Val-de-Marne : deux nonagénaires mettent fin à leurs jours

WEB - GOOGLE - Actualité > Faits Divers > Val-de-Marne

Val-de-Marne : deux nonagénaires mettent fin à leurs jours

Le sujet est tabou, mais les faits ne sont pas rares. Samedi, à Alfortville et à Charenton, deux personnes âgées de 90 et 92 ans ont choisi de se suicider.

Publié le 06.08.2012, 06h09


Alfortville, rue Pierre-Curie, hier. Une femme de 90 ans s’est jetée samedi matin du cinquième étage de cette résidence pour personnes âgées. A Charenton, c’est un homme de 92 ans qui s’est donné la mort avec une arme à feu.

Effroyable coïncidence ce week-end qui prouve à quel point le suicide des personnes âgées est un phénomène beaucoup moins marginal qu’on ne le croit. Samedi, une femme de 90 ans à Alfortville et un homme de 92 ans à Charenton ont choisi de se donner la mort.

La première séjournait depuis 1992 dans un foyer-logement pour personnes âgées, géré par le centre communal d’action sociale. Les lieux, qui comptent cinquante et un résidants, ne sont pas médicalisés, mais sous la surveillance 24 heures sur 24 d’un gardien prêt à intervenir en cas de besoin. Les locataires sont ici tout à fait autonomes. La vieille dame désignée comme « discrète » recevait d’ailleurs très régulièrement la visite de sa fille avec qui elle partait parfois faire le marché. Cependant, à 10h15 ce samedi, la nonagénaire s’est jetée du cinquième étage de la résidence, située rue Pierre-Curie.

Un passage à l’acte qui n’est plus un appel au secours

« Rien ne laissait présager un tel acte. A part quelques problèmes de santé rencontrés la semaine dernière, elle était comme d’habitude, un peu réservée. Lorsqu’on lui demandait si cela allait, elle répondait toujours : Ça va tout doux », rapporte un témoin.

C’est une résidante qui a donné l’alerte en constatant qu’un corps était allongé dans le jardin. Or les locataires n’y ont pas accès le week-end. Elle se serait servie d’une chaise installée sur le balcon, dans son appartement, pour basculer dans le vide. Un geste qui a profondément choqué les habitants de la résidence.

D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, deux facteurs majeurs expliquent souvent cette décision chez les personnes âgées : l’isolement et la dépression. Une dépression souvent très mal détectée auprès des plus anciens. Or, quand ils passent à l’acte, ce n’est plus un appel au secours comme souvent chez les plus jeunes.

A Charenton, c’est un ancien combattant âgé de 92 ans qui a décidé de mettre fin à ses jours. Atteint d’une longue maladie, l’homme habitant la place Bobillot s’est tué à l’aide d’une arme à feu.