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 Dans Alep, sous les missiles des Mig et des hélicoptères syriens

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Dans Alep, sous les missiles des Mig et des hélicoptères syriens   Dans Alep, sous les missiles des Mig et des hélicoptères syriens Icon_minitimeMar 21 Aoû - 7:52

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Dans Alep, sous les missiles des Mig et des hélicoptères syriens

Mis à jour le 20/08/2012 à 21:23 | publié le 20/08/2012 à 19:25

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Depuis la fin du mois de juillet, Alep est soumise aux raids des forces aériennes syriennes pour tenter de déloger les volontaires de l'Armée syrienne libre qui y tiennent plusieurs quartiers.

REPORTAGE - Depuis un mois, l'Armée syrienne libre et l'armée fidèle à el-Assad livrent une bataille pour le contrôle de la deuxième ville du pays. Dans les rues, le cœur des habitants, appeurés, balance du côté du mâitre du quartier.

Loin des combats, c'est encore une révolution. Dans les quartiers tenus par l'Armée syrienne libre, la vie serait presque normale. Les habitants de Zahraa s'habituent à leurs nouveaux maîtres, la katiba Mohammed Fatih. Celle-ci offre, quand elle le peut, le gaz et l'eau potable. Les petits camions de ses livreurs, comme tous les petits camions en Syrie, font eux aussi sonner la lambada quand ils font marche arrière.

Salem Mohammad est l'un de ces partisans résolus de la révolution syrienne: «L'armée libre nous respecte. Elle nous vient en aide et ses responsables nous écoutent. L'armée du régime tire sur les civils. Le choix est simple. Et même le fait de dire ça, en pleine rue, sans avoir peur, c'est nouveau pour moi.» Il profite du coucher de soleil, assis sous le porche de sa maison. Le vent apporte de l'air frais, et les enfants, le café à la cardamome.

Mais, pas si loin, le vent fait aussi parvenir le bruit des bombardements incessants, le bourdonnement des hélicoptères et le sifflement rugueux des avions de chasse. Les Mig volent depuis peu dans le ciel aleppin. L'illusion d'une vie normale se dissipe, déjà mise à mal par le manque d'eau et de gaz, de nourriture et d'équipements, les ordures qui, la nuit, brûlent dans les rues, les coupures de courant et les longues psalmodies des mosquées qui annoncent la mort des «martyrs».

Depuis un mois, Alep est en état de guerre. La grande affaire, à Zahraa, ce sont les prix multipliés par cinq ; la grande inquiétude, partout, c'est l'avenir. «Dans l'Armée libre, il y a du bon et du mauvais, du vrai et du faux. Bien sûr que nous voulons tous la démocratie, mais pour l'instant, on a les bombes… Comme en Irak. J'ai du mal à faire un choix, de bonnes raisons nous poussent des deux côtés. Nous sommes pris dans une bataille et nous sommes coincés», dit Malik, une chemise rose à faire pâlir un bonbon et des yeux bleus à rendre jalouse la Méditerranée elle-même. Il tient une petite épicerie en espérant un jour reprendre ses études. Il a 20 ans. Il penche, malgré tout, pour la révolution, comme la plupart des habitants de son quartier.

Le choix du plus fort

Ce n'est pas le cas des lignes de front, si nombreuses et si mouvantes à Alep, là où les bombardements tonnent, les hélicoptères tirent et les Mig hurlent. Là où les combats se déroulent, comme disait Khadafi, «rue par rue, maison par maison». À l'Armée libre les affrontements pied à pied avec des fusils du plus rus­tique au plus moderne. À l'armée du régime le matériel lourd, tanks et aviation. Dans ces quartiers, ce n'est plus la révolution. C'est la guerre. Les habitants, par lassitude et par peur, n'ont plus le luxe d'hésiter. Les choix deviennent nets. Ils penchent pour les plus forts: le régime et sa supériorité mécanique et impla­cable.

Cet après-midi-là, deux Mig rôdent au-dessus du quartier de Bab el-Hadid, l'un des hauts lieux des combats aleppins, du côté rebelle. Ils sont effrayants. Ils frappent peu, mais leur bruit seul résonne des tripes jusqu'au bout des ongles. Les civils, comme ils se nomment eux-mêmes, se terrent ou cherchent un abri dérisoire sous les porches de tôle. Que faire? Un missile suffit pour raser un quartier. Alors ils regardent, ils attendent, ils courent, attendent encore, éperdus, se cachent et, comme de tout, ils se lassent, attendent et subissent.

Abdou y perd toute l'énergie de ses 16 ans: «Ça ne me concerne pas, cette guerre. Je regrette le temps de Bachar el-Assad. La vie était simple. On était pauvres. Mais aujourd'hui on n'a plus rien.» Il parle par phrases saccadées - il est régulièrement interrompu par le hurlement des Mig. Il ferme les yeux et rentre la tête. Les avions se rapprochent. Explosions, bombardements et fusillades tout autour. Rien ne saurait tant contraster avec ce chaos que ces petites ruelles aux maisons basses, baignées d'une lumière dorée, aux pins calmes, un rêve de ville tranquille promise à la paix. La jeunesse et le désespoir d'Abdou en feraient un candidat parfait pour l'Armée libre. Pourquoi ne la rejoint-il pas? «Je ne peux pas… Mon frère est dans l'armée du régime… C'est difficile.» Ses camarades, à côté, hésitent entre la peine et la colère. Le Mig repasse encore. Ils n'hésitent plus. Ils hurlent leur soutien à Bachar el-Assad, comme si cela pouvait suffire à faire partir l'avion.

Majed, tailleur de l'Armée libre

Mais Bab el-Hadid n'est pas complètement acquise au raïs. Il reste certains refuges: la boutique de Majed, tailleur de treillis pour l'Armée libre. Dehors règne la confusion, dedans, l'ordre. Chaque tissu est aligné au millimètre près sur les étagères. Et Majed, tout rond, l'air «c'est à quel sujet?» peint sur son visage, coud, tout simplement - il en est à l'ourlet d'un pantalon. «Les raids sont de plus en plus courants depuis quelques jours. J'ai peur, mais la meilleure chose que j'ai à faire, c'est de travailler.» Il ne soutient pas Bachar el-Assad. Il ne soutient personne. Il coud. «Le problème ici, c'est qu'il n'y a pas de vainqueur. Ça risque de durer longtemps.» Majed retourne à son labeur ; Alep, à sa guerre.
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