Oise : un jeune homme transformé en torche humaine

WEB - GOOGLE - Actualité > Beauvais

Oise : un jeune homme transformé en torche humaine

Scène d’horreur samedi soir. Un jeune de 23 ans a été aspergé d’essence puis incendié à la station-service. Plusieurs personnes sont en garde à vue.

Publié le 10.09.2012, 05h13


MÉRU, STATION-SERVICE DE L’INTERMARCHÉ, HIER MATIN. Nabil a été aspergé d’essence devant la pompe no 1 samedi soir. Il est brûlé sur 70% du corps et son pronostic vital est engagé.

Samedi, 22h20, station-service de l’Intermarché de Méru. Un homme s’enflamme dans la nuit. « J’ai entendu des hurlements et j’ai vu l’homme par terre allongé dans le feu. Je n’oublierai jamais cette image. Ni moi ni mes fils n’avons pu dormir cette nuit. » Cette riveraine est encore sous le choc. « Il avait son casque de moto. Son blouson et ses gants ont fondu. C’était horrible. » Très vite, les passants et les voisins tentent d’éteindre les flammes. « Trois voitures se sont arrêtées. Ces gens se sont précipités pour sauver l’homme, en le tapant avec des vêtements secs. Mais le feu s’était propagé à la pelouse. Il allait atteindre les bouteilles de gaz de la station-service », raconte l’un des premiers témoins. Le voisinage s’organise. « On a appelé les pompiers. On a donné des arrosoirs, des bouteilles d’eau, une vieille couette mouillée pour éteindre le feu. Les pompiers sont arrivés très vite. Ils ont prodigué les soins à la victime. »

Autour d’eux, une foule se rassemble. Le supermarché est construit au pied du quartier très sensible de la Nacre. « Il y avait plein de gendarmes dans toute la rue, des pompiers et des gens du quartier. J’ai eu très peur », raconte une riveraine plus éloignée. « La famille du jeune homme était là, impuissante. Et puis il a été emmené par les secours en hélicoptère », complète cet autre témoin.

Brûlé sur 70% du corps, atteint au troisième degré, le jeune homme a été pris en charge à l’hôpital Percy de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, spécialisé dans les soins aux grands brûlés. Son pronostic vital est « très engagé », selon le parquet de Beauvais.

Que s’est-il passé ce soir-là? Pourquoi un garçon décrit comme « gentil » par tous ceux qui le connaissaient a-t-il été pris pour cible? La gendarmerie se refuse à divulguer toute information. « Nous sommes à un stade de l’enquête où toute communication pourrait compromettre la résolution de l’affaire. D’autant que des notions d’ordre public sont en jeu », indique, laconique, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Méru, Franck Moinardeau. Le quartier a déjà montré plusieurs fois par le passé qu’il pouvait se transformer en poudrière.

Selon nos informations, les enquêteurs ont visionné sur place les bandes des caméras de surveillance de la station-service, hier matin. La victime fait longuement le plein de son gros scooter TMax Yamaha. Deux hommes arrivent dans une Peugeot 106 bleue et se garent derrière le scooter. Une altercation éclate. La victime est aspergée d’essence à l’aide d’un jerricane. Les deux hommes le regardent s’embraser, puis ils prennent la fuite.

Hier en fin de matinée, les équipes du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), épaulées par l’hélicoptère de la gendarmerie nationale, ont procédé à plusieurs interpellations. Ces personnes étaient toujours en garde à vue hier soir. Mais le parquet se refusait à diffuser le nombre de personnes interpellées. L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de Méru. Une soixantaine de gendarmes mobiles ont été déployés en fin de journée afin de prévenir d’éventuels débordements dans la cité.