Réforme des retraites : Copé «craint le pire»

WEB - GOOGLE - ACTUALITE >  Economie

Réforme des retraites : Copé «craint le pire»
 
Publié le 20.06.2013, 07h33 | Mise à jour : 09h01


Le président de l'UMP, Jean-François Copé.

Sujet explosif dans un climat morose. La réforme des retraites sera sur toutes les lèvres ce jeudi, à l'occasion du lancement de la deuxième conférence sociale du quinquennat de François Hollande.  Emploi, formation professionnelle, santé au travail... Tous ces sujets figurent au menu des six tables-rondes organisées à l'issue du discours en séance plénière du président de la République au palais d'Iéna. Mais ce sont les pistes pour assurer l'équilibre financier des caisses de retraite, contenues dans le rapport de la commission Moreau, qui suscitent un tollé et qui risquent d'envenimer les débats : les syndicats rechignent à un allongement de la durée de cotisation, le patronat à un relèvement du taux de cotisation.

La conférence ne tranchera pas et donnera le coup d'envoi d'une concertation durant l'été avec les partenaires sociaux avant un projet de loi en septembre. Les intentions du gouvernement sont peu à peu clarifiées. Ainsi, un allongement de la durée de cotisation semble désormais inévitable même si certains syndicats y sont farouchement hostiles. La piste d'un rapprochement des régimes du public et du privé semble par ailleurs s'éloigner.

Soubie : «Augmenter les cotisations, une mauvaise chose pour les entreprises». 

Interrogé sur Canal +, Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, est persuadé que Hollande fera peser la réforme sur les entreprises. «Il manque 7 milliards d'euros» pour financer le système des retraites. «Pour les trouver, je pense que le gouvernement va augmenter les cotisations, une mauvaise chose pour les entreprises. Mais il n'a pas 36 000 solutions», a-t-il expliqué. Il est persuadé que Hollande ne touchera pas au report de l'âge légal de départ. «Il s'y était engagé pendant la campagne.» Alors que selon lui, il faudrait mettre la barre à 63 ans en 2020, contre 62 ans aujourd'hui.

Copé : «Je crains le pire». 

Sans surprise, la réforme des retraites de Hollande est sous le feu des critiques de la droite. « Je crains le pire : aucune autre réforme que celle qui consiste à augmenter les impôts», a confié sur RFI Jean-François Copé. «Il faut faire preuve de courage, de justice sociale, et éviter le clientélisme électoral.» Il a expliqué qu'en Europe, «tous ont eu le courage de reporter l'âge légal de départ en retraite à 65 ans.» Il a fustigé l'idée de «taxer à nouveau les retraités» et le fait que le rapprochement des régimes du public et du privé ne soit plus à l'ordre du jour.

Woerth sceptique sur la méthode. 

Sur iTélé, Eric Woerth députés UMP de l'Oise, a décrié la manière dont Hollande veut réformer, en pointant du doigt les conférences sociales, «des grand-messes qui n'apportent souvent pas grand-chose», avec des«tables rondes qui ne débouchent évidemment sur rien.»

Bayrou plaide pour un «régime unique»

Y compris pour les députés. Sur LCI, le président du Modem a estimé que c'était le seul moyen pour sortir «du problème des retraites.Il faut y aller progressivement, on peut prendre quelques années pour le faire, on doit faire en sorte que les droits acquis soient préservés. Mais à partir du jour du vote de la loi, tout le monde devra être au même régime.»

CARTE INTERACTIVE. Les systèmes de retraite en Europe

source : http://www.eurocompar.eu/retraite.6.datas.htm
(LP/Sébastien Lernould)