Le dossier Hadopi confié à Pierre Lescure

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Le dossier Hadopi confié à Pierre Lescure

L'Élysée veut rassurer le cinéma inquiet d'un éventuel relâchement de la lutte contre la piraterie sur Internet


Pierre Lecure

Le 22/05/2012 à 10:41

L'Elysée souhaite rassurer, au plus vite, le 7ème art inquiet après les déclarations d'Aurélie Filippetti au festival de Cannes qui s'est clairement prononcée pour l'abandon de toute disposition répressive à l'encontre de ceux qui téléchargent illégalement des œuvres.

Dans une lettre adressée à Nicolas Seydoux, président de l'ALPA (Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle), le président de la République s'était prononcé pour la défense de la création. Pour désamorcer la crise naissante entre les cinéastes, les artistes, les musiciens, soucieux de défendre leurs droits, et le ministère de la Culture, les pouvoirs publics ont donc confié à Pierre Lescure, la responsabilité d'une mission de concertation sur Hadopi. Comme nous vous l'avions révélé.

Ancien patron de Canal, l'actuel directeur du théâtre Marigny a tissé des liens de confiance avec le milieu du cinéma comme avec celui des planches qui lui vaut l'estime de la profession. Pierre Lescure pourra efficacement parler en leur nom. Invité dans la salle des fêtes lors de l'intronisation de François Hollande à la Présidence, Pierre Lescure bénéficie d'une proximité avec le chef de l'Etat qui sera utilement mise à profit pour défendre les intérêts des artistes. Ceux-ci devront en effet faire entendre leurs points de vue pour contrer les fournisseurs d'accès à internet qui ne partagent leurs positions sur les droits d'auteur.

En s'exprimant ce mardi matin à Cannes lors de la traditionnelle conférence du CNC, Aurélie Filipetti a voulu rassurer les professionnels. Mais elle n'avait pas confirmé la mission officielle qui vient d'être confié à Pierre Lescure. Ce qui laisse entendre que cette décision a été prise au plus haut niveau de l'État.

Cette idée prouve que l'Elysée suivra de près l'évolution du dispositif Hadopi, c'est-à-dire d'une institution aussi bien chargée d'informer les internautes des dangers du piratage que de réprimer les multirécidivistes. L'ouverture d'une mission de concertation démontre, si besoin en était, qu'Hadopi continuera de fonctionner aussi longtemps que celle-ci n'aura pas rendu ses conclusions.