Marseille : le procureur évoque une véritable «gangrène»

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Marseille : le procureur évoque une véritable «gangrène»

Mis à jour le 05/10/2012 à 15:01 | publié le 05/10/2012 à 14:46


Le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, le 5 octobre à Marseille

Jacques Dallest n'exclut pas d'autres mises en cause «pénales» dans l'affaire de la BAC de Marseille.

«Il est envisageable que d'autres personnes soient impliquées pénalement à des titres divers (…). Le sentiment, c'est qu'on a une gangrène qui a touché ce service.» Avec cette déclaration vendredi du procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, l'affaire de la BAC de Marseille prend encore plus d'ampleur.

Vendredi, douze policiers de la brigade anticriminalité du nord de Marseille ont été déférés au parquet. Ils avaient été interpellés mardi après la découverte de près de 450 g de produits stupéfiants et d'argent liquide dans les vestiaires et les faux plafonds de la BAC. Si treize policiers ont été placés en garde à vue, quinze autres ont été interrogés librement par la trentaine d'enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Des chiffres qui pourraient gonfler dans les prochains jours.

Pour Jacques Dallest, qui juge que cette «lourde affaire est loin d'être terminée», le travail de retranscription des conversations «accablantes» tenues par les policiers de la BAC et enregistrées dans leurs voitures devrait mettre en lumière des pratiques «répétées dans le temps» et de nature diverses. «C'est assez instructif sur les pratiques délictueuses qui étaient en cours chez les intéressés, avec des fonctionnaires que l'on retrouve et qui sont nombreux, semble-t-il, à être dans ce que je considère comme un système organisé de vol, de racket, de trafic de drogue», a déclaré le magistrat.

Placements en détention provisoire

Jugeant qu'il est «difficile de faire de la bonne police à Marseille», Jacques Dallest a toutefois réitéré «sa confiance dans la police marseillaise, sans laquelle on ne pourrait pas travailler». Il a annoncé que le parquet allait requérir «fermement» le placement en détention provisoire des suspects. Une mesure trop sévère pour Me Béatrice Manoukian, l'avocate d'un des suspects, qui se dit «sceptique sur le respect du principe de la présomption d'innocence». «Il y a énormément d'éléments de l'enquête qui ont déjà été divulgués, tous à charge bien évidemment, alors qu'il y a des éléments à décharge, et ceux-là, on n'en parle pas», a-t-elle déploré. «Mon client n'est pas un fonctionnaire de police ripou. On a mis en garde à vue 12 policiers en partant du postulat qu'ils étaient tous ripoux. Cela n'est pas vrai, il y a beaucoup de circonstances dans ce dossier qu'il va falloir établir. Gardons-nous des amalgames», a conclu l'avocate.

Les déferrements vendredi au parquet des douze policiers constituent un «premier épilogue qui permettra de comprendre et d'expliquer les choses si elles sont explicables», a réagi David-Olivier Reverdy, du syndicat de police Alliance.

Bonsoir,

C'est une bonne nouvelle de voir que l'IGPN a pu mener une longue enquête, avec écoute des véhicules et caméras cachées, ce qui n'a pu se faire qu'avec l'aide de la hiérarchie policière marseillaise et l'aide des policiers honnêtes de Marseille. Il reste maintenant à la justice de trier le bon grain de l'ivraie parmi les mis en cause, puis à dire qui est innocent ou coupable. Car ne l'oublions pas, ces policiers sont présumés innocents, tout comme le voyou de base. Cela dit, ne faisons pas l'amalgame, il y a quelques flics ripoux, il y a beaucoup de flics honnêtes qui font très bien leur travail et sont salis par leurs collègues minoritaires et par de nombreux concitoyens. Courage.

Cordialement,

Josiane

Bonsoir,

La BAC nord fait son travail dans des conditions difficiles, certains membres de cette brigade se sont peut-être affranchis des règles déontologiques pour faire du résultat mais certainement pas pour s'enrichir personnellement. On jette le discrédit sur une coporation dont les moyens étaient largement insuffisants pour endiguer le crime organisé dans les quartiers nord de Marseille. Ils ont subi une pression énorme de la part de leur hiérarchie pour obtenir des résultats rapides sans que ces derniers ne s'interrogent sur les moyens adéquates à mettre en œuvre pour que leurs subordonnés ne soient pas un jour inquiété ou mis en cause. Ignoraient-ils tous magistrats, officiers, politiciens que pour endiguer le phénomène auquel on assistait et qui concernait que des affaires de stupéfiants dans 95% des cas que la loi devait être contournée par ceux qui devaient la faire respecter ? Ce lynchage en règle de simples exécutants reflète bien les tensions qui existent un peu partout en France entre les membres du parquet qui font de la justice à partir de piles de dossier dans un bureau feutré et climatisé et celles et ceux qui sont sur le terrain. Un véritable ras le bol existe et la démobilisation des fonctionnaires de police sur le terrain rendra encore plus lucratif les trafics en tout genre à Marseille.

Amicalement,

Tartenpiont