Jamel Administrateur
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| Sujet: Le consul de France mitraillé à Benghazi témoigne Sam 6 Juil - 16:55 | |
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Le consul de France mitraillé à Benghazi témoigne
Mis à jour le 06/07/2013 à 14:52 - Publié le 06/07/2013 à 09:19
Visé par des tireurs jeudi soir alors qu'il circulait en voiture avec son épouse près de seconde ville de Libye, le consul de France honoraire Jean Dufriche s'est replié sur Tunis où il a pu s'entretenir avec François Hollande, en visite d'Etat en Tunisie.«Je suis un miraculé»: avec un calme presque déconcertant, dans le jardin luxuriant de la résidence de l'ambassadeur de France en Tunisie, Jean Dufriche raconte vendredi comment il a échappé de justesse à la mort après avoir été pris pour cible, la veille, par des tireurs, alors qu'il circulait dans sa voiture près de Benghazi, en Libye. «Il était environ 22h45 et je revenais avec mon épouse de l'hôpital où je travaille, le Benghazi Medical Center, à bord d'une Toyota Corolla de location que je conduisais», raconte ce médecin qui est aussi, depuis un an, consul honoraire de France dans la seconde ville de Libye, berceau de la révolution qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. «Nous roulions sur le périphérique lorsque des tirs ont atteint notre pare-brise avant sans le détruire. Armées de pistolets, deux ou trois personnes à l'intérieur d'une voiture qui nous précédait ont alors criblés de balles notre véhicule, sur le côté gauche», explique Jean Dufriche. «Dès qu'ils ont commencé à faire feu, j'ai eu un réflexe salvateur: j'ai freiné, puis je suis reparti à fond et je suis sorti de l'autoroute ce qui m'a permis de m'échapper», poursuit le rescapé en indiquant qu' «exceptionnellement», il n'était pas accompagné ce jour là de son garde du corps. «Sans doute mes agresseurs le savaient-ils», relève-t-il. «Je ne comprends pas comment nous avons fait pour ne pas être tués»
Quinze impacts seront relevés sur les pare-brise et la carrosserie. Jean Dufriche et son épouse sont sains et sauf même si cette dernière est ressortie «choquée» de l'attentat. «Je ne comprends toujours pas comment nous avons fait pour ne pas être blessés ou tués», relate, incrédule, le consul honoraire. Il se souvient d'un détail. «Quand on a commencé à recevoir les balles, ma femme, qui est musulmane, a plongé à l'arrière de la voiture et a dit la prière des morts, alors j'ai dit non et c'est ce réflexe vital qui m'a sauvé». Cette même nuit, le couple prend le premier avion pour trouver refuge à Tunis où il est accueilli par l'Ambassadeur de France, François Gouyette, qui occupa ce même poste à Tripoli entre 2008 et 2011. Qui sont les agresseurs? «Des partisans de Kadhafi ou des islamistes, on ne sait pas», soupèse Jean Dufriche, qui a fait partie, en tant que médecin, de la première mission humanitaire revenue en Libye en février 2011 et qui passé toute la période la révolution sur place. Pourquoi avez-vous été visés? «Parce que nous sommes la France, à cause du Mali, d'al-Qaïda», affirme-t-il. Le maire de Benghazi lui a téléphoné et lui a promis que l'enquête serait menée à bien… Mais la situation dans la ville est «instable», relate-t-il et la quinzaine de Français qui y résident (dont 8 expatriés) «se sentent bien seuls», concède le consul honoraire. «Ouf, vous êtes vivants»
De source diplomatique, on juge que cet attentat dénote une situation sécuritaire «inquiétante» en Libye. Des combattants armés se sont repliés dans le sud du pays après l'intervention française en Libye. A Tripoli, l'ambassade de France a été partiellement détruite par un attentat à la voiture piégée qui a fait deux blessés, le 23 avril dernier. A Benghazi, plusieurs diplomates européens ont déjà été attaqués et les violences ont culminé avec l'attaque et l'incendie du consulat américain dans lequel l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, a trouvé la mort, asphyxié, le 11 septembre 2012. «Si les autorités libyennes voulaient empêcher ces attaques, elles le pourraient», estime Jean Dufriche. Selon une source diplomatique, «l'absence d'Etat, le règne des milices, la réticence du pouvoir à admettre un problème sécuritaire», contribuent grandement d'un pays qui glisse à nouveau sur la pente de l'instabilité. La France s'est proposé de former quelque 3 000 policiers libyens mais le programme peine à se concrétiser. Jeudi, dans le discours qu'il a prononcé devant la communauté française de Tunisie, François Hollande a évoqué l'attentat contre Jean Dufriche et rendu hommage aux personnels consulaires travaillant dans des «postes difficiles». Lorsqu'ils se sont entretenus, peu auparavant, le chef de l'Etat l'a accueilli avec un «ouf, vous être vivants». Le docteur Dufriche lui a assuré qu'il retournerait à Benghazi mais «pas tout de suite». | |
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