Sept gendarmes mis en examen pour arrestation arbitraire d'un syndicaliste

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Sept gendarmes mis en examen pour arrestation arbitraire d'un syndicaliste

Publié le 15.12.2011, 08h27 | Mise à jour : 09h47


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Sept gendarmes viennent d'être mis en examen pour «acte attentatoire à la liberté individuelle». Ils sont soupçonnés d'avoir procédé à l'«arrestation arbitraire» d'un syndicaliste pendant toute la durée d'une visite de Nicolas Sarkozy dans l'Allier en novembre 2010.

Peur du grabuge, éviter à tout prix les vagues et limiter la contestation... En plein conflit de la réforme des retraites, le 25 novembre 2010, ils auraient participé, de près ou de loin, à l'arrestation arbitraire de Frédéric Le Marrec, un syndicaliste SUD, qui a été retenu dans la gendarmerie du du Mayet-de-Montagne (Allier) pendant toute la durée d'une visite de Nicolas Sarkozy. Une «arrestation arbitraire» dénoncée alors par l'Union syndicale Solidaires et dont s'est emparée la justice. Sept gendarmes viennent d'être mis en examen pour «acte attentatoire à la liberté individuelle».

Parmi ces gendarmes se trouvent l'ancien patron du groupement de l'Allier, selon le site de La Montagne. «Même si les gendarmes sont mis en examen, ils bénéficient de la présomption d'innocence», a insisté le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat, interrogé par l'AFP.

«Deux gendarmes sont venus me chercher à ma sortie du travail»

Les sept hommes «sont suspectés d'avoir été impliqués, à un moment ou un autre, dans la chaîne de commandement qui a conduit à l'arrestation abusive de Frédéric Le Marrec», pour le procureur. «Deux gendarmes sont venus me chercher à ma sortie du travail le 25 novembre alors que j'allais à une manifestation» organisée à l'occasion de la venue du chef de l'Etat, avait déclaré en décembre Frédéric Le Marrec, éducateur spécialisé au Mayet-de-Montagne, syndiqué à SUD-Santé-Sociaux.

«On m'a dit que le préfet m'en voulait», avait par ailleurs affirmé le syndicaliste - ce qu'avait vivement démenti le préfet de l'Allier. Le Syndicaliste avait par ailleurs déclaré avoir déposé une plainte contre X pour «arrestation abusive» au commissariat de Vichy. L'Union syndicale Solidaires avait, elle, condamné «l'arbitraire de tels agissements». Les gendarmes auront-ils agi de leur propre initiative ou auront-ils obéi aux directives du préfet, comme semblent indiquer leurs déclarations d'alors ? L'enquête devra le déterminer.

«On se doute bien que les gendarmes ont agi après un ordre venu de plus haut», a réagi mercredi Claudine Chavanaz, secrétaire adjointe départementale de SUD Santé-Sociaux. «On ne veut pas que ce soient des fonctionnaires de base qui payent pour ceux qui ont donné les consignes», a-t-elle ajouté, soulignant que cette affaire s'était déroulée «dans un climat très anti-syndical où on criminalisait les syndicalistes. On les criminalise encore», a-t-elle conclu.