Jamel Administrateur
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| Sujet: Valls et Taubira à Ajaccio : «Corses, il faut parler» Jeu 15 Nov - 16:58 | |
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Valls et Taubira à Ajaccio : « Corses, il faut parler »
Publié le 15.11.2012, 07h41 | Mise à jour : 14h48 Manuel Valls et Christiane Taubira ont donné une conférence de presse ferme et déterminée à Ajaccio suite à l'assassinat mercredi soir du président de la CCI Corse du Sud. Le Premier ministre a pressé leur intervention en Corse après ce nouvel assassinat d'une figure ajaccienne, le président de la Chambre de commerce et de l'Industrie (CCI) de Corse-du-Sud : Manuel Valls et Christiane Taubira sont arrivés dans la nuit sur l'Ile de Beauté pour rencontrer ce jeudi élus locaux et magistrats, avant de s'exprimer en public pour asseoir «la détermination du gouvernement pour lutter contre la violence dans l’île», selon les propres consignes de Jean-Marc Ayrault. Mission prise au sérieux pour les deux ministres qui ont notamment demandé aux Corses de «parler» pour incriminer les, «osons le dire, mafieux!» a lancé la garde des Sceaux. L'occasion également de rappeler les dix mesures décidées par le gouvernement à la suite de l'assassinat précédent, celui de l'avocat Antoine Sollacaro.
Ces «affairistes» qui nuisent aux activités honnêtesImmobilier, BTP, activités touristiques, sport, nuit, jeux, captation de marchés, exploitation des acteurs les plus actifs de l'économie insulaire... Le ministre de l'Intérieur n'a pas hésité à identifier les maux de l'île assurant qu'ils ne pourraient prospérer aussi facilement si la population, notamment les notaires, n'avait pas peur des représailles. «La Corse a besoin de vérité», a-t-il assuré en citant à six reprises les «affairistes» qui nuisent aux activités honnêtes. «On connaît les commanditaires [des affaires en général], on sait, mais on ne parle pas», insiste Manuel Valls qui explique «bien connaître la Corse» et «l'aimer». Ainsi, la «mobilisation de tous» est souhaitée. Mais «nous ne sommes pas là pour stigmatiser la Corse, nous savons que les habitants sont les premières victimes» du système. «Nous rappelons que le droit prévoit permet l'anonymat des témoignages», lance alors la garde des Sceaux, bien décidée à motiver les troupes. En outre l'on sait bien que les affaires des «truands», selon les termes de Manuel Valls, sont tant imbriquées dans l'économie insulaire que la tâche ne sera pas aisée. Les mêmes qui sont aujourd'hui des «affairistes» sont les anciens camarades d'école des plus honnêtes citoyens. Ils sont également eux-mêmes clients de commerces sans histoire. Plus qu'une philosophie mythique, l'«omerta» - la loi du silence - est surtout une contrainte implicite, voire une autocensure, qu'il sera difficile d'affaiblir. Un taux d'élucidation bien inférieur à la moyenne nationaleChaque année, en moyenne, depuis dix ans, 33 homicides et tentatives sont commis. 20% des règlements de comptes en France se passent en Corse, une «proportion exceptionnelle» selon les membres du gouvernement. Sans compter un taux d'élucidation bien inférieur à la moyenne nationale. Or, «ceux qui accusent l'Etat ne veulent pas que l'Etat joueson rôle», accuse Manuels Valls. «Il y en a assez qu'une minorité accuse sans cesse l'Etat», s'insurge-t-il en appelant à une mobilisation de toute la société corse pour lutter contre la criminalité. «Seul, l'Etat ne peut rien.» Mais «l'Etat ne capitule pas, l'Etat ne recule pas en Corse», martèle la ministre de la Justice. «Ce n'est pas un territoire à part. La Corse, c'est la France», renchérit le ministre de l'Intérieur. Si tous deux affirment qu'il n'y aura pas de législation spécifique, ils affirment qu'une attention particulière sera portée à l'île. Manuel Valls et Christiane Taubira ont notamment confirmé l'intention de Jean-Marc Ayrault de mettre en place une «circulaire pénale spécifique» ainsi qu'un renforcement des différentes forces de l'ordre présentes en Corse, notamment 14 gendarmes supplémentaires. «Au-delà de la stratégie policière et judiciaire, il faut aussi renforcer les moyens d'enquête dans un contexte de pressions exercées sur les témoins», conclût fermement la ministre promettant de «protéger toutes celles et tous ceux qui peuvent concourir à la manifestation de la vérité». ________________________________________________________________________________________________________________________ Un « crime horrible », selon le procureur de la RépubliqueC'est le 17ème assassinat sur l'Ile de Beauté depuis le début de l'année. Tout comme l'avocat Me Antoine Sollacaro assassiné en octobre également à Ajaccio, Jacques Nacer connaissait bien l'ancien dirigeant nationaliste Alain Orsoni puisque il était le secrétaire général du club de football de L1 Athletic Club Ajaccio (ACA) dont le repenti est le président. Agé de 59 ans, le commerçant s'apprêtait à fermer son magasin de vêtements de la rue Fesch, une artère piétonne du centre-ville, quand un homme «cagoulé ou masqué» a fait irruption tirant plusieurs coups de feu, selon le procureur de la République à Ajaccio, Xavier Bonhomme. Un «crime horrible», insiste-t-il. «Une spirale mortifère.» Atteint de «plusieurs tirs mortels», le président de la CCI est décédé peu après l'arrivée des secours. Le tireur dont «le signalement est très flou» est parvenu à s'enfuir à pied sans être rattrapé. L'enquête est en cours. | |
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