Université de SBA : Les étudiants dénoncent les passe-droits de l'administration

UNIVERSITÉ DE SIDI BEL ABBÈS :

Les étudiants dénoncent les passe-droits de l'administration

Lundi 28 Mai 2012

Par Karim AIMEUR

L'Université algérienne continue de naviguer à vue. A présent, ce sont les étudiants qui dénoncent la qualité médiocre des cours dispensés dans les amphithéâtres des campus.

Certaines facultés vivent une telle anarchie que les universitaires n'arrivent plus à supporter. Le cas de l'Université de la wilaya de Sidi Bel Abbès est édifiant. Les étudiants de cette wilaya se plaignent du laisser-aller, de la négligence et de l'absence d'encadrement dans leurs facultés. «On est livrés à nous-mêmes. C'est la jungle.. C'est inimaginable. Je suis en troisième année, l'année tire à sa fin et on ne nous a toujours pas remis la carte d'étudiant malgré notre insistance», a déclaré un étudiant au département de la langue allemande. La mésaventure ne s'arrête pas là. «Dans la salle de cours, au lieu de nous donner des cours de langue allemande, des enseignants nous enseignent les hadiths et les versets coraniques», a ajouté, dépité, notre interlocuteur. A ces tares, cet étudiant ajoute le sabotage des responsables universitaires, le chantage et le harcèlement sexuel dont sont victimes les étudiantes et le mépris envers la famille estudiantine. «Lors des examens, on nous donne de mauvaises notes dans le but d'exercer le chantage. Aux filles, on propose de passer au bureau pour négocier la note», dénonce-t-il, soulignant que ces pratiques sont exercées sur les étudiants issus de certaines régions du pays comme la Kabylie. «Ce n'est finalement pas des études qu'on fait», a-t-il déploré. Notre interlocuteur dénonce également l'affichage des dates des examens la veille même de l'épreuve pour mettre les étudiants devant le fait accompli et ne pas leur permettre de s'y préparer. Quant au mouvement associatif, c'est une autre histoire. Un étudiant de la wilaya de Tizi Ouzou nous a informé que toutes leurs tentatives de mettre en place une association estudiantine depuis deux ans ont été vaines à cause des blocages administratifs.