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Le chemin est encore long pour Paris
Mis à jour le 18/02/2013 à 15:25 | publié le 18/02/2013 à 15:17
Le talent de Zlatan Ibrahimovic n'a pas suffi dimanche.
Après une série de 13 matches sans défaite, le PSG est retombé sur terre dimanche soir à Sochaux. Censé écraser la Ligue 1, la machine parisienne peine toujours à asseoir son autorité en France.
Un manque de motivation«C'est peut-être un problème de motivation». Javier Pastore ne s'est pas défilé au moment d'expliquer la surprenante défaite concédée en terre sochalienne dimanche soir (2-3). L'Argentin a dit tout haut ce que tous les observateurs pensaient tout bas. Oui, Paris a vécu dans le Doubs une véritable dépression post-Ligue des champions.
«Peut-être que le match très important de Ligue des champions contre Valence nous a trop pris la tête et a obnubilé nos pensées. Et il a été difficile de retrouver le même enthousiasme qu'en Espagne», concédait Salvatore Sirigu. Passer d'un 8e de finale de Ligue des champions au train train quotidien de la Ligue 1 avec un déplacement à Sochaux n'a rien d'évident. C'est comme goûter au caviar et se voir offrir, cinq jours plus tard, du pâté de campagne. Le contraste est saisissant. La décompression est humaine. Elle s'est matérialisée par un excès de suffisance et un manque de concentration évident. Les grands clubs européens, habitués à ce genre de yoyo émotionnel, sont capables de passer outre. Mais Paris est encore loin d'en être un. Manifestement.
Le moindre relâchement se paie cashOn pensait le PSG lancé. Le rouleau compresseur semblait fonctionner à plein régime avec une série de 13 matches sans défaite, dont 12 succès, toutes compétitions confondues. Ce raté sochalien vient rappeler aux Parisiens que le moindre relâchement n'est pas permis.
«On savait qu'on allait être attendu et qu'il fallait se remettre dans le bain du championnat après la Ligue des champions. On n'a pas été capable de le faire», pestait Christophe Jallet. Quand, dans l'engagement et la détermination, Paris n'y est pas, la rupture s'opère. Inévitablement. Dimanche, les joueurs de la capitale se sont ainsi fait «marcher dessus» comme rarement cette saison. Le talent et le potentiel de cette équipe n'a nullement permis de compenser. La moindre saute d'attention se paie comptant. Un phénomène déjà observé mardi soir à Valence. Il a suffi d'un léger laisser-aller dans les dernières minutes pour transformer une victoire impressionnante en un succès frustrant avec une réduction du score espagnole et une expulsion pour Zlatan Ibrahimovic.
Une certaine nervositéParis a du mal à assumer son statut de grand favori. Dès que les éléments sont contraires, la tension est palpable. Le carton rouge récolté par Ibrahimovic à Valence en est le parfait exemple même s'il apparaît sévère. Dimanche soir, le colosse suédois a encore été averti. La faute à une contestation véhémente à l'encontre de l'arbitre. L'image d'Ibra, Matuidi et Gameiro entourant l'homme en noir est symptomatique du manque de sérénité et de la nervosité qui entoure un club dont le moindre impair n'est pas toléré. Les nerfs sont à vif. Notamment ceux de Marco Verratti, une nouvelle fois averti dans le Doubs. Son 9e carton jaune de la saison en Ligue 1. Un record. Résultat, le jeune et tempétueux Italien sera encore suspendu pour trois sanctions administratives en moins de 10 journées. Ce sera face à Marseille en Coupe de France. Rappelons qu'il manquera également le 8e de finale retour de la Ligue des champions pour une accumulation de cartons. Cela fait beaucoup pour un seul homme.
Ancelotti limité dans ses choixLes suspensions à répétition de Verratti ne sont pas pour arranger les affaires de Carlo Ancelotti. On peut en effet reprocher à l'entraîneur parisien de ne pas avoir fait davantage tourner son effectif contre Sochaux, 5 jours après la débauche d'énergie des Parisiens en Espagne. Lavezzi n'avait plus rien dans le moteur, Matuidi n'a pas eu le même rayonnement, Sakho est apparu emprunté… Mais Ancelotti avait-il réellement le choix des armes ? Cet hiver, Paris s'est délesté de ses joueurs à faible temps de jeu : Nenê, Momo Sissoko, Mathieu Bodmer, Adrien Rabiot pour ne citer qu'eux. Autant de joueurs qui auraient pu permettre un turn-over et qui manquent cruellement aujourd'hui. Surtout quand l'infirmerie affiche complet avec Thiago Silva, Thiago Motta, Lucas et Ménez. A Sochaux, Ancelotti a même été obligé de lancer dans le grand bain, dans les dernières minutes, le tout jeune Kingsley Coman, 16 ans ! Et le banc de touche dans son ensemble avec notamment Tiéné, Armand et Camara, simples roues de secours, n'avait rien de celui d'un grand d'Europe. Qui plus est très riche.