WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique Mariage gay : le leadership de Copé contesté au sein de l'UMP
Publié le 27/05/2013 à 11:25
L'équipe dirigeante de l'UMP.
Alors que les clivages stratégiques autour du mariage gay divisent l'opposition, Laurent Wauquiez et Bernard Accoyer s'interrogent sur la gouvernance du parti.
Y'a-t-il un capitaine à la barre de l'UMP? Au lendemain de la manifestation contre le mariage homosexuel, révélatrice de multiples divisions internes, la question agite l'opposition. Dimanche, seule une partie des élus UMP a répondu à l'appel à manifester lancé par le président du parti Jean-François Copé, les fillonistes et les modérés, comme Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé ou Bruno Le Maire n'ayant pour la plupart pas souhaité se joindre au cortège. Ceux qui ont fait le déplacement n'ont pas pris soin d'établir une position commune sur les suites à donner au mouvement: quand Jean-François Copé jurait que cette manifestation était la dernière, Henri Guaino se disait prêt à «protester indéfiniment». Pas d'unité de vues, enfin, sur la stratégie de récupération des militants de la Manif pour tous: si le député-maire de Meaux les incite à rejoindre l'UMP dans l'optique des échéances de 2014, plusieurs responsables du parti, comme Dominique Bussereau, refusent de «mélanger opposition au mariage pour tous et élections municipales».
Six mois après l'élection ratée à la présidence de l'UMP, le parti cherche encore sa ligne et Jean-François Copé peine à asseoir son autorité. «Il y a un problème de leadership à l'UMP», a attaqué Laurent Wauquiez dimanche soir, sur BFM-TV. Soutien de François Fillon, le député de la Haute-Loire, n'est pas «convaincu» par la façon dont Copé fait fonctionner le parti. «Nous avons trop de désordre en ce moment à l'UMP, juge-t-il. La situation n'est pas satisfaisante pour les militants et les Français, qui ont besoin d'une opposition qui ait des messages clairs».
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Jean-François Copé doit «occuper davantage un rôle de porte-parole
Bernard Accoyer
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«La voix de l'UMP est quelque peu balkanisée (…) On ne connaît pas le cap précis» du parti, a renchéri lundi matin sur LCI Bernard Accoyer qui préfère parler de «problème de gouvernance». Dimanche, l'ancien président de l'Assemblée est allé manifester, mais est resté en retrait, sans son écharpe d'élu, auprès des militants de sa région. Il n'approuve ni l'appel de François Fillon à ne pas manifester, ni celui de Jean-François Copé à transformer l'engagement sociétal en engagement politique. «L'UMP ne peut pas être simplement une rampe de lancement pour la primaire de la présidentielle de 2017 ou 2022», s'agace le député de Haute-Savoie.
«Hostile à l'éclatement de l'UMP», Bernard Accoyer juge que «le seul moyen d'écarter ce risque mortel, c'est de revoir notre gouvernance». Comme Jean-Pierre Raffarin, il estime que l'UMP doit désormais privilégier la culture du débat à celle du chef. Il propose notamment de créer un bureau politique restreint, chargé de «fixer le cap» après une discussion ouverte. Pour lui, la droite de l'UMP ne doit pas «faire la loi» au sein du parti et Jean-François Copé doit «occuper davantage un rôle de porte-parole d'une position qui doit être obligatoirement unitaire». Et d'ajouter: «On ne peut pas s'approprier un mouvement et ne pas tenir compte de la diversité des opinions et de la nécessité de faire converger ces opinions vers un point de vue unique».