Fillon reste à l'UMP et «ne lâche rien»

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Fillon reste à l'UMP et «ne lâche rien»

Mis à jour le 21/11/2012 à 06:28 | publié le 20/11/2012 à 19:56


François Fillon, dimanche, dans la file d'attente de son bureau de vote, à Paris dans le VIIe arrondissement.

L'ancien premier ministre est revenu sur sa défaite et a évoqué son avenir proche avec les députés qui le soutiennent.

Malgré le rude contrecoup de la défaite, François Fillon ne veut pas jeter l'éponge. Il a réuni quelques députés proches à l'Assemblée nationale mardi matin. Il leur a expliqué son choix de ne pas lancer une procédure de recours pour contester le résultat des élections à la présidence de l'UMP. «Cela aurait mis en danger l'unité du mouvement», a-t-il avancé. «Il n'en demeure pas moins qu'un vrai décompte aurait montré que j'ai gagné.»

Les fillonistes constatent qu'ils se sont trompés de campagne et qu'ils ont surestimé leur avance dans le parti. Mais ils soulignent aussi que la remontée de Jean-François Copé ne lui a permis une victoire à l'arraché que par des voies et moyens qui témoignent d'une «démocratie interne très “low-cost”». «Nous nous sommes fait avoir comme des enfants», tranche un proche de l'ancien premier ministre. Entre lundi soir et mardi, François Fillon a évoqué plusieurs fois ce sujet au téléphone avec Nicolas Sarkozy. L'ancien président l'a encouragé à ne pas porter plainte. «N'abîme pas ton image, ne va pas au contentieux», lui a-t-il dit.

«Je suis conscient que nous avons été porteurs d'une espérance», a continué François Fillon. Et surtout: «Bien sûr, je ne lâche rien. Je continue la politique.» Plusieurs membres de son entourage l'avaient mis en garde contre la «tentation de Venise», celle du départ définitif. «Ne fais pas comme Jospin, lui a conseillé l'un de ses fidèles. Exerce simplement ton droit de retrait.» Une référence au droit dont jouissent certains fonctionnaires de prendre du champ pour raisons déontologiques. «D'ici à quelques jours, une organisation va se mettre en place», a déclaré de son côté Éric Ciotti, le député UMP des Alpes-Maritimes. Probablement autour de son association France.9 qui a financé et organisé sa campagne. En attendant, certains spéculent déjà sur une candidature en 2014 à Paris.

«Cet échec est un tournant»

Si François Fillon n'a pas l'intention de quitter la politique, il ne sait pas encore exactement quelle forme prendra son engagement. «Je parlerai dans quelques jours pour préciser cela, il faut que j'y réfléchisse encore», a-t-il assuré aux députés présents. «Naturellement, je ne quitterai pas ma famille politique», a-t-il dit plus tard dans la journée. Il a évidemment décliné l'offre faite par Jean-François Copé de prendre une vice-présidence à l'UMP. «L'offre de Copé était franchement insultante», glisse un proche de Fillon.

François Fillon était convaincu que la maîtrise du parti était une condition nécessaire pour remporter la primaire en vue de la présidentielle de 2017. «Cet échec est un tournant, il faut en tirer les conséquences», convient un député filloniste. Une chose est sûre: mardi matin, François Fillon a clairement laissé entendre aux députés présents qu'il continuait le combat pour 2017. Dans la soirée de mardi, l'ancien premier ministre a également envoyé par mail une lettre de remerciements aux militants qui l'ont soutenu. «Souvenez-vous que notre parti c'est d'abord notre pays! C'est pour lui que je me suis engagé dans cette campagne et c'est pour lui que je continuerai avec vous à faire entendre ma voix. Je ne lâche pas!», promet le battu du jour. «Je continuerai de porter les idées auxquelles je crois, continue-t-il, il y a bien des façons de servir son pays. Nous aurons l'occasion d'en reparler ensemble.»