Sidi-Bel-Abbès :
Cri de détresse d’une directrice d’école
20 janvier 2012
Par Aissa M.
C’est par une journée de vendredi aux environs de 10 heures du matin qu’une dame la cinquantaine passée s’est présentée à la maison de la presse Dr Amir Benaissa de Sidi Bel Abbés .Elle se présente sous la qualité de la directrice de l’école Abbou El Kacem Echabi pour lancer un cri de détresse devant un parterre de journalistes après que toutes les portes de la direction de l’éducation eurent été fermées face à ses multiples requêtes.
Son histoire qui de prime abord semble banale suite à une affectation sous le sceau de la nécessité de service qu’elle a jugé arbitraire revêt des dessous « d’harcèlement et de hogra » dont elle a été victime avec le silence incompréhensible du premier responsable de la direction de l’éducation qui a selon ses propos refusé de la recevoir ne serait ce que le temps de l’écouter.
Dans ses déclarations, la dame qui répond au prénom de Nacéra affirme avoir été agressée et touchée dans son honneur par l’inspecteur de la circonscription 2 pour un différent qui aurait porté sur des dérogations pour des inscriptions de scolarisation au tout début de l’année en cours.
Afin d’authentifier ses déclarations au sujet de l’agression et le manque de respect, la dame exhibe des témoignages écrits des parents d’élèves qui ont assisté à l’incident en dépit des pressions exercées sur eux par l’inspecteur en question (enregistrement sonore à l’appui). Dans le but d’étouffer le scandale qui n’honore pas la corporation de l’Education, la directrice d’école a été destinatrice d’une notification d’affectation à une autre école.
En guise de contestation contre ce que Nacéra a qualifié de sanction abusive déguisée, l’oratrice a tenu à déballer les déboires orchestrés par une machine administrative mise en branle contre elle pour argumenter la sanction. Il est reproché à la directrice ses absences répétées alors que les fiches de paie ne comportent aucune retenu sur le traitement pour toute l’année 2011 et la prime de rendement est calculée sur 40 ce qui prouve que les absences, s’ils existent, n’ont pas été transmises au service concerné . L’autre tare relevée dans une notification d’absence qui semble purement imaginaire, c’est le fait d’avoir reproché à la directrice de l’école une absence qui correspond à un premier janvier. Les conclusions sont vite tirées.
Tout cet harcèlement administratif a été fomenté dans le seul but de faire taire la directrice qui semble décidée de défendre sa cause d’enseignante opprimée même devant le premier magistrat du pays . Du haut de ses 32 ans de service Nacéra déplore dans sa requête « l’injustice et le parti pris » en accusant les responsables de l’éducation de « transformer le bourreau en victime » .
De son coté le syndicat UGTA que nous avons contacté au sujet de cette affaire considère que l’enseignante a été victime « d’une machination orchestrée par des responsables de l’éducation ». Une correspondance signée par le premier responsable du syndicat de sidi Saïd et datée du 02 janvier 2012 dénonce le comportement irresponsable de ceux qui n’ont pas réhabilité la dame dans ses droits bafoués.
Pour sa part l’inspecteur incriminé a nié toutes les accusations portées contre lui et a affirmé « jeter ses lunettes sur la table et non sur la figure de la directrice » . A propos du harcèlement, des témoins l’inspecteur a reconnu avoir eu un entretien avec eux dans le but « d’une négociation » .
Encore un autre scandale qui secoue le secteur de l’éducation et qui met à nu une école malade et qui n’est pas prête de s’en remettre du mal profond qui la ronge .Des cadres de l’éducation qui usent de propos en total contradiction avec les rudiments de l’éducation selon des témoignages écrits en notre possession .