”. Intervenant peu après minuit, il a longuement fait référence au parti des Frères musulmans égyptiens, chassé du pouvoir après l'avoir conquis lui aussi par les urnes en 2011. “La Tunisie a exporté la révolution et maintenant d’autres veulent importer le coup d'État égyptien, a-t-il insisté. Ils n'ont pas trouvé l'armée (en Tunisie), alors ils utilisent les assassinats pour faire tomber le gouvernement et dissoudre l'Assemblée. Il y a eu beaucoup de tentatives de coup d'État, ils ont tous échoué et ils continueront à échouer dans le futur”. Pour le chef d'Ennahda, il n'y a pas de doute : les islamistes sont aujourd'hui la cible d'un “complot” et d'une “contre-révolution”, dont le renversement de Morsi en Égypte aurait donné le coup d'envoi. “Oh Ghannouchi, les enfants de la Tunisie n'ont pas peur, avance, avance !”, scandait la foule avec force malgré la chaleur étouffante qui a provoqué des malaises à plusieurs personnes. Devant ses partisans, M. Ghannouchi a comparé leur ferveur “au rassemblement de la conquête de la Mecque pacifique, consensuelle et unioniste par le Prophète”. Et pour ce meeting pacifique et très politique, qualifié de “la plus importante manifestation depuis la révolution”, les grands moyens ont été déployés : feux d'artifice, bus affrétés, montée sur scène de petits garçons habillés en tenue militaire et de fillettes couverts du drapeau national chantant l'hymne tunisien. “C'est la révolution de nouveau ! La révolution tunisienne est renouvelable et ne meurt pas”, s'est exclamé Rached Ghannouchi, en fustigeant “ceux qui ne veulent pas des élections”. Pour le reste, Ennahda continue à se dire prêt à toutes les concessions sur la constitution d'un nouveau gouvernement “d'union nationale”. “Si vous voulez un référendum, on le fera”, a encore lancé Rached Ghannouchi, à propos du projet de Constitution nécessaire à l'organisation d'un futur scrutin aujourd'hui en panne. I. O. | |
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