WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique
Le PS redoute un vote sanction aux municipales
Mis à jour le 10/07/2013 à 23:01 - Publié le 10/07/2013 à 20:41
Harlem Désir, fin juin, au siège du PS, rue de Solferino à Paris.
Les socialistes veulent découpler la prochaine campagne de l'action gouvernementale en l'ancrant sur des thématiques locales.Du rassemblement, avant toute chose. Après plusieurs revers électoraux, lors des dernières législatives partielles, les socialistes se sont réunis mercredi à huis clos pour définir une stratégie pour les municipales de mars 2014. Celles-ci s'avèrent périlleuses pour le pouvoir en place, au plus bas de sa popularité depuis le début du quinquennat.
Premier axe stratégique: tenter de découpler la campagne de l'action gouvernementale. «Ce sont des élections locales, a martelé le premier secrétaire Harlem Désir, à l'issue du séminaire. Nous allons être jugés sur nos capacités à porter des projets locaux.» Il a prévenu que si la droite voulait faire de ces élections une «occasion de revanche», le PS ne la laisserait «pas faire». «Le PS doit déconnecter les municipales des enjeux nationaux», renchérit le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis.
Deuxième axe: œuvrer pour que la gauche parte unie dès le premier tour, comme l'avait d'ailleurs souhaité François Hollande lui-même en appelant la majorité à «s'organiser pour les prochains scrutins, notamment municipaux, pour partir rassemblée». Le hic, c'est que les écologistes ont déjà dit qu'ils présenteraient des listes autonomes dans la plupart des grandes villes. L'éviction de l'ex-ministre de l'Écologie, Delphine Batho, n'a rien arrangé. Alors depuis, les socialistes mettent les bouchées doubles pour tenter de rassurer les Verts. À commencer par François Hollande qui, en matière de gestion des relations avec les écolos, semble avoir plus confiance en lui-même qu'en Harlem désir.
Mercredi, le chef de l'État a en tout cas reçu Cécile Duflot, Pascal Canfin et Pascal Durand à l'Élysée pour tenter d'arrondir les angles. Et leur donner des gages, comme ceux avancés mardi par Jean-Marc Ayrault avec ses investissements d'avenir. «Il ne faut pas être un grand analyste pour comprendre ce qui risque de se passer, avec des conséquences politiques majeures, si la gauche et les écologistes se présentent désunis à ces élections municipales», prévient Cambadélis, qui s'inquiète d'un «abstentionnisme galopant» et d'un «FN en dynamique».
- Citation :
- « Nous ne sommes plus dans des élections à l'ancienne . La présence du FN et la volatilité de l'électorat troublent le jeu»
Christophe Borgel, député PS de Haute-Garonne
La direction du PS souhaite également mettre en place un comité de liaison entre le PS et ses alliés, qui serait dévolu aux prochaines échéances électorales. La plate-forme («gauche rassemblée») mise en place par le premier secrétaire Harlem Désir il y a quelques mois, et qui visait à entretenir le dialogue entre le PS et les autres partis de gauche, n'a pas convaincu. «Si les écologistes veulent partir seuls au premier tour des municipales, nous l'acterons, veut relativiser le sénateur PS Luc Carvounas. On ne va pas se crisper pour autant. L'important, c'est que des territoires qui sont à gauche depuis des décennies restent à gauche. Nous devons démontrer que la gauche peut durer sous la Ve République. Or, le fait qu'elle ait duré dans les territoires a contribué à la victoire sur le plan national.»
«Nous ne sommes plus dans des élections à l'ancienne, renchérit Christophe Borgel, le «M. Élections» du PS. Avant, chacun partait de son côté au premier tour et les scores des listes s'additionnaient au deuxième. Aujourd'hui, la présence du FN et la volatilité de l'électorat troublent le jeu. D'où l'importance de créer une dynamique dès le premier tour.»
Pour autant, les socialistes ne font pas preuve d'un optimisme démesuré. «Les municipales, on part de tellement haut, on ne peut que les perdre», reconnaît un ministre. Mais au-delà des municipales, ce qui inquiète le plus le PS, ce sont les élections européennes et la perspective de voir le FN y réaliser un très bon score.