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Delarue, ses confessions posthumes
Publié le 15.11.2012, 08h44
Le producteur et animateur Jean-Luc Delarue a succombé à un cancer, à l’âge de 48 ans, en août dernier.
L’animateur, disparu en août, s’était longuement livré l’an passé sur sa vie, ses excès, sa santé. Une interview publiée intégralement par la journaliste Marie Bernard dans un livre qui paraît aujourd’hui.Une partie de ses propos avait déjà été publiée. Mais, trois mois après la mort de l’animateur- producteur, ils prennent une autre résonance. Aujourd’hui paraît « Dernières Confessions »*, la retranscription intégrale et commentée de l’une des ultimes interviews données par Jean-Luc Delarue. Journaliste au magazine « Parents d’ado », Marie Bernard avait rencontré l’homme pressé le 21 mars 2011 pour parler de drogue et de prévention, six mois après son arrestation pour possession de cocaïne et neuf mois avant qu’il n’annonce qu’il était atteint d’un cancer. Le présentateur vedette s’était longuement confié sur ses addictions, mais aussi sur d’autres sujets intimes.
Son enfance
« J’avais l’impression d’être un simple spectateur de ma vie. […] J’ai eu une enfance difficile. Je me souviens de beaucoup de bruits, beaucoup d’engueulades entre mes parents qui ne s’entendaient pas du tout », lâche Delarue. Le souvenir de son adolescence n’est pas plus heureux. Il explique l’avoir traversée « comme un boxeur sonné ». Avant de parler de son complexe d’infériorité par rapport à son frère. « Dans ma famille, une grosse blague consistait à dire que mon frère et moi serions tous deux fonctionnaires : lui, président de la République et moi, facteur. »
Ses parents
« Mes parents étaient des autocentrés, tout droit sortis de Mai 68 », estime l’animateur. Interrogé sur ses relations avec eux, il reconnaît : « Encore maintenant… la communication reste difficile. »
L’alcool
« C’est lui qui est entré le premier dans ma vie, confie le présentateur… J’ai découvert à l’âge de 15 ans que ce produit me permettait enfin de me désinhiber, en même temps qu’il me protégeait de l’extérieur, notamment de ce que je considérais comme des agressions et des humiliations de la part de ma famille. » Jean-Luc Delarue se rappelle notamment cette « cuite monumentale avec son grand-père » à l’âge de 17 ans : « A deux, nous avons descendu sept bouteilles! »
La cocaïne
« C’est lui (l’alcool) qui m’a conduit à la cocaïne », souligne la star télé pour qui en consommer « était assez à la mode dans le milieu de la pub lorsque j’ai commencé mes études ». Il se souvient de cette première prise un soir, dans le studio qu’il loue à son père, et de « la sensation de décoller ».
La rédemptionL’animateur a finalement décidé de se désintoxiquer après de longues années de surconsommation : « J’étais allé voir un médecin. J’avais la gorge surinfectée. Je n’avais plus de voix… Je pense que j’étais allé au bout de là où l’on peut aller. J’avais des problèmes de cœur, des problèmes de digestion… Je ne pouvais plus monter un étage sans être essoufflé, alors que je suis marathonien! […] J’étais au bout du truc. Après, c’était le cimetière. »
La boulimie de travail
« J’ai beaucoup souffert d’avoir mis la barre trop haut et d’avoir voulu ensuite prouver au monde entier, à commencer par ma famille, que je pouvais réussir dans la vie », assure Delarue. « J’ai vraiment fait une grande confusion entre réussir sa vie et réussir dans la vie […]. Je pensais que réussir dans la vie était la seule chose importante. Dans ma famille, c’était en effet l’unique aspect qui comptait. » « J’ai raté les grands équilibres, conclut-il. Je suis passé à côté de ma vie familiale, à côté de ma vie de parent. […] Maintenant, je rentre dans la deuxième mi-temps de ma vie et il n’est pas question de ne pas faire en sorte que ça aille mieux. »