WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International
Des analyses confirment l'utilisation de gaz sarin en Syrie
Mis à jour le 28/06/2013 à 15:34 - Publié le 28/06/2013 à 14:27
Plusieurs échantillons proviennent de la ville de Jobar, dans la proche banlieue de Damas.
Les échantillons prélevés courant avril par deux journalistes du Monde ont révélé 13 cas d'exposition à ce gaz neurotoxique mortel.Le résultat final des analyses est tombé: les échantillons ramenés de Syrie par des journalistes du
Monde confirment l'utilisation de gaz sarin par le régime de Bachar el-Assad. Les tests, effectués par le Centre d'études du Bouchet, ont révélé 14 prélèvements contaminés concernant 13 victimes, rapporte le quotidien du soir dans son édition de samedi. «Des 21 lots transmis au laboratoire, sept se sont révélés impossibles à analyser ou négatifs», précise
Le Monde. Cette deuxième série d'analyses confirme les résultats rendus publics le 4 juin par le ministre des Affaires étrangères. «Nous n'avons aucun doute sur le fait que les gaz ont été utilisés», avait alors affirmé Laurent Fabius. Depuis, les États-Unis ont également accusé le régime syrien d'utiliser des armes chimiques contre les rebelles.
Courant avril, le journaliste Jean-Philippe Rémy et le photographe Laurent Van der Stockt avaient prélevé des échantillons lors d'un reportage de plusieurs semaines à Jobar, dans la banlieue de Damas, et à Saraqeb, au sud de Homs. Ces prélèvements comprenaient des vêtements abandonnés sur la ligne de front et des échantillons issus d'un centre médical, où des personnes exposées à des attaques chimiques ont été traitées. La présence de gaz sarin est attestée jusque dans des cheveux et des vêtements. Les habits contaminés par ce gaz peuvent contaminer d'autres personnes dans la demi-heure qui suit l'exposition.
Entre 100 et 150 mortsSelon une source bien informée citée par
Le Monde, une personne sur laquelle des échantillons ont été prélevés est depuis décédée. D'après Washington, le nombre de morts dans des attaques à l'arme chimique en Syrie s'élève entre 100 et 150 personnes. Le sarin est un puissant gaz neurotoxique, inodore et invisible. Son inhalation, voire un simple contact avec la peau, bloque la transmission de l'influx nerveux. Les victimes, qui présentent des pupilles dilatées, souffrent de violents maux de tête, de convulsions et d'arrêts respiratoires. Une dose d'un demi-milligramme peut entraîner la mort par arrêt cardio-respiratoire chez un adulte.
Les experts de l'ONU attendent depuis trois mois le feu vert de Damas pour enquêter sur place sur tous les cas suspects d'utilisation d'armes chimiques. Son secrétaire général, Ban Ki-moon, a réclamé à de nombreuses reprises un «libre accès» au territoire pour ses enquêteurs. Aux yeux de l'organisation internationale, seule cette mission pourra apporter des preuves irréfutables en recueillant des indices sur place. La semaine dernière, le président de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, Paulo Pinheiro, a répété qu'il ne pouvait pas affirmer avec certitude qui avait utilisé des armes chimiques en Syrie.