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Affaire Tapie : l'ancien patron du Crédit lyonnais attaque l'arbitrage
Publié le 01.06.2013, 08h41 | Mise à jour : 10h18
Jean Peyrelevade, patron du Crédit Lyonnais de 1993 à 2003, a de nouveau attaqué samedi l'arbitrage dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais.
L'ancien PDG du Crédit Lyonnais appelle de ses voeux à une annulation d'un arbitrage qui aurait été «manipulé».
Interrogé samedi sur France Inter , il a salué la décision de l'Etat de se porter partie civile dans l'affaire : «De cette manière, ses représentants actuels vont avoir accès à tous les éléments de l'instruction.»
L'homme d'affaires Bernard Tapie s'était vu octroyer 403 millions d'euros, intérêts compris. L'affaire pourrait être remise en question alors que deux protagonistes ont été placés en garde à vue cette semaine, quelques jours après l'audition devant la Cour de Justice de la République (CJR) de l'ancienne ministre de l'Economie Christine Lagarde, en fonctions en 2008.
Selon Jean Peyrelevade «la conviction d'une manipulation ne suffit pas. Il faut faire la preuve d'une connivence entre le défenseur de Bernard Tapie et quelqu'un à l'intérieur de la sphère arbitrale.» L'ancien patron du Crédit Lyonnais poursuit: «Il s'agit d'un recours difficile mais deux éléments peuvent être pris en compte.»
Les 40 millions d'euros de préjudice moral vivement contestés
Jean Peyrelevade détaille ses pistes : «Le montant des 40 millions d'euros de préjudice moral avait été fixé en raison d'une plainte de Bernard Tapie qui s'estimait insulté (il aurait été traité d'ordure par l'ancien patron du Crédit lyonnais ndlr). Ce point avait été porté devant un tribunal et Bernard Tapie, qui réclamait 300 000 € à l'époque, avait été débouté. Pourtant jugé, cet élément a clairement été repris à l'envers par l'arbitrage.» Par ailleurs Jean Peyrelevade indique que «deux lettres figurent dans le dossier prouvant que le Crédit Lyonnais n'a jamais racheté Adidas via un montage de sociétés basées dans des paradis fiscaux».
Jean Peyrelevade avait mercredi déjà qualifié de «gigantesque manipulation» l’arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie. «L’Etat d’aujourd’hui doit essayer de compenser les fautes de l’Etat d’hier.»
« Je suis heureux de voir que la justice commence à se poser des questions sérieuses sur un arbitrage dont j’ai toujours dit qu’il était premièrement illégal, et deuxièmement, à mes yeux, le résultat d’une gigantesque manipulation », a poursuivi Jean Peyrelevade, qui considère cette affaire comme « l’un des plus gros scandales de la République ».