À bord du TGV low-cost

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À bord du TGV low-cost

Les premiers TGV à bas coût de la SNCF se sont élancés hier sur la ligne reliant Marne-la-Vallée, Lyon,Marseille et Montpellier. Notre reporter était à bord.

Publié le 03.04.2013, 08h39[/b]


Marne-la-Vallée, hier. Les voyageurs des Ouigo doivent, comme à l’aéroport, prévoir des « bagages cabine » ne dépassant pas certaines dimensions.

Sur le billet acheté avant-hier 30 €, contre 71 € pour un classique Paris-Lyon, un smiley m’adresse ses félicitations : « Bravo ! Vous faites partie des premiers voyageurs Ouigo », le nouveau TGV low-cost de la SNCF mis en service hier. Dès le départ, mon périple s’avère compliqué. La RATP m’a prévenue qu’il fallait compter une heure de trajet du quartier de la Bastille où j’habite jusqu’à la gare RER de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), alors que je n’aurais mis que seize minutes à me rendre gare de Lyon pour prendre un TGV normal. Et j’ai dû prévoir le temps d’acheter mon billet de train à 30 € et la demi-heure de filtrage une fois arrivée à la gare de Seine-et-Marne.

Premier contretemps, sur le quai du RER A à Nation, les passagers s’accumulent. « Trafic perturbé », indique l’écran de la ligne la plus chargée d’Europe. Vingt minutes plus tard, je finis par grimper dans la rame bondée, me frayant difficilement un passage avec mon seul sac à dos.

Une heure vingt jusqu’à la gare RER de Marne-la-Vallée

Après une heure vingt de trajet au total, j’attends dans une file soigneusement limitée, carte d’identité et billet non échangeable à la main. Devant moi, des voyageurs mesurent leur « bagage cabine », s’assurant qu’il ne dépasse pas les dimensions exigées sur ce train low-cost. « Ça ressemble à l’aéroport ! » s’amuse Sylvie, une Parisienne de 49 ans, vérifiant son numéro de place sur un Paris-Lyon arraché à 15 €. « A ce prix-là, il n’y a pas grand-chose qui me déplaît », balaie la voyageuse, qui accepte volontiers d’embarquer dans une gare périphérique et de prévoir une collation en l’absence de voiture-bar. « On met beaucoup trop de temps depuis le centre de Paris et je trouve le système pas du tout lisible », réagit Isalyne. La jeune femme a trouvé un aller pour Marseille à 15 €, mais pour dans trois semaines le billet plafonne à 80 €. « C’est encore plus avantageux de prendre un train classique avec ma carte 12-25 », remarque la voyageuse de 26 ans.

Un tarif imbattable de 5 € pour les moins de 12 ans

Dans le train, les sièges au bleu et rose criard restent étrangement vides. Je compte environ 150 passagers sur les plus de 1200 places disponibles. Faible démarrage ? L’opération est en rodage, assurent les cadres de la SNCF présents en nombre lors de ces premiers trajets.

« C’est propre et tout neuf ! » s’enthousiasme une de mes voisines, qui, comme beaucoup de mes compagnons de voyage, compte « descendre plus souvent » vers le Sud. Quelques places plus loin, un passager distribue un en-cas à ses enfants. « Ce train, tu crois qu’il a combien d’étoiles ? » s’enquiert Octave, 8 ans, auprès de son père qui se félicite de n’avoir payé que 5 € pour les places d’Alix, Esteve et Octave. « Le tarif low-cost moins de 12 ans, c’est parfait pour un voyage en famille. Mais je ne ferais pas un déplacement professionnel à bord d’un train Ouigo, pas très pratique pour prévoir à la dernière minute », tranche le quadragénaire.

17,50 € de plus pour rejoindre le centre de Lyon

Ouigo est ponctuel. J’arrive à la gare de Lyon-Saint-Exupéry après une heure quarante-six de trajet. Il faut encore compter une quarantaine de minutes et 17,50 € pour gagner le cœur de la ville, place Bellecour. Dans le train qui fait la liaison vers le centre de la ville, je compare mon parcours avec un autre voyageur Ouigo : en tenant compte des billets ville-banlieue, mon voyage revient à 55 € pour près de cinq heures de trajet, contre 71 € et deux heures trente avec un TGV classique. Ces 16 € économisés valent-ils deux heures et demie de voyage en plus ? Pas si sûr.

VIDEO. Ouigo : le premier train low cost sur les rails