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 Femmes violées et brutalisées : Quand la justice de dérobe

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Femmes violées et brutalisées : Quand la justice de dérobe   Femmes violées et brutalisées : Quand la justice de dérobe Icon_minitimeLun 11 Mar - 11:35

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Femmes violées et brutalisées : Quand la justice se dérobe

Publié le 11.03.13 | 10h00

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| © Photo : AFP/Archives

Warda, 28 ans, séquéstrée et violée par plusieurs individus. Les policiers refusent sa déposition à Batna. A Alger, encore une séquestration et un viol collectif. Les auteurs sont condamnés à 3 ans de prison.
Cherifa, 50 ans, est agressée quotidiennement par son voisin, qui lui cause une incapacité de 15 jours à deux reprises. Les faits sont qualifiés d’infraction et l’auteur écope d’une amende.

Warda brise le silence


Elle a à peine 28 ans et, pourtant, la vie de Warda n’a pas été aussi rose que le nom qu’elle porte. Illettrée, fille d’une famille pauvre de Batna, elle a de tout temps aidé sa fratrie en faisant le ménage par-ci, par-là. En ce Ramadhan de 2008, le travail se fait rare. Elle n’avait que 23 ans. Elle se porte volontaire au Croissant-Rouge algérien situé à 70 km de son village. Un jour, elle se perd en cours de route. La voyant toute seule, des enfants lui courent après, lui jettent des pierres. Elle est terrorisée. Elle sollicite l’aide d’un jeune homme de passage. Il lui propose de l’accompagner.

En remarquant que Warda ne connaissait pas la route, il profite pour la diriger vers une maison abandonnée. Une fois arrivée, elle est brusquement poussée vers l’intérieur.

Quelques heures plus tard, un groupe de six jeunes arrivent. «Ils m’ont prise de force et m’ont violée. Je criais, en vain. Je sentais la terre trembler sous mes pieds et mon corps souillé. Je pensais que mon cauchemar allait prendre fin une fois leur sale besogne terminée. Mais durant douze longues journées et nuits, je subissais les mêmes tortures, les mêmes souffrances et les mêmes humiliations. Les têtes changeaient, mais les actes barbares étaient les mêmes. J’étais comme une loque humaine. Au 12e jour, je ne sais comment j’ai pu casser une des clôtures en bois de la maison pour m’échapper. J’ai couru comme une folle. Lasse, essoufflée, j’arrive au commissariat. Un policier me demande ce que je suis venue faire. Je lui réponds : je viens déposer une plainte contre un groupe de jeunes qui m’ont séquestrée et violée. Il ne me prend pas au sérieux. Avec ses collègues, il me taquine. Je ne pouvais plus supporter leur regard et leurs remarques désobligeantes. J’ai pleuré et je suis ressortie du commissariat. C’est comme si le ciel me tombait sur la tête. J’ai failli m’évanouir. Mais je me suis ressaisie. Je suis rentrée chez moi», raconte Warda d’une voix entrecoupée de sanglots.

Et de poursuivre : «Je n’arrivais pas à parler et ma voix s’est éteinte. Durant des jours, je ne sortais plus de la maison. J’avais très mal au sein. J’ai été voir un médecin et là, je découvre que j’avais un kyste. Il m’a conseillé d’aller à l’hôpital Mustapha, à Alger. C’était au mois de décembre 2008.» Warda débarque à Alger pour prendre rendez-vous au CHU Mustapha. A la fin de ses examens, elle profite pour aller à Riadh El Feth. La nuit commence à tomber.

Ne sachant pas où aller, elle demande à un agent de sécurité de lui indiquer un hôtel pas cher et pas loin. «Lorsque je l’ai vu, je lui ai fait confiance. Je lui ai tout raconté. Il m’a proposé de passer la nuit chez sa famille. J’étais d’accord parce que convaincue qu’il allait m’emmener chez ses parents. Nous avions marché beaucoup, jusqu’à ce que nous arrivions à Belcourt, dans une ruelle déserte. Au bout, il y avait une maison. Un vrai taudis. Je ne pouvais rien dire. J’étais très fatiguée. Je me suis allongée sur un matelas crasseux. Mon accompagnateur a tenté de me toucher, je l’ai repoussé violemment. Quelques heures plus tard, trois de ses copains arrivent. Ils m’ont replongée dans l’horreur. Ils m’ont violée. Ils étaient d’une brutalité inouïe. J’étais enfermée et un gros chien assurait la garde.

Durant plus d’une dizaine de jours, jour et nuit, des groupes de 4 à 5 hommes venaient abuser de moi. L’homme qui était censé m’aider m’a transformée en esclave sexuelle. Je n’arrivais plus à tenir debout. J’ai profité du sommeil de mon proxénète pour escalader le mur et courir de toutes mes forces. Je ne sentais plus mon corps. Je voulais aller au commissariat, mais j’avais peur. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis rentrée quand même. Les policiers n’étaient pas comme ceux de Batna. Ils m’ont bien reçue et écoutée. Ils m’ont emmenée chez le médecin légiste, qui a constaté les violences sexuelles. En fin de journée, ils m’ont placée au centre SOS Femmes en détresse.» Quelque temps plus tard, la police identifie six jeunes parmi le groupe d’agresseurs de Warda.

Trois d’entre eux ont été arrêtés. Hébergée au centre SOS Femmes en détresse, Warda reçoit toute l’aide nécessaire et surtout le soutien dont elle avait besoin pour reprendre le goût à la vie. Brisée, touchée dans sa dignité, elle nous dit  : «Pendant des mois, je me suis culpabilisée. Je me disais que c’est de ma faute. Je méritais mon sort. Il m’a fallu longtemps pour pouvoir m’en remettre. Je n’aurais jamais pensé que certains de mes agresseurs allaient écoper en 2013 d’une peine de trois ans seulement.» En effet, parmi les violeurs, quatre ont été déférés, à huis clos, au tribunal criminel près la cour d’Alger. Ils ont été condamnés à… 3 ans de réclusion, pour «viol et séquestration». Bien sûr, Warda ne lâche pas prise, d’autant que l’avocat constitué par les responsables de SOS Femmes en détresse a introduit un pourvoi en cassation. Pour elle, la sentence du tribunal est une autre violence.

Battue à mort par son voisin, Cherifa cherche désespérément justice

La cinquantaine à peine, Cherifa est depuis deux ans terrorisée par son voisin, âgé de 29 ans. Des insultes et grossièretés, ce dernier est passé à l’agression physique. Munie d’un certificat d’incapacité de 15 jours, Cherifa dépose plainte, mais le tribunal de Blida qualifie les faits d’«infraction» pour laquelle l’agresseur a écopé d’une amende de 16 000 DA. Mieux, ce dernier réussi à la faire condamner par la même juridiction à 18 mois avec sursis pour destruction de bien d’autrui. Depuis deux ans, Cherifa vit dans la terreur. Son voisin (il habite l’immeuble à côté) fait d’elle un abcès de fixation. Avec sa mère de 83 ans, elle n’arrive plus à dormir ni à avoir de la quiétude. Les disputes entre voisins se sont vite transformées en une guerre des tranchées.

Le jeune homme passe son temps à épier ses faits et gestes et à proférer des chapelets d’insultes et de grossièretés dès qu’elle quitte son domicile ou qu’elle y retourne. «J’ai supporté toute cette humiliation pour ne pas faire de problème. Je vis toute seule avec ma mère.

J’ai peur qu’un jour, un drame n’arrive à la maison. Mais lui, il devenait de plus en plus agressif. Un jour, il m’a coincé contre le mur et m’a roué de coups devant les passants. J’aurais pu y passer, si ce n’était l’intervention de ces derniers. Je suis allée voir un médecin légiste à l’hôpital mais, en dépit de la gravité des blessures et des contusions, je n’ai eu droit qu’à un certificat d’arrêt de travail de 15 jours. Je me suis rendue au commissariat pour déposer plainte et les policiers m’ont orientée vers le procureur. Celui-ci a exigé des témoins, que j’ai ramenés, ainsi qu’un autre certificat plus détaillé. Quelque temps plus tard, l’affaire a été enrôlée et à ma grande surprise, elle a été qualifiée d’infraction. J’ai failli perdre la vie et le magistrat parle d’infraction pour laquelle mon agresseur a été condamné à 16 000 DA d’amende. Ce que je voulais, c’était obliger mon voisin à ne plus m’agresser. Ce n’est pas l’argent qui m’intéressait. Je voulais la paix», raconte, les larmes aux yeux, Cherifa. «Je faisais tout pour l’éviter, mais lui continuait à s’acharner sur moi. Je n’arrivais plus à supporter cette terreur.

Ma mère en était malade. Elle avait très peur. Je me faisais toute petite devant lui, en l’évitant au maximum. Un jour il s’est arrêté brusquement devant moi à bord d’une Maruti conduite par un autre homme. Il voulait m’attraper de force et me mettre dans la voiture. J’ai crié de toutes mes forces et lui, il me donnait des coups de pied et de poing. Je n’ai dû mon salut que grâce à l’intervention de quelques passants. Ces derniers sont venus témoigner avec moi et j’ai obtenu un autre certificat de 15 jours d’incapacité. J’ai tenté de voir le procureur de Blida afin qu’il m’aide à mettre un terme à cette hogra, mais impossible d’y arriver. Je n’en pouvais plus. Mon quotidien n’était que terreur et violence. Ma plainte n’a pas connu de suite. Je ne comprenais pas pourquoi. Je ne connais pas les rouages de la justice, mais je ne pense pas que de telles agressions ne puissent pas être sanctionnées», révèle Cherifa. Elle semble éreintée et tellement indignée.

Au bout de quelques semaines, elle reçoit une convocation de la justice. Elle était contente, pensant que son affaire était revenue au tribunal de Blida. Mais à sa grande surprise, elle découvre qu’elle est poursuivie par son agresseur pour avoir cassé sa voiture. Aucune preuve n’est avancée, même pas une expertise de l’assurance ou encore des photos.

Sur la base des propos du voisin et de deux membres de sa famille, Cherifa est condamnée à 18 mois de prison ferme. «J’ai failli m’évanouir. J’avais envie d’en finir avec la vie. Comment pouvait-il me faire condamner avec une telle facilité», s’interroge Cherifa. Elle ne perd pas espoir et interjette appel au niveau de la cour ; elle obtient la relaxe, mais son agresseur ne la lâche pas d’une semelle. Lorsqu’elle s’adresse aux policiers, ils l’orientent vers la justice. Elle saisit l’association SOS Femmes en détresse, qui l’assiste pour la délivrer de cette violence qu’elle subit depuis 2 ans. Une violence aggravée par une justice qui est loin de lui rendre justice !

Salima Tlemçani
© El Watan
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