Fillon raille Hollande et son «catastrophisme rustique»

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Fillon raille Hollande et son «catastrophisme rustique»

Publié le 09/01/2012 à 17:20


François Filon a présenté ses vœux à la presse, lundi à l'hôtel Matignon.

Le premier ministre a ironisé sur le candidat de gauche dont l'antisarkozysme constituerait, à ses yeux, le seul programme.

Nicolas Sarkozy n'est pas encore déclaré. Mais François Fillon lui dégage la voie. Lundi, à Matignon, ses vœux à la presse, les derniers du quinquennat, avaient une tonalité tout électorale. À près de cent jours de la présidentielle, le premier ministre a sonné la charge contre le candidat socialiste, François Hollande, l'homme «à la main qui tremble» quand la France à besoin à sa tête de «réalisme», de «cran», d'«une capacité à voir loin et à agir vite».

Tout au long de son discours d'une trentaine de minutes, Fillon a multiplié les piques contre le candidat socialiste et raillé le PS. «À écouter M. Hollande tout n'est qu'échec, iniquité, désolation, bref notre pays est dans le gouffre», a-t-il dit en référence à l'adresse aux Français parue il y a une semaine dans Libération et dans laquelle le candidat socialiste parlait d'une «France affaiblie, abaissée, abîmée, dégradée». «Mais n'est pas le Général qui veut, et surtout, il y a dans ce catastrophisme rustique quelque chose de terriblement déprimant pour les Français et finalement de peu exigeant sur le plan intellectuel», a-t-il ajouté.

«Une sorte de scorpionite»

«Je combats cette maladie, cette sorte de scorpionite, cette autolyse qui consiste à nous envenimer pour mieux croire au mythe du phénix qui renaît de ses cendres», a poursuivi le premier ministre. Pour Fillon, Hollande veut «passer de l'ombre à la lumière» et, pour y parvenir, il entend «résumer l'élection présidentielle à la personne de Nicolas Sarkozy accusé d'avoir mis la France au tombeau».

Bref, aux yeux de Fillon, Hollande n'aurait pas d'autre programme que l'antisarkozysme. «Cette diabolisation est infantile, mais chacun aura compris son but: éviter de parler du fond, éviter d'élargir le débat aux contraintes du monde et par là même, éviter de placer le socialisme devant ses contradictions», a-t-il encore argumenté. Très moqueur, le chef du gouvernement est même allé jusqu'à imaginer comment «les rédacteurs de la rue de Solferino» avait travaillé à la rédaction de cette adresse aux Français du candidat socialiste. «À défaut de programme, est-ce que dix attaques contre Nicolas Sarkozy et cinq messages désespérés sur l'état de la France vous iraient?» «C'est en somme cela, la stratégie actuelle de l'opposition», a-t-il dit.

Un premier ministre «mécanicien»

Ces vœux ont aussi été l'occasion de faire le point sur les réformes entreprises depuis 2007. «Le nombre des réformes depuis 2007 n'est pas discutable», a-t-il dit en ajoutant qu'il aurait parfois aimé aller plus loin mais qu'il fallait «moderniser le pays sans le braquer, le protéger sans le figer».

Alors qu'il quittera Matignon dans quatre mois, Fillon est revenu sur son expérience de premier ministre. En aparté, il a admis que Matignon peut-être dur, que la fonction d'un premier ministre est «un peu celle d'un mécanicien». «J'imaginais ça plus dur en fait. Parce qu'on m'avait dit que c'était l'enfer», a-t-il toutefois nuancé.

Demandant à être pardonné d'«être toujours aussi austère» en cette période de crise, François Fillon a esquissé quelques sourires lundi. Est-il ragaillardi par les derniers sondages qui voient l'écart se resserrer entre François Hollande et Nicolas Sarkozy? Le chef du gouvernement ne semble pas s'en émouvoir. «C'était écrit. Ca se termine toujours à quelques points. Les deux candidats seront à 51/49% ou à 52/48% sauf circonstances exceptionnelles».