Droits de l'Homme au Sahara occidental : Kerry Kennedy s'insurge

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DROITS DE L'HOMME AU SAHARA OCCIDENTAL : Kerry Kennedy s'insurge

Par Mohamed TOUATI - Dimanche 28 Avril 2013 -


Kerry Kennedy et Aminatou Haidar

La présidente du Centre de Robert F. Kennedy pour la justice et les Droits de l'Homme, a regretté que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pas doté la Minurso d'un mécanisme de surveillance des Droits de l'Homme.

Kerry Kennedy est déçue. Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas suivi les recommandations de son Secrétaire général.

La Minurso restera la seule mission des Nations unies à ne pas rendre compte de la situation des Droits de l'Homme au Maroc- Une «occasion manquée» pour Amnesty International- La passionaria américaine des Droits de l'Homme affiche son désappointement. «Il est regrettable que malgré l'évidence de violations des Droits de l'Homme indiscutables contre les Sahraouis par les forces de sécurité marocaines, le Conseil de sécurité des Nations unies n'ait pas retenu les recommandations de son propre Secrétaire général et du rapporteur spécial (de l'ONU sur la torture Ndlr) et a laissé les Sahraouis de nouveau sans protection,» a déclaré Kerry Kennedy, la présidente du Centre de RFK.

La fille de l'ex-candidat démocrate à la Maison-Blanche (Robert Francis Kennedy) assassiné au mois de juin 1968, ne désarme pas et espère que le groupe des «Etats amis du Sahara occidental» (Etats-Unis, France, Russie, Espagne, Royaume-Uni) va prendre une décision en faveur de l'instauration d'un instrument de surveillance des Droits de l'Homme qui doit servir de base pour les prochaines négociations. «L'établissement d'un mécanisme pour protéger les Droits de l'Homme devrait être une procédure automatique pour l'ONU, particulièrement dans les cas où elle même signale les violations. Il est inconcevable que quelques pays préfèrent fermer les yeux et permettre aux violations des Droits de l'Homme de continuer...

Si le Conseil de sécurité considère un mécanisme permanent inutile, il peut toujours avoir une supervision efficace avec la résolution actuelle en facilitant plus de présence de l'ONU dans la région.» a estimé Santiago A. Canton, le directeur de Partenaires de RFK pour les Droits de l'Homme et ancien secrétaire exécutif de la Commission inter-américaine des Droits de l'Homme. Amnesty International a de son côté qualifiée d' «occasion manquée» le retrait par les Etats-Unis de leur proposition d'élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des Droits de l'Homme.

«Le Conseil de sécurité a manqué une occasion unique de permettre au peuple du Sahara occidental de jouir de ses droits fondamentaux par la mise en place d'un instrument de surveillance international des Droits de l'Homme qui fait cruellement défaut dans la région», a déclaré Philip Luther, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Que pense-t-il de la résolution 2099 adoptée le 25 avril?

«Malgré l'échec d'aujourd'hui, la résolution adoptée reconnaît la nécessité d'améliorer les Droits de l'Homme au Sahara occidental» a-t-il tenu à souligner.

Quel effet peut-elle avoir...?

«L'ONU encourage aujourd'hui les deux parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et mettre en oeuvre des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des Droits de l'Homme au Sahara occidental», a indiqué le directeur de l'Organisation de défense des Droits de l'Homme basée à Londres, qui veille au respect de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et qui a évoqué des rapports qui font état «d'utilisation excessive de la force contre les manifestants, d'allégations de torture en détention et des restrictions à la liberté d'expression, de réunion et d'association» au Sahara occidental.

Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, avait fait état de l'usage de cette pratique. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations...», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Rabat à la fin de sa mission.

Une délégation du Centre Robert Kennedy pour la justice et les Droits de l'Homme (RFK Center), qui avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, avait, de son côté, fait part dans un document rendu public, de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extra-judiciaires par les forces d'occupation marocaines.

Ce qui démontre amplement la «politique inégalitaire» de l'ONU en matière de respect des Droits de l'Homme.