John Kerry pressenti pour succéder à Hillary Clinton

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John Kerry pressenti pour succéder à Hillary Clinton

Mis à jour le 08/11/2012 à 09:16 | publié le 07/11/2012 à 17:44


John Kerry, 68 ans, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, bénéficie de réseaux politiques précieux.

L'actuelle secrétaire d'État avait annoncé son intention de ne pas rester à son poste durant le second mandat de Barack Obama.

Le prochain patron de la diplomatie américaine pourrait être un sénateur francophone - et francophile - déjà bien connu sur la scène internationale: John Kerry. Hillary Clinton ayant annoncé son intention de ne pas rester secrétaire d'État durant le second mandat de Barack Obama, le senior senator du Massachusetts, candidat malheureux à la Maison-Blanche face à George W. Bush en 2004, fait figure de favori.

Âgé de 68 ans, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, ce démocrate modéré bénéficie de réseaux politiques précieux noués en vingt-huit ans sur la colline du Capitole. Le président réélu mardi pourrait toutefois lui reprocher sa piètre contribution à sa campagne: c'est lui qui fit office de «sparing partner», jouant le rôle de Romney avant le premier débat télévisé où le président sortant, mal préparé et assoupi, fut dominé par son rival républicain. Mais Kerry dispose d'un atout maître dans sa manche: sa proximité avec le vice-président Joe Biden, très impliqué auprès d'Obama dans les décisions de politique étrangère. Ironie de l'histoire: c'est à Biden que serait certainement revenu le département d'État si Kerry avait gagné en 2004…

Pour l'Europe, et la France en particulier, il serait inédit - depuis Jefferson en 1790 - d'avoir comme interlocuteur à la tête de la diplomatie américaine un homme qui passa de nombreuses vacances dans sa jeunesse à Saint-Briac, en Bretagne, en compagnie d'un de ses cousins nommé Brice Lalonde. Cette affinité pourrait rééquilibrer le manque d'intérêt manifesté par Barack Obama pour le Vieux Continent, qui n'est à ses yeux, selon la formule du politologue Zaki Laïdi, «ni un problème, ni une solution à ses problèmes».

Une femme au Pentagone?

Si le poste échappait à Kerry, deux autres noms sont évoqués à Washington: ceux de Susan Rice, 47 ans, actuelle représentante des États-Unis à l'ONU, et de Tom Donilon, 57 ans, le conseiller du président pour la sécurité nationale. Mais la première manque un peu d'expérience et le second a su se rendre indispensable pour «pacifier» l'équipe des conseillers stratégiques à la Maison-Blanche.

D'autres changements devraient intervenir dans le seconde Administration Obama: traditionnellement, un ou deux membres de l'ancienne équipe seulement sont reconduits lors d'un second mandat. Des cinq présidents ayant été réélus depuis la Seconde Guerre mondiale, Bill Clinton est celui qui renouvela le moins son équipe, avec cinq ministres maintenus à leur poste.

Dans le cas d'«Obama II», le changement le plus spectaculaire pourrait être la nomination d'une femme au Pentagone: Michele Flournoy, 51 ans, «cerveau stratégique» et personnalité à poigne, serait la première femme de l'histoire à diriger le département de la Défense.