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Tuerie de Chevaline : Saad al-Hilli était préoccupé
Publié le 08.09.2012, 07h12
Saad al-Hilli, 50 ans, aurait confié à ses proches être tourmenté par un problème précis depuis plusieurs semaines.
Elle est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Hier soir encore, la jolie maison en brique et colombage de la famille Al-Hilli était cernée par les caméras, sous bonne garde des forces de police du Surrey, ce comté huppé du sud-ouest de Londres.
Après avoir récupéré l’ADN des victimes, permettant d’identifier formellement les corps de Saad, 50 ans, de son épouse, Iqbal, et de la mère de cette dernière, vraisemblablement, les policiers anglais semblaient attendre leurs homologues français pour pousser plus avant leurs investigations. « Les Anglais vont d’abord voir ce qui est susceptible d’intéresser les Français, lesquels ont la main sur l’enquête, analyse sur place Kevin Hurley, qui se présente comme un ancien enquêteur de Scotland Yard. Cela étant, un simple détail, dans la maison, pourrait suffire à orienter l’enquête dans un sens ou un autre. »
Une succession qui dépasse le million d’eurosLa piste du drame familial, sur fond d’un différend entre Saad et son frère aîné, Zaid, concernant la succession de leurs parents est sérieusement étudiée. D’après les tabloïds anglais, Kadim al-Hilli, le père, décédé l’an dernier, aurait pu laisser à ses fils un patrimoine avoisinant le million de livres sterling (1,26 M€), dont une partie pourrait se trouver dans des paradis fiscaux, sans compter la valeur de la maison familiale — au moins 750 000 £ (942 000 €) — dans ce secteur où sont installés quelques footballeurs.
Célibataire, Zaid al-Hilli, comptable de profession, vivait jusqu’à il y a quelques mois dans la maison des Al-Hilli à Claygate. D’après certains de leurs proches, ces dernières semaines, lui et Saad ne se parlaient plus que par notaire et avocats interposés, quand bien même le procureur d’Annecy rappelait que différend financier ne veut pas forcément dire quadruple meurtre.
Plusieurs autres témoins ont confirmé que Saad était préoccupé ces derniers mois par un problème précis, sans en dévoiler la nature. C’est notamment ce qu’avance Zaid Alabdi, 48 ans. Ce dentiste était le meilleur ami de Saad : « Peut-être que ce n’est pas pertinent, mais il y a un élément qui me pose question… » sans vouloir en dire plus.
Ingénieur de haut vol né en Irak, arrivé à Londres à l’âge de 8 ans, Saad al-Hilli avait conservé des liens avec son pays d’origine, dans le sud duquel une partie de sa famille vivrait toujours et où il pourrait posséder des biens. Il avait également investi dans une propriété à restaurer en Dordogne, d’après plusieurs proches.
En attendant que les enquêteurs démêlent les fils de ce drame dont les mystères s’épaississent au fur et à mesure, les témoignages d’affection se multiplient à Claygate. Hier, un petit groupe de mamans d’élèves a rappelé, les larmes aux yeux, combien la famille était « adorable. » Leurs bouquets de fleurs sont allés grossir ceux qui s’accumulaient déjà sous les fenêtres de la maison.