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La NSA peut presque tout savoir sur un internaute
Mis à jour le 01/08/2013 à 09:11 - Publié le 01/08/2013 à 08:40
Le programme XKeyscore permet de remonter jusqu'à un internaute à partir d'une simple recherche effectuée sur Internet.
Grâce au programme XKeyscore, le renseignement américain est capable de surveiller en temps réel les courriels, les recherches ou l'activité sur les réseaux sociaux d'une cible donnée, révèle The Guardian.
Il s'appelle XKeyscore et permet de savoir à peu près tout ce que fait un internaute. Grâce à ce programme secret de surveillance, les services de renseignement américains seraient capables d'espionner en temps réel les courriels, les recherches ou l'activité sur les réseaux sociaux d'un individu. Des documents publiés mercredi par
The Guardian révèlent son existence. Ils ont été fournis par Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence de sécurité nationale (NSA). Poursuivi pour espionnage aux États-Unis, l'Américain est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, où il a demandé un asile provisoire à la Russie.
Pour mener son enquête, le quotidien britannique s'est appuyé sur un diaporama datant de 2008, apparemment utilisé lors d'une séance de formation destinée à des agents du renseignement américain. Quatre des 32 pages de présentation n'ont pas été reproduites parce qu'elles «révèlent des éléments sur des opérations spécifiques de la NSA», précise
The Guardian. Selon le document, les analystes de l'agence ont eu accès à des bases de données, qui collectent et classent toutes les activités sur Internet à travers le monde. Le programme secret couvrirait «approximativement 150 sites» et «plus de 700 serveurs» sur le globe, y compris en Chine, au Venezuela ou en Russie.
Aucun contrôle hiérarchique
Contrairement aux autres systèmes de surveillance connus, XKeyscore offre la possibilité de travailler sans connaître l'identifiant «fort» d'une cible, comme son adresse mail. Cet outil permet ainsi de remonter jusqu'à une personne à partir d'une simple recherche effectuée sur Internet. Le
Guardian donne le cas de quelqu'un effectuant des recherches dans une langue peu utilisée dans une région donnée, comme l'allemand au Pakistan. Le quotidien britannique prend aussi l'exemple d'un utilisateur de Google Maps se renseignant sur la configuration d'éventuelles cibles pour un attentat. Le programme aurait permis aux agents américains de capturer «plus de 300 terroristes».
Pour mener une surveillance avec ce redoutable outil, il suffit que l'agent de la NSA remplisse un simple formulaire sur son écran en donnant une justification plus ou moins précise de sa recherche, sans aucun contrôle hiérarchique ou judiciaire. Le diaporama ne dit pas qui aurait pu autoriser les agents à «cibler» des ressortissants américains. Ce type de surveillance exige pourtant le feu vert des autorités pour des raisons précises de sécurité nationale.
Cette nouvelle révélation mercredi du
Guardian risque d'apporter de l'eau au moulin des Américains et de leurs représentants qui critiquent l'omnipotence des services de renseignement. Réagissant à ces nouvelles accusations, la NSA a assuré que le programme XKeyscore s'inscrivait dans le «cadre légal» du recueil d'informations à l'étranger. L'Agence de sécurité nationale précise que seul le personnel habilité et spécialement formé peut l'utiliser et qu'il existe de multiples contrôles pour s'assurer que le système n'est pas dévoyé.