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La justice égyptienne place formellement Morsi en détention
26 juillet 2013 à 09:30 (Mis à jour: 11:46)
Des partisans du président déchu Mohamed Morsi manifestent devant la mosquée Rabaa al-Adawiy, le 24 juillet 2013 au Caire
Le président déchu est accusé de complicité avec le Hamas et de s'être évadé de prison en 2011. Cette décision survient alors que les deux camps rivaux appellent leurs partisans à manifester au Caire.Un tribunal du Caire a ordonné le placement en détention du président destitué Mohamed Morsi pour complicité présumée dans des attaques imputées au Hamas palestinien et une évasion de prison début 2011, une décision condamnée par les Frères musulmans comme «un retour du régime Moubarak».
Morsi, détenu au secret par l’armée depuis sa destitution le 3 juillet, a été placé en détention préventive pour une durée maximale de 15 jours dans le cadre de cette procédure concernant son implication présumée dans des attaques contre la police, imputées au Hamas, sous son prédécesseur Hosni Moubarak, et son évasion de la prison de Wadi Natroun à la même époque, a rapporté vendredi l’agence officielle Mena.
Ces accusations «sonnent comme une vengeance de l’ancien régime, qui indique qu’il fait un retour en force», a déclaré à l’AFP un porte-parole des Frères musulmans, le mouvement de Mohamed Morsi, Gehad el-Haddad.
Le Hamas condamne la décisionUn tribunal égyptien avait statué le 23 juin que le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans l’évasion de prisonniers, dont l’actuel président Mohamed Morsi, pendant la révolte contre Hosni Moubarak début 2011. Le président du tribunal sis à Ismaïliya, au nord-est du Caire, a demandé au Parquet d’enquêter sur cette évasion qui s’est produite en janvier 2011 dans la prison de Wadi Natroun, au nord-ouest de la capitale.
A l’époque, Mohamed Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres de la confrérie islamiste emprisonnés ne s’étaient pas évadés mais que «des habitants (leur avaient) ouvert les portes» de la prison. Des sources de sécurité avaient affirmé que des milliers de prisonniers avaient submergé leurs gardiens à Wadi Natroun et s’étaient dispersés dans les villes et les villages avoisinants.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé la décision du tribunal. «Le Hamas condamne cette décision car elle basée sur le postulat que le mouvement Hamas est hostile (...) C’est un développement dangereux qui confirme que le pouvoir actuel en Egypte renonce aux causes nationales (...) dont la cause palestinienne», a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Avant l'annonce de la décision de la justice égyptienne, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait appelé l’armée à libérer Mohamed Morsi et d’autres dirigeants des Frères musulmans emprisonnés. Ban Ki-moon souhaite que Mohamed Morsi et ses alliés «soient libérés ou que leurs dossiers soient examinés de façon transparente sans plus attendre», expliquait le porte-parole Eduardo del Buey. Ban Ki-Moon «suit attentivement et avec une inquiétude croissante les événements en Egypte», avait ajouté Eduardo del Buey, alors que se préparent des manifestations rivales.
L’une est organisée par les partisans de Mohamed Morsi, l’autre a été lancée par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi qui appelle à ce qu’on lui donne un «mandat» pour en «finir avec le terrorisme et la violence». «Une nouvelle fois, le Secrétaire général appelle toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue. Il soutient le droit de tous les Egyptiens à manifester de façon pacifique», a précisé le porte-parole des Nations unies.