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 CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers

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Jamel
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Jamel


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CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers Empty
MessageSujet: CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers   CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers Icon_minitimeMar 4 Juin - 10:45

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CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers

Le 01.06.2013 à 10h19 • Mis à jour le 04.06.2013 à 10h38

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Le "Jules-Verne", plus grand bateau au monde.

Cinquante-trois ans que les marins n'avaient pas vu cela ! Depuis la mise à l'eau du mythique paquebot France par le général de Gaulle en 1960, aucun président de la République n'avait plus coupé de ruban tricolore pour lancer un navire. Un symptôme du désamour entre les hommes politiques et le secteur naval. En venant inaugurer le Jules-Verne à Marseille, mardi 4 juin, François Hollande crée donc l'événement. D'autant que la cérémonie coïncide avec la célébration des 35 ans de CMA-CGM, l'armateur du navire.

Au nouveau siège du groupe, dans l'immense tour de verre et de béton qui domine la ville, c'est l'effervescence. Un étincelant conteneur marqué "35 ans" vient d'être installé au pied du gratte-ciel. Les hommes de la sécurité sont sur le qui-vive. Et les organisateurs s'inquiètent : que se passera-t-il si le mistral empêche le bateau d'accoster et qu'il faut transférer la cérémonie à Fos, à 50 kilomètres de là ? Et si jamais la bouteille de champagne ne se brisait pas sur la coque ?

A 76 ans, Jacques Saadé, lui, se prépare à savourer son jour de gloire. Une reconnaissance publique, enfin, pour le fondateur de CMA-CGM, après tant d'épreuves. Il y a eu la guerre du Liban, qui l'a fait fuir à Marseille, où il a commencé en 1978, avec quelques bateaux. Puis la bataille sans merci avec son frère Johnny. "Voyou !", accusait l'un. "Jaloux !", répliquait l'autre. Jusqu'à ce que la justice calme le jeu et conforte le contrôle de Jacques sur le groupe.

Sans oublier la dernière tempête, peut-être la plus rude. Dans l'euphorie des années 2007 et 2008, les Saadé parient sur l'avenir en commandant à grands frais des dizaines de navires, dont le Jules-Verne. Pas de chance : quelques mois plus tard, le marché du transport maritime se retourne brutalement. Pris à revers, CMA-CGM ne peut plus rembourser dans les temps ses milliards de dettes. C'est le pot-au-noir.

"IL S'EST DÉFENDU BEC ET ONGLES"

En pleine tourmente, M. Saadé doit se battre pour éviter de perdre son empire, ou de le voir démanteler. La pression des créanciers l'oblige même à lâcher un temps la présidence du directoire. "Mais il s'est défendu bec et ongles. Il a dit non au Qatar, à Albert Frère, à Colony et à tous les prédateurs qui rôdaient. Et il a fini par l'emporter !", raconte un syndicaliste, encore admiratif.

A l'époque, M. Saadé a longtemps espéré que Nicolas Sarkozy viendrait inaugurer sa fastueuse tour, ce "phare des nouvelles routes maritimes". Compte tenu de la crise, l'Elysée a préféré différer la visite. Mardi, la présence de M. Hollande aura donc un goût de revanche pour le patriarche.

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Jacques Saadé, fondateur de CMA-CGM, dans le port du Havre, en 2010, devant le porte-conteneurs "Christophe-Colomb".

Faire venir le président de la République n'avait rien d'évident. Le Jules-Verne n'est pas un prestigieux paquebot né à Saint-Nazaire, mais un porte-conteneurs construit en Corée du Sud, un de ces navires sans faste qui sillonnent les mers pour transporter des pneus, du maïs ou de la viande. Un maillon de la mondialisation comme il en existe des milliers : 90 % des marchandises échangées dans le monde transitent par des bateaux. Celui-ci va relier la Chine au nord de l'Europe, et retour, en soixante-dix-sept jours.

Installé dans son vaste bureau du trentième étage, avec une vue imprenable sur la Méditerranée, Rodolphe Saadé présente les choses autrement : "Le Jules-Verne est le plus grand bateau au monde, il bat pavillon français, et son équipage est entièrement français, plaide le fils du fondateur et directeur général du groupe. Surtout, le président a sans doute réalisé l'atout que représente CMA-CGM : une société française présente sur toutes les mers, un fabuleux champion."

L'ETAT SERA ACTIONNAIRE

Un groupe de 18 800 personnes, numéro trois mondial, dont l'Etat sera en outre actionnaire dans quelques semaines. Dès que Bruxelles aura donné son accord, le Fonds stratégique d'investissement prendra 6 % du capital, moyennant 150 millions de dollars. Il sera représenté au conseil par Denis Ranque, le président d'EADS.

Fini la tempête. L'entreprise navigue en eaux plus calmes. Les comptes du premier trimestre publiés vendredi 31 mai le montrent. En trois mois, CMA-CGM a dégagé un bénéfice net de 102 millions de dollars (79 millions d'euros), au lieu d'une perte de 240 millions un an auparavant. La marge opérationnelle représente 5,1 %, "une des meilleures performances de l'industrie", se félicite-t-on à Marseille. La rentabilité des capitaux atteint 14 %. "Pas déshonorant, non ?", glisse avec un petit sourire le directeur financier, Michel Sirat.

Le ralentissement en Chine a beau compliquer la donne, le groupe entend bien relever ses tarifs au 1er juillet. Ils pourraient doubler sur certaines lignes. "Actuellement, presque toutes les compagnies perdent de l'argent, ce n'est pas tenable", argumente la direction.

S'extraire des turbulences n'a pas été facile. Il a fallu faire accepter à 72 banques que le remboursement des dettes serait décalé. Retarder la livraison de certains navires comme le Jules-Verne. Lancer un plan d'économies. Fermer certaines lignes. Céder toute une série d'actifs, notamment la Compagnie du Ponant (croisières de luxe), une participation dans le port de Malte, et une autre dans Terminal Link, un des opérateurs du port de Marseille. Au total, le groupe a ainsi réduit sa dette de 1,1 milliard de dollars en un an.

Simultanément, M. Saadé s'est résolu à ouvrir davantage le capital, avec l'entrée imminente du FSI et le renforcement du poids de Yildirim, un groupe familial turc actif dans le secteur maritime. Il représentera sous peu 24 % du tour de table, contre 70 % pour la famille Saadé. Plus question de tout décider en famille le dimanche. "Maintenant, quand nous avons des projets, je vais à Istanbul les présenter à Robert Yildirim avant le conseil, et on discute", rapporte Rodolphe Saadé.

FOLIE DES GRANDEURS ?

La dernière visite remonte à il y a trois mois. Au centre du débat, la commande de dix bateaux à un chantier chinois, pour assurer la liaison Chine-Brésil. "Robert Yildirim était ravi qu'on aille de l'avant, et le projet a été validé." Le conseil a également donné son aval de principe à l'achat de six bateaux pour relier la Chine à l'Europe.

Les Saadé seraient-ils repris par la folie des grandeurs ? "Il faut qu'ils soient prudents car le marché croule sous les surcapacités, et leur propre situation reste extrêmement fragile, met en garde un concurrent. Malgré deux restructurations financières en trois ans, la dette de CMA-CGM demeure élevée, et le fléchissement de la croissance en Chine risque de pénaliser le groupe."

Rodolphe Saadé est plus optimiste. "Malgré la Chine, le marché mondial reste en croissance d'environ 5 % par an, dit-il. Avoir de grands navires modernes est indispensable pour être compétitif. Aujourd'hui, on se réjouit des investissements lancés avant la crise, comme le Jules-Verne." Même s'ils ont failli faire sombrer le groupe. Et, déjà, les Saadé pensent à la suite, avec une possible entrée en Bourse. Elle pourrait intervenir dans quelques années, si le redressement des comptes se confirme.

Le moment pour la famille de lâcher prise ? Aujourd'hui, le patriarche est là tous les matins à 8 h 30, repart à 20 h 30, et rien ne se décide sans lui. Autour de lui, le premier cercle de direction réunit ses trois enfants et son beau-frère. Rodolphe Saadé tient à mettre les points sur les "i" : "Mon père n'a aucune envie de dételer, même si je prends de plus en plus d'importance. Au moment de la crise, on a cru que le contrôle familial était la cause de nos difficultés. Pas du tout ! C'était une question de marché. Qu'il y ait introduction en Bourse ou non, la famille gardera le contrôle." Les investisseurs sont prévenus.
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